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Accueil du site > Tribune Libre > La fable des ânes et la journée internationale des indignés

La fable des ânes et la journée internationale des indignés

Depuis quelque temps circule sur Internet une fable censée expliquer la crise en termes simples et de façon imagée.

Cette histoire, qui est diffusée sur les blogs et par courrier électronique, désigne "le marché" comme un coupable doublé d'un escroc. Il s'agit de servir aux "indignés", dont la journée internationale aura lieu le 15 octobre prochain, une version qui les amènera à réclamer un renforcement des pouvoirs publics. Car telle est bien la subtile dialectique de cette parabole, obtenir des victimes, qu'elles réclament elles-mêmes le renforcement des instances qui les ont détroussées.

Voici le texte tel qu'il nous est parvenu :

Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village. Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait. Les paysans le trouvaient un peu étrange mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie. Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes. Les jours suivants, il offrit 300 € et ceux qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants. Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait les acheter 500 € dans huit jours et il quitta le village.
 
Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acheter et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 € l’unité. Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne quatre fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire, tous empruntèrent.
 
 Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes d’affaire s’en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu’au cou, ruinés.
 
 Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leur emprunt. Le cours de l’âne s’effondra. Les animaux furent saisis puis loués à leurs précédents propriétaires par le banquier. Celui-ci pourtant s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune.
 
 Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant. Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches du surendettement.
 
Voyant sa note en passe d’être dégradée et pris à la gorge par les taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient connu les mêmes infortunes.
 
Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses : moins d’argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale... On repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts. C’était, disait-on, inévitable mais on promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes.
 
 Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des Bermudes, achetée à la sueur de leur front. On les appelle les frères Marchés.
 
Très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des maires sortants.
 
Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois. Et vous, qu’auriez-vous fait à leur place ? Que ferez-vous ?

Pour nous retrouver tous sur la place du village samedi 15 octobre 2011 (journée internationale des indignés), faites déjà passer cette histoire à votre voisin...

Maintenant examinons ce qui ne colle pas dans cette histoire. Le marché y est décrit comme un être vivant et pensant qui a des intentions. Il agit comme le feraient deux frères qui se sont mis d'accord entre eux pour rouler les pauvres villageois. Or le marché n'est pas un être vivant. Il est la résultante de millions de décisions individuelles. Le marché ne peut rien "promettre". Deux individus peuvent promettre, les hommes de l'Etat, peuvent promettre, mais certainement pas le marché ! Cet organicisme, courant chez les étatistes, leur fait commettre ici une énorme erreur de raisonnement.

Car puisque le marché ne peut pas promettre, toute la fable des ânes tombe à l'eau.

Mais alors pourquoi les paysans se sont-ils endettés pour acheter des ânes toujours plus chers ? Car si des millions de tractations ont été réalisées en croyant que le prix des ânes allait continuer de monter cela veut dire qu'il y avait une cause extérieure, un signal ou une incitation forte capable de tromper tout ce monde.

Voici donc une autre version de la fable des ânes, nettement plus conforme à la réalité :

Le Maire d'un village et une partie de son conseil municipal s'étaient mis en tête de réguler la possession des ânes sur leur commune. La mairie s'était donc octroyée le monopole de l'élevage d'ânes et vendait les bêtes aux paysans à un prix fixé par ses soins.

Certains paysans étant trop pauvres pour acquérir leur âne, le Maire, qui pensait à sa réélection, décida qu'il fallait les aider. Il pria donc avec insistance son ami banquier d'accorder des prêts avantageux aux paysans les plus pauvres. Sachant que l'argent de la commune et des impôts transitait par sa banque, le directeur ne pouvait pas refuser. Il accorda donc, des prêts de 100 € aux paysans les moins capables de les rembourser.

Le banquier était un peu inquiet des risques que le Maire lui faisait prendre car il n'avait que les ânes pour garantie. Mais constatant le succès de cette première opération, le Maire se dit que les réticences du banquier disparaîtraient si le prix des ânes augmentait. Comme il détenait le monopole de l'élevage il maintint le nombre de nouveaux ânes proposés à la vente en dessous de la demande. Le prix des ânes se mit à grimper, d'abord à 150 €, puis à 200 €. Même s'ils n'arrivaient plus à payer leurs échéances, les paysans pauvres pouvaient toujours revendre leur âne pour rembourser leur prêt en faisant une plus-value confortable.

