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Commentaire de Luc-Laurent Salvador

sur 50 ans d'immunité du terrorisme agricole, basta !


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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 7 octobre 2011 06:42

Je suis fondamentalement d’accord avec l’auteur et Vélosolex qui résume bien l’affaire.

Les niaiseux qui nous la joue victime (on leur mord la main qui nourrit) en disant que les exploitants agricoles (je fais le distinguo avec paysan) ont fait ce qu’on leur disait de faire devraient se rappeler que c’est précisément la leçon de Nuremberg : les nazis ont obéit. Ils ont fait ce qu’on leur disait de faire, notamment dans les camps d’extermination.

Etaient-ils coupables ?
La réponse est OUI. Complètement, totalement, à 100%.

Nul n’est dégagé de l’exigence morale de ne pas nuire à autrui par le simple fait qu’il fait ce qu’on lui dit de faire ou ce que tout le monde fait.

Bien entendu les lobbies chimistes, les politiciens sont tout aussi coupables avec une bien plus grande responsabilité encore.
Et les citoyens qui ne voulaient pas savoir et qui continuent encore actuellement de faire confiance à leur politiciens pour protéger leur santé n’ont sans doute que ce qu’ils méritent.
Mais au moins ont-ils longtemps eu l’excuse de l’ignorance.

Les exploitants agricoles (comme les chimistes et les politiciens et les experts scientifiques à leur soldes) savaient, depuis le début.

Quand je cueillais les pommes près de Montpellier, il y a une bonne trentaine d’années, je me souviens que le propriétaire, sympathique, chaleureux, bienveillant, chrétien engagé, nous expliquait très honnêtement qu’après avoir mis son traitement phytosanitaire sur ses pommes, il lui était interdit d’aller sans protection dans le verger pendant deux semaines. Mais le 15e jour, les pommes étaient cueillies et distribuées sur les étals.
Il savait qu’elles étaient empoisonnées car dans la nuit entre le 14e et le 15e jour, il ne se passe rien dans la pomme, elle garde bien tout le poison qu’elle contient.
Ainsi, malgré un haut niveau de conscience dont je peux attester, il acceptait d’être un rouage de cette machine de mort. Pour la bonne raison qu’il savait que ce qu’il faisait était « légal ».
Il n’avait rien à se reprocher au regard de la loi.

Mais, il faut y insister, il est ressorti de Nuremberg que nul n’est disculpé parce qu’il a obéit ou qu’il s’est conformé à une norme en vigueur dès lors qu’il sait commettre un crime contre l’humanité.

Et l’empoisonnement en conscience du bon peuple, de la terre, de l’eau, de l’air, des ses propres enfants et de tout le vivant, relève bien, à mon sens, du crime contre l’humanité.

Il y aura un jour un procès citoyen de l’agrochimie et chacun devra y prendre sa place. Celle des exploitants agricoles apparaîtra alors comme équivalente à celle des allemands et de leurs collaborateurs ayant contribué à l’Holocauste.

Les résistants qui, dans la marge et dans l’adversité, se sont battus contre les institutions, sans subventions pour défendre une agriculture respectueuse de la vie, de la nature et des hommes seront reconnus comme des justes. Ceux-là nous ont nourris. A ceux-là nous pouvons être reconnaissants.

Quant aux autres, il eût mieux valu qu’ils n’existent pas. On se serait très bien débrouillés sans eux comme on va vite apprendre à se débrouiller dans quelques temps, quand toute cette merde d’agriculture empoisonneuse va disparaître avec l’économie du pétrole.


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