Levi-Stauss,dans « tristes tropiques », ce chef d’oeuvre écrit
dans les années trente, nous a montré que les sociétés tribales, en
Amérique du sud, étaient bien loin d’être de bons sauvages, incultes,
qu’il convenait de civiliser. ( Seulement nous avons besoin de les
diaboliser, de les caricaturer pour nous en débarrasser sans
culpabiliser, les romains avaient fait pareil envers les gaulois)
Leur
civilisation, à eux, même s’ils ne connaissaient pas l’écriture, mais
pour autant des modes de transmission, de communication tout aussi
complexes ( tatouages, danses, masques, rites) était d’une grande
complexité, et fonctionnait avec une intelligence en rapport étroite
avec la nature.
Donc de
vrais cultures, très complexes, dans le sens d’un entremêlement
harmonieux , et dont on s’est bien gardé de comprendre ou d’analyser la
complexité, dans notre volonté rapace d’accaparement.
J’ignore dans quel contexte michel tarrier a pu dire " la nature ne
fait pas de cadeau" et je instrumenterais pas de procès à son encontre
pour une expression toute faite.
C’est un cliché
ethnocentrique, révélateur d’une pensée projective, où l’homme conçoit
la nature comme une sorte de force mauvaise, qu’il faut donc combattre.
il est vrai que nous même faisons de moins en moins de cadeau à cette nature.
En tout cas, les gens qui ordinairement disent « »la nature, la mer,
ou la montagne, ne fait pas de cadeau !" sont souvent des gens qui la
connaissent très bien. Des professionnels éclairés, des gens de la région, dont la modestie et l’expérience leur servent de prudence.
Et leur réflexion s’adresse a ceux qui
bafouent les règles, se croient plus malins que les autres, sont dans la
toute puissance, se retrouvent ensuite en grand danger, et appellent à
l’aide.....