Tout le monde au conseil municipal était convaincu de la sage politique du Maire Un nombre croissant de paysans pauvres accédaient à la propriété des ânes. La banque reçut des félicitations officielles pour sa politique non discriminante.

Lorsque le cours de l'âne atteignit 500 €, le nombre de défaut de paiement devint trop important et de nombreux ânes, saisis par le banquier, se retrouvèrent sur le marché, provoquant la chute des prix de l'animal. Après quelques mois l'âne valut 80 € . Les paysans préférèrent voir leur âne saisi plutôt que de continuer à payer trois ou quatre fois son prix, ce qui mit la banque au bord de la faillite.

Le Maire et le conseil municipal décrétèrent que la banque avait été imprudente et cupide. Ils publièrent un communiqué dans lequel ils affirmaient que la bulle ânière était due à la spéculation, conséquence d'une dérèglementation bancaire. Une faillite de la banque aurait eu des conséquences dramatiques pour toute l'économie locale, le Maire fut donc obligé de la renflouer précipitamment. Soucieux de paraître contrôler la situation, il décida aussi de relancer l'économie du village en prêtant de l'argent à certains riches artisans de la commune, lesquels devinrent ses fervents supporters.

Malheureusement la commune était déjà extrêmement endettée. Les Maires successifs avaient dépensé sans compter pour acquérir le vote des villageois. Cette dernière et énorme dépense fit déborder le vase. Les villageois travailleurs et économes qui avaient prêté à la commune commencèrent à douter de sa capacité à les rembourser. Pour rassurer de nouveaux prêteurs et éviter de payer des intérêts plus élevés, le Maire dut s'engager, la mort dans l'âme, à réduire les dépenses.

Pour protester contre cette situation des villageois se déclarèrent "indignés" et organisèrent des manifestations au nom des paysans pauvres qui avaient perdu leur argent, leur âne et leur travail.

Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que ces indignés sont en fait des employés municipaux qui tirent l'intégralité de leurs revenus du déficit communal.

Très généreusement l'opposition municipale a promis d'augmenter leurs effectifs et leurs salaires en taxant les artisans et fermiers les plus prospères ainsi que la banque.

Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois pauvres et les villageois industrieux. Et vous, que feriez vous à leur place ? Que ferez-vous le samedi 15 octobre 2011 ? (journée internationale des indignés) Faites déjà passer cette histoire à votre voisin...


Moyenne des avis sur cet article :  2.04/5   (27 votes)




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24 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 7 octobre 2011 13:33

    Pour continuer de s’informer sur ce sujet, on peut également (re)lire l’album
    « Obélix et Compagnie » qui traite des dysfonctionnements dans la commercialisation des menhirs.

     smiley



    • Kalki Kalki 7 octobre 2011 17:13

      Le parti qui parlera de travail au lieu de parler de répartition, n’aura pas nos voix !
      plus personne, le travail ca ne se chie pas du travail, le travail continu de disparaitre dans un processus naturel ( meme pas besoin de délocalisation )
      , nous ne voulons pas de vos pseudo travail imaginaires

      Votez PIRATE

      Vous ne serez pas déçus : INTERNET, NOURRITURE, ÉNERGIE ET TRANSPORT POUR TOUS, PAR TOUS

      Ne demandez plus l’impossible, nous allons le créer pour TOUS

      Votez pirates :

      9% pour le Parti Pirate à Berlin ! Et si la politique pouvait vraiment être réformée ? Adieu l’UMPS : retour d’un meilleur niveau de vie !

