Celles et ceux
croyant encore – et on les comprend au vu du formatage des esprits mené tambour
battant par l’Education nationale depuis 200 ans – à la fable de la
Révolution dite française ayant délivré le peuple du joug et de la tyrannie de
l’Ancien Régime, devraient au moins se donner la peine d’ouvrir de bons
livres d’Histoire pour ne pas se couvrir de ridicule : ils y apprendraient,
utilement, qu’il s’agit d’un mythe décrypté dès le début du XIXe siècle par
nombre d’historiens.
La
ligne de conduite de l’Education nationale, celle-là même qui contraint
nos professeurs à enseigner contre leur gré l’Histoire de façon décousue et
mensongère est limpide : colporter, de génération en génération, le mensonge
au sujet des véritables instigateurs et des buts inavoués d’une Révolution qui
n’a été faite ni par, ni pour le peuple, mais sans son consentement et à ses
dépens. Il ne s’agit « que » du coup d’Etat de la bourgeoisie
financière ; rien d’autre. Nombre de Français l’ignorent, estimant avoir troqué
tyrannie en 1789 contre liberté. Grossière supercherie, avec le résultat que
l’on connaît aujourd’hui : la démocratie d’apparence, gangrenée par les
oligarchies financières. La liberté de façade en somme.
Pour
mémoire, Camille Desmoulins, figure ô combien emblématique de la Révolution
française, confiera en 1793 dans son « Histoire des Brissotins » : « Nous
n’étions peut-être pas à Paris dix républicains le 12 juillet 1789 ». Plus
proche de nous, l’historien Jean Sévillia (2003) : « L’élan de 1789 a
certes véhiculé des aspirations profondément légitimes. L’égalité devant la
loi, l’égalité devant l’impôt, l’égalité devant la justice, l’abolition
d’archaïsmes injustifiés, toutes ces réformes que la monarchie n’avait pas su
mener à bien, les Français les attendaient. Il n’empêche que (...) dès 1789,
ce sont des minorités qui s’emparent du pouvoir et se le disputent. Si bien
que le moment fondateur de la République française porte en lui une inavouable
contradiction. Conduite au nom du peuple, la Révolution s’est effectuée
sans le consentement du peuple, et souvent même contre le peuple. »
Réduire
l’idée royaliste, qui n’est ni de droite ni de gauche, à l’expression supposée
d’une nostalgie de l’Ancien Régime relève d’une profonde
méconnaissance des motivations de celles et ceux qui, en nombre croissant, ont
désormais pris conscience du gouffre séparant des institutions républicaines
qui en 200 ans ont disloqué notre pays, d’institutions monarchiques qui,
elles, ont démontré leur efficacité durant 1300 ans. N’en déplaise aux défenseurs
acharnés de la République, parce refusant d’analyser les fondements de la
Révolution, le système qu’ils continuent de nous vanter en braves petits
soldats éduqués à le faire, est essoufflé et vit ses derniers instants, car les
Français découvrent peu à peu que le président de la République française
n’est depuis trop longtemps que le fondé de pouvoir de la grande bourgeoisie.
Il convient donc d’attaquer le mal à la racine.
De
surcroît, la facilité avec laquelle la République se laisse aujourd’hui
malmener devrait au demeurant leur mettre la puce à l’oreille : un peu
comme si les vrais tenants du pouvoir économique avaient parfaitement
conscience de l’inéluctable fin de cette République. J’irais même jusqu’à dire
que moquer par méconnaissance et/ou par mimétisme le régime monarchique semble
illusoire à écouter l’inénarrable Attali, chantre de cette gouvernance
mondiale que l’on veut nous imposer, et qui d’ores et déjà a évoqué l’idée
d’un retour de la monarchie en France (vidéo http://goo.gl/oMfAV). Evidemment,
une monarchie « attalienne », vidée de son contenu aux yeux de cet
oligarque patenté... Cependant, lui-même sait combien la République est
condamnée.