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Commentaire de Bovinus

sur Petit lexique de contre-propagande


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Bovinus Bovinus 8 octobre 2011 13:43


les socialismes n’ont jamais été proches, favorables voir originaires des plus défavorisés. Ce sont toujours et partout des membres et enfants des classes moyennes éduquées. (Dansle parti Bolchevique d’avant la révolution, le nombre d’ouvrier dans les dirigeants est de 1 !)

Vous voulez dire que les communards (juste un exemple parmi d’autres) sont tous issus des classes moyennes éduquées ?

Le sort des plus défavorisés est systématiquement meilleur dans les démocraties libérales que dans tous les régimes socialistes d’obédience marxisante en tout temps et en tout lieu. Cela ne peut pas être un hasard.

Rien à voir avec le socialisme ou le libéralisme, mais tout avec la richesse du pays. Or, il se trouve que les pays réellement socialistes sont des pays pauvres (j’exclus la Russie : c’est un pays très riche mais sous régime oligarchique depuis qu’elle est un empire centralisé, c’est à dire, le XIVe siècle si je ne me trompe pas). Il y a bien l’exemple du Chili, mais il est difficile de juger car il n’est pas resté socialiste suffisamment longtemps pour qu’on puisse voir ce que ça aurait donné sur le long terme (notamment grâce à Pinochet et nos amis « démocrates » américains). Cuba est un pays pauvre, et de plus sous embargo depuis un demi-siècle ; force est de constater qu’il s’en sort pas mal du tout. Par ailleurs, si on considère que les démocraties chrétiennes du Nord sont tout de même dans une large mesure socialistes (quoique non inspirées du marxisme), votre argument est très compromis. Ne me parlez pas de Chine ou de Corée du Nord : la première est une oligarchie impériale, la deuxième une dictature centralisée.

Dans une stratégie impérialiste aujourd’hui, il serait plus efficace d’accroitre le contrôle sur l’agro alimentaire.

Vous avez tout à fait raison : ils devraient chercher à contrôler l’agro-alimentaire, et c’est exactement ce qu’ils font depuis que les cours sont fixés par les « marchés » et que le FMI contrôle les économies des pays exportateurs. Même l’agriculture européenne est indirectement contrôlée par les États-Unis depuis l’accord de Blair House via un système de quotas extrêmement défavorable pour l’UE (et notamment la France). Les effets pervers, ils existent bel et bien. Par exemple, en vertu d’une application foireuse du principe de l’avantage comparatif de Ricardo, le FMI impose aux pays « pauvres » de se concentrer exclusivement sur des produits d’exportation au détriment de tout le reste (y compris l’auto-suffisance alimentaire).

Pour ce qui est du Venezuela, il me semble qu’ils le contrôlaient largement jusqu’à ce que Chavez se pointe, et ont cherché à se débarrasser de lui à plusieurs reprises ; rien ne dit que demain, la « communauté internationale » ne va pas commencer pas à chercher des noises au Venezuela. D’ailleurs, le père Chavez rapatrie son or et vient de négocier avec Moscou un crédit de 4 milliards pour acheter des armes (dépêche hier sur RIAN).

Quant à l’Afghanistan, il est peut-être pauvre, mais riche en ressources, et reste une zone stratégique. Si la question vous intéresse, vous pouvez regarder ce petit documentaire de realpolitik.tv : http://www.dailymotion.com/video/xee1xk_geopolitique-de-l-afghanistan-chaup_news
L’Afghanistan est une pièce-clef en Asie centrale, or, la stratégie américaine mise en œuvre dès 2001 consistait à s’emparer de l’Asie centrale.

Le facteur de distance n’a pour les États-Unis qu’une importance relative. N’oubliez pas que c’est une thalassocratie, avec une armée complètement tournée vers la projection extérieure. Si ils ont plus de 700 bases dans le monde c’est pas pour rien. Rien que ce seul fait jette un sérieux doute sur leurs intentions pacifiques, vous devriez au moins essayer d’admettre que peut-être, la doxa libérale n’est pas complètement vraie, et que certaines choses ne sont pas telles qu’on vous dit qu’elles le sont.

Après, je pense qu’il faut bien avoir conscience de ce qu’un État n’est pas une structure monolithique, et qu’il y existe au sein de chaque État des rapports de force entre les structures de pouvoir (en géopolitique, on considère qu’il convient de distinguer : gouvernement, complexe militaro-industriel, services de renseignement, corps diplomatique). L’orientation globale d’un État X en politique étrangère dépend largement de ces rapports de force. Le Canadien Peter Dale Scott a une théorie complémentaire, qui est celle de l’État profond, parallèle en quelque sorte à l’État officiel. Brzezinski parle d’une sorte de « méta-État » composé des élites occidentales et qui serait dominant au sein du camp occidental. Concrètement, il résulte de tout cela une certaine confusion dans la lecture des politiques étrangères sur le temps long ; néanmoins, des constantes reviennent toujours.


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