      Nourriture libre et énergie libre .... ca vous dit quelque chose, vous devez vous recentrer

      50 euro de matériel pour produire votre nouriture , ca serait un bon slogan politique

      Pour des habitants totalement autonomes, il ne manque plus que a) de l’énergie renouvelable , et b) des fertilisants et engrais, biologiques, ou produit à partir d’un écosystème … les algues par exemple pour obtenir l’équivalent pétro chimique naturel. c) Soit de la conscience, et de la conscience politique : pas de la décroissance, mais du partage inconditionnel de la sur abondance ! le pouvoir d’achat conditionne la prospérité réelle d) des échanges d’informations sur un réseau respectant à jamais la neutralité du net e) Une mobilité ‘verte’ garantie, f) De la justice, et une intégrité des données / entités / individus

      Ce n’est pas tant, ou pas seulement les moyens de productions qu’il faut se réapproprier, mais bien plus le droit au dividende sur les ressources – qui surabondent  : et donc ni une taxe, ni un pouvoir d’achat basée sur le travail. Espérons que vous comprenez comment fonctionne l’économie basée sur les ressources : prenons l’exemple du pétrole ou son prix est arbitraire, sa quantité en stock truqué … « pour des raisons politiques et économiques », il n’y a pas que le pétrole … l’énergie est abondante. Second exemple : le travail qui disparait car il y a sur abondance de force de travail – y compris machine – dans tous les secteurs est il un problème ? … Est ce que cela empêche le partage pourtant nécessaire ? L’effet de comprendre l’économie de l’abondance, et de l’infinité des ressources, et le passage psychologique vers celle ci permet une « ‘explosion’ de croissance économique » … ou sinon tout du moins une vie bien remplie, pour tous.

      Les hackers / citoyennistes doivent donc prendre le pouvoir politique, suivant eux mêmes les règles des pirates : partage – celui qui a besoin assouvi son besoin, la communauté et le bien commun avant tout, et le chef n’a pas plus que deux fois la part de celle d’un autre. A l’abordage !!!


    • Rounga Roungalashinga 7 octobre 2011 13:54

      Ce n’est pas parce que le Marché n’est pas une personne et qu’il n’a pas d’intentions qu’il n’a pas une mécanique de fonctionnement systématique. Il y a un livre qui est très bien pour comprendre un peu les rouages de cette mécanique, c’est La Capital d’un certain Karl Marx.

      La deuxième fable des ânes est complètement à côté de la réalité car ce n’est pas l’Etat qui subordonne la Banque, mais le contraire. C’est par exemple bien l’Etat français qui a prêté allégence à la banque en votant la loi Pompidou-Giscard de 73, les mesures d’austérité adoptées par l’Etat ne visent pas à le renflouer lui, mais à renflouer la Banque.


      • Rounga Roungalashinga 7 octobre 2011 14:06

        On peut également objecter que si le Marché n’est pas une personne, l’Etat et la Banque non plus !


      • alcodu 7 octobre 2011 17:28

        Les deux secteurs les plus réglementés au monde sont la monnaie (création monétaire et crédit) et l’immobilier (permis de construire).

        Pour qui connait le métier de banquier, les banques sont soumises depuis 30 ans à une réglementation pléthorique et qui ne va qu’en croissant. Les banques sont déjà politiquement nationalisées.


      • gaijin gaijin 7 octobre 2011 14:30

        « cela veut dire qu’il y avait une cause extérieure »
        non
        la cause est intérieure : c’est la croyance que plus = mieux
        l’argent c’est bien, j’en ait besoin quand j’en ai je vais bien, quand j’en manque je ne vais pas bien
        ce qui me pousse a croire que si j’en avais plus j’irais encore mieux .......

        si les paysans avait gardé leur âne rien ne serait arrivé ......

        si je mesure ce dont j’ai besoin en fonction de ce que possède mon voisin et qu’il fait de même nous sommes deux fous qui finissons ruinés .....

        au profits de plus malins que nous ....

        qui font la même chose

        au profit de plus malins qu’eux

        jusqu’ a ce qu’une minorité de la population possède la majeure partie des richesses ....

        contrairement a ce qui se passe actuellement ?

        mais ce n’est pas parcequ’ une minorité est avide et malhonnête ; c’est parce qu’ une majorité l’est..

        a l’auteur :
        c’est quoi un libéral avec des préoccupations de gauche ?
        un néologisme ?
        une imposture ?


