Cet article est une escroquerie intellectuelle. Si la première version de la fable des ânes est déjà bien gratinée, la deuxième n’est guère mieux.
Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que ces indignés sont en fait des employés municipaux qui tirent l’intégralité de leurs revenus du déficit communal.
Très généreusement l’opposition municipale a promis d’augmenter leurs effectifs et leurs salaires en taxant les artisans et fermiers les plus prospères ainsi que la banque.
Apparemment, dans notre village, l’âne est un actif stratégique. Le maire qui a laissé spéculer là-dessus est tout simplement un imbécile à qui il convient de donner d’urgence un emploi plus en rapport avec ses compétences : celui de nettoyer l’étable à ânes. Le banque complice devrait être nationalisée ou mise en liquidation, voilà tout.
Mais avant, il faut quand même faire passer ces gens par une garde à vue « musclée », pour s’assurer au moins qu’il ne sont pas des traîtres se faisant passer pour des imbéciles.
Quant au mécanisme du marché proprement dit, il n’est jamais qu’un mécanisme, un outil. Si je prends une hache et que je découpe mon voisin avec, faut-il accuser la hache d’homicide ?
Par ailleurs, l’arnaque, dans les deux histoires, c’est qu’elles ignorent totalement la problématique - pourtant centrale - de la monnaie : quand on voit le prix de nos ânes, au départ de 100 euros, s’envoler jusqu’à 5 fois ce montant, et qu’il se trouve quand même des gens pour les acheter, ça veut dire que la masse monétaire est 5 fois trop importante eu égard à la « taille » de l’économie du village. Cela s’appelle tout simplement de l’inflation (voire, dans notre cas, de l’hyperinflation).
Avec une banque centrale qui fait correctement son boulot, cela n’aurait jamais pu arriver : il n’y aurait tout simplement pas eu assez de monnaie en circulation.
Quand on ouvre les robinets à fond, eh ben il arrive ce qu’il arrive systématiquement dans ce cas : une bulle spéculative, qui grossit, grossit, puis finit par exploser. La solution préconisée en filigrane par l’auteur n’est guère mieux - une politique de « rigueur » ne manquera pas d’entraîner chômage et misère pour la simple raison que quand il n’y a pas assez d’argent en circulation, ben, on peut pas payer tout le monde. C’est « mécanique ».
Les employés municipaux n’y sont pour rien, le système de taxation non plus. Il est d’ailleurs extrêmement malhonnête de la part de l’auteur de « glisser » ces deux éléments de langage archi-éculés du pseudo-libéralisme en catimini, à la fin de son torchon, histoire de valider sa thèse.
Dans sa logique, libérale de gauche (à en juger par sa description qui ne craint pas l’oxymore), l’auteur nous suggère qu’il faut réduire les dépenses publiques (bien !) et ne surtout pas vouloir trop taxer les riches (bouh ! caca ! pas bien !).
Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois pauvres et les villageois industrieux. Et vous, que feriez vous à leur place ?
J’aime beaucoup l’opposition imbécile entre villageois pauvre et
villageois industrieux. Comme si le villageois pauvre ne pouvait être
également industrieux, ou que le villageois industrieux ne pouvait
qu’être riche. L’auteur prend clairement les gens pour des imbéciles, ou
bien, est lui-même imbécile. Les deux ne sont pas à exclure,
d’ailleurs.
Si j’avais l’infortune d’habiter dans ce village, je prendrais le
soin d’expliquer tout cela, et j’organiserais une révolte. Une fois le
maire et le banquier traduits tous deux devant un tribunal populaire et
jugés pour association de malfaiteurs puis passés par goudron et plumes
comme il se doit, il conviendrait de mettre en place de nouvelles
institutions.
Mais cela est une autre fable.
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08/10 22:12 - le journal de personne
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08/10 11:47 - karina
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