        • babadjinew babadjinew 7 octobre 2011 14:43

          Même un gosse à 5 ans sait déjà que tous ce qu’il jette en l’air retombe forcement !


          Malheureusement pour le monde des petits Quidams, les banquiers eux ne connaissaient pas ce principe de base. Donc ils ont cru que le cours de l’âne (Marché de l’immobilier qui par le biais des hypothèques garantisait l’emprunt) ne cesserait jamais de grimper ! Sont con tout de même !

          Ensuite trop délirant de raconter ce qu’ils ont fait par la titrisation de ces même emprunts alors STOP

          Les petits Quidams ont bien raison de s’indigner. Chanter votre messe a des gamins de 5 ans, mais même eux ne vous croirons pas !

            

          • AntoineR 7 octobre 2011 14:52

            Naîf ou volontairement falacieux.

            1- Les banques ne ce sont pas faites priée pour faire des prêts à des personnes insolvable. Il n’y a qu’à voir toutes les pubs actuelles pour les conneries de crédits revolving....
            2- La première histoire n’a pas pour but que les gens réclament plus de pouvoirs publics. Au contraire dans l’histoire le maire et l’escroc sont de mêche. Comme dans la réalité les bankster et les politiques.

            j’arrête de perdre mon temps. Vous êtes trop aveugle. J’espère que vous profitez bien (que vous êtes milliardaire) parce que sinon, vous n’êtes qu’un valet de cet oligarchie de m.....


            • Bovinus Bovinus 7 octobre 2011 15:25

              Cet article est une escroquerie intellectuelle. Si la première version de la fable des ânes est déjà bien gratinée, la deuxième n’est guère mieux.

              Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que ces indignés sont en fait des employés municipaux qui tirent l’intégralité de leurs revenus du déficit communal.

              Très généreusement l’opposition municipale a promis d’augmenter leurs effectifs et leurs salaires en taxant les artisans et fermiers les plus prospères ainsi que la banque.

              Apparemment, dans notre village, l’âne est un actif stratégique. Le maire qui a laissé spéculer là-dessus est tout simplement un imbécile à qui il convient de donner d’urgence un emploi plus en rapport avec ses compétences : celui de nettoyer l’étable à ânes. Le banque complice devrait être nationalisée ou mise en liquidation, voilà tout.

              Mais avant, il faut quand même faire passer ces gens par une garde à vue « musclée », pour s’assurer au moins qu’il ne sont pas des traîtres se faisant passer pour des imbéciles.

              Quant au mécanisme du marché proprement dit, il n’est jamais qu’un mécanisme, un outil. Si je prends une hache et que je découpe mon voisin avec, faut-il accuser la hache d’homicide ?

              Par ailleurs, l’arnaque, dans les deux histoires, c’est qu’elles ignorent totalement la problématique - pourtant centrale - de la monnaie : quand on voit le prix de nos ânes, au départ de 100 euros, s’envoler jusqu’à 5 fois ce montant, et qu’il se trouve quand même des gens pour les acheter, ça veut dire que la masse monétaire est 5 fois trop importante eu égard à la « taille » de l’économie du village. Cela s’appelle tout simplement de l’inflation (voire, dans notre cas, de l’hyperinflation).

              Avec une banque centrale qui fait correctement son boulot, cela n’aurait jamais pu arriver : il n’y aurait tout simplement pas eu assez de monnaie en circulation.

              Quand on ouvre les robinets à fond, eh ben il arrive ce qu’il arrive systématiquement dans ce cas : une bulle spéculative, qui grossit, grossit, puis finit par exploser. La solution préconisée en filigrane par l’auteur n’est guère mieux - une politique de « rigueur » ne manquera pas d’entraîner chômage et misère pour la simple raison que quand il n’y a pas assez d’argent en circulation, ben, on peut pas payer tout le monde. C’est « mécanique ».

              Les employés municipaux n’y sont pour rien, le système de taxation non plus. Il est d’ailleurs extrêmement malhonnête de la part de l’auteur de « glisser » ces deux éléments de langage archi-éculés du pseudo-libéralisme en catimini, à la fin de son torchon, histoire de valider sa thèse.

              Dans sa logique, libérale de gauche (à en juger par sa description qui ne craint pas l’oxymore), l’auteur nous suggère qu’il faut réduire les dépenses publiques (bien !) et ne surtout pas vouloir trop taxer les riches (bouh ! caca ! pas bien !).

              Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois pauvres et les villageois industrieux. Et vous, que feriez vous à leur place ?

              J’aime beaucoup l’opposition imbécile entre villageois pauvre et villageois industrieux. Comme si le villageois pauvre ne pouvait être également industrieux, ou que le villageois industrieux ne pouvait qu’être riche. L’auteur prend clairement les gens pour des imbéciles, ou bien, est lui-même imbécile. Les deux ne sont pas à exclure, d’ailleurs.

              Si j’avais l’infortune d’habiter dans ce village, je prendrais le soin d’expliquer tout cela, et j’organiserais une révolte. Une fois le maire et le banquier traduits tous deux devant un tribunal populaire et jugés pour association de malfaiteurs puis passés par goudron et plumes comme il se doit, il conviendrait de mettre en place de nouvelles institutions.

              Mais cela est une autre fable.


              • alcodu 7 octobre 2011 17:59

                Curieux que vous soyez aussi agressif à mon égard Bovinus, car je n’ai pas grand chose à reprendre sur votre post. Juste la fin car je n’ai jamais « opposé » les villageois pauvres et les villageois industrieux, bien au contraire je les désigne comme les deux principales catégories de victimes de la politique du Maire.

                Je cherche juste à montrer aux idôlatres de l’Etat qu’ils sont encore une fois en train de se faire rouler. Ce sont les Etats-nations qui sont intégralement responsables de la crise. Que des banquiers peu scrupuleux se soient enrichis au passage, c’est indéniable, mais ce n’est pas ça qui fait d’eux les initiateurs ou les responsables de la crise.
                C’est bien l’Etat qui a le monopole de la création monétaire via les banques centrales. Les banques ne sont que des intermédiaires, totalement déresponsabilisés par la réglementation étatique, puisque les Etats ont décidé qu’elles ne feraient jamais faillite (au delà d’une certaine taille bien sûr).

                Quand à la gauche libérale oxymore, révisez votre histoire...


              • Bovinus Bovinus 7 octobre 2011 19:05

                @ alcodu :
                Ce n’est pas après vous, c’est après votre pamphlet que j’en ai. Votre réponse prouve que vous pouvez être tout à fait raisonnable.

                Je cherche juste à montrer aux idôlatres de l’Etat qu’ils sont encore une fois en train de se faire rouler.

                Ce n’est pas ce que j’ai cru comprendre, mais vous faites bien de le préciser.

                C’est bien l’Etat qui a le monopole de la création monétaire via les banques centrales.

                En théorie seulement. Les États sont de mèche avec ce qu’on pourrait appeler les « puissances de l’argent », et qui ne sont rien d’autre qu’un puissant méta-État. Personnellement, j’aurais même tendance à être encore plus radical : l’État, pas plus que le « marché » ou les « banques » n’est un individu clairement identifiable. L’État, c’est nous. Par conséquent, les responsables de ce merdier, c’est nous, parce que nous avons laissé cela se produire.

                Nous avons oublié notre histoire et notre culture ; nous avons renié nos valeurs et notre dignité pour de la pacotille et de la verroterie sans valeur ; nous nous sommes désintéressés de la politique et de la morale. Puis, nous nous sommes vautrés dans les délices de la société de consommation comme des gorets dans leur bauge. Et pendant que nous étions si occupés à jouir et à profiter, d’autres ne perdaient pas leur temps.

                Et maintenant, que faisons-nous ? On s’énerve, on manifeste, on trépigne. Mais ça sert à rien. Crier, vociférer, taper des pieds, brûler les banques ou même faire sauter tout Wall Street ne nous fera pas avancer d’un poil (n’en déplaise à nos « Indignés »). C’est la réaction du gamin de 2 ans qui n’a pas eu son sucre d’orge. Faut grandir un peu.

                En clair, ce que je vous reproche est d’être trop ambigu ou bien de ne pas dire votre pensée jusqu’au bout. Pour l’agressivité, ce n’est que de l’absence de tact... si j’ai un bœuf pour avatar, ce n’est pas pour rien. Désolé.

                Quand à la gauche libérale oxymore, révisez votre histoire...

                Bien vu, j’ai hésité à écrire « pléonasme ». Considérant cependant que plus personne ne sait ce qu’est le libéralisme au sens historique, et qu’il est systématiquement confondu avec ce qu’on nomme de nos jours « néo-libéralisme », j’ai tout de même opté pour l’ « oxymore ».


              • joelim joelim 7 octobre 2011 22:19

                C’est bien l’Etat qui a le monopole de la création monétaire via les banques centrales. 

                Vous datez, mon vieux. Ça c’était avant 73. Depuis, l’Etat emprunte aux banques.

              • Patrick Samba Patrick Samba 8 octobre 2011 12:19

                à Bovinus :

                " brûler les banques ou même faire sauter tout Wall Street ne nous fera pas avancer d’un poil (n’en déplaise à nos « Indignés »). C’est la réaction du gamin de 2 ans qui n’a pas eu son sucre d’orge. Faut grandir un peu. "

                Ah bon, parce que c’est ce que veulent les Indignés ? Vous me semblez très bien informé. Pour en être vous-même, Vitulus ?


              • Bovinus Bovinus 8 octobre 2011 16:09

                Ah bon, parce que c’est ce que veulent les Indignés ? Vous me semblez très bien informé. Pour en être vous-même, Vitulus ?

                Non, je suis très mal informé sur ces mouvements, d’ailleurs, je me référais plus spécifiquement à OWS et non aux « indignés » européens. J’ai cru comprendre que l’objectif de ces deux mouvements est de proposer une « alternative politique », ce que je soutiens totalement.

                Ce qui me gêne, c’est plutôt les moyens intellectuels et la crédibilité du mouvement, qui me semblent proches de zéro. Tout cela rappelle beaucoup trop la vague « mai 68 ». C’est pourquoi quelqu’un comme Étienne Chouard, qui lit des choses sérieuses et qui réfléchit avec rigueur et méthode me paraît plus intéressant, et susceptible de donner quelque chose de concret.


              • kemilein 9 octobre 2011 08:39

                attention bovinus !

                la crédibilité équivaux à la crédulité (si si)

                la crédibilité c’est de faire confiance a quelqu’un qui vous semble honnête et sincère, sarkozy était crédible pour un certain nombre de crédule

                la crédibilité est une foi aveugle qu’on accorde pour x ou y raison (parce qu’il sont nombreux a le faire / parce qu’il vous a pris par les tripes), ce n’est pas rationnel.

                en réalité vous parlez plus de leur capacité de résulta, les conséquence probable issu de tel mouvement.

                ce n’est qu’un mot, mais contre-propagande oblige !


              • arcrachatcredits arcrachatcredits 7 octobre 2011 16:46

                les fables ou les dessins ne sont pas si faux pour expliquer ce que l’on essaye de nous montrer comme compliquer pour que l’on ne s’en occupe pas.
                Combien de fois on entend je fais pas de politique ou d’économie car je n’y comprends rien.

                Avez vous compris les subprimes éléments déterminant dans la crise actuelle et les produits toxiques ? voir suite de dessins sur le net « Les subprimes - vulgarisation illustrée » http://www.arcrachatcredits.org/articles.php?article=71

                et pour compléter les fables lire et découvrir l’article
                « Trazibule fait des fables de l’économie ou de l’économie dans de grandes fables. »
                http://www.arcrachatcredits.org/edito.php?article=746
                Qui contient une histoire de légumes avec spéculation entre autre assez proche des ânes.

                Pourquoi faire payer au bon peuple les abus des systèmes informatiques qui « vend des ânes » tous les 3 nanosecondes, ou qui vendent 35 fois le baril de pétrole virtuel contre 1 réel.

                .


                • BA 7 octobre 2011 17:46
                  Un conseiller du FMI annonce la « débâcle bancaire dans deux ou trois semaines. »

                  L’américain Robert J.Shapiro était interviewé par la BBC. Il est très alarmiste.

                  « Je pense que dans deux ou trois semaines, nous assisterons à la débâcle des dettes souveraines qui entraînera une débâcle du système bancaire européen. »

                  Relevée par l’excellent site ElectronLibre, c’est l’inquiétante déclaration de l’américain Robert J.Shapiro, membre d’un comité consultatif au Fonds monétaire international, à la BBC mercredi soir.

                  « Je ne parle pas simplement d’une banque belge relativement petite (Dexia, ndlr), mais je parle des plus grandes banques du monde, des plus grandes banques en Allemagne, des plus grandes banques en France, qui impacteront les banques au Royaume-Uni. Cela s’étendra partout ».

                  Pour les spécialistes, l’Américain entend par ces propos mettre la pression sur les autorités européennes pour qu’elles prennent des dispositions dans la crise de la dette avant qu’il ne soit trop tard.


                  Pour les anglophones, voici le site du FMI : on explique la biographie de Robert J. SHAPIRO, conseiller du FMI.

                  Robert J. SHAPIRO is the Chairman and co-founder of Sonecon, LLC. He is a Senior Policy Fellow of the Georgetown University Center for Business and Public Policy, Chairman of the U.S. Climate Task Force, Director of the Globalization Initiative at NDN, and Director of the Axson-Johnson Foundation in Sweden. Mr. Shapiro was Under Secretary of Commerce from 1997 to 2001. Prior to that appointment, he was co-founder and Vice President of the Progressive Policy Institute and the Progressive Foundation. He was also a senior economic advisor in the presidential campaigns of Bill Clinton, Al Gore, John Kerry, and Barack Obama. Shapiro holds an M.A. and a Ph.D. from Harvard, an M.Sc. from the London School of Economics and Political Science, and an A.B. from the University of Chicago.



                  • Tzecoatl Claude Simon 8 octobre 2011 11:45

                    Encore un qui s’est goinfré de CDS sur les dette publiques européennes, lui et ses copains, et qui attend le crash des dettes souveraines. Il souhaite plumer les assurances vies des français. Bien vu le Shapiro, chapeau bas.


                  • jacques lemiere 8 octobre 2011 01:05

                    je constate que tout le monde ne réfléchit qu’ne pensant à l’argent....personne aux ânes et à l’usage que ’l’on peut en faire...


                    les paysans sont cupides ..les escrocs le sont aussi...

                    tant pis pour eux...

                    tout le monde connait les mécanismes des bulles..mais bien peu résistent à l’attrait de l’argent facile...en espérant ne pas faire partie des couillons....

                    Le pire étant qu’on n’entend que ceux qui pleurent d’avoir perdu...
                    Un cas d’école de l’actu est celui des pauv’maires abusés par les vilaines banques ...les pauv maires qui voulaient empruntés à des taux faibles...en se croyant plus malins....lamentable....

                    • jacques lemiere 8 octobre 2011 01:14

                      emprunter certaines sont moins acceptables que d’autres


                      • Tzecoatl Claude Simon 8 octobre 2011 11:44

                        Votre fable d’âne, c’est un peu comme la bulle des tulipes en Hollande au XVIème. Mais qu’est-ce que l’âne aujourd’hui ? l’immobilier (25% l’an à Paris, ça ne semble pas tenable), certains actifs financiers (dette publique), voire les diplômes (difficulté des étudiants à le valoriser à son coût et effort).



                        • karina 8 octobre 2011 11:47

                          les indignés rencontrent une police de plus en plus violente, les gouvernants savent bien qu’ils rentrent dans une zone à haut risque.


                          • le journal de personne le journal de personne 8 octobre 2011 22:12

                            A vendre...

                            Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué
                            Mais nos politiques ne font rien d’autre,
                            Sinon vendre et spéculer sur les ventes
                            C’est de notre peau qu’il s’agit
                            C’est notre peau qui est vendue
                            Sur la place du marché
                            À vendre... À vendre... À vendre

                            http://www.lejournaldepersonne.com/2011/10/a-vendre/

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