Bien entendu Guy, mais je répète encore que les religions (car ici vous insistez sur les particularités ou différences du bouddhisme) ne s’adressent véritablement qu’aux hommes. Elles évoquent le reste pour faire bonne mesure, pour avoir l’air d’avoit une bonne idée de Tout, pour avoir l’air d’avoir réponse à Tout.
Mais essentiellement, Guy, hors la théorie, où voyez-vous que les enfants de l’Eglise n’ont pas du tout conscience de l’impermanence et de l’interdépendance tant des hommes que de « tout » ?
Ou, autre question, en quoi est-ce primordial pour l’homme en ses relations aux autres et avec la nature, de déterminer très exactement si les étoiles sont permanentes et si oui à quel degré ?
Ne perdons jamais de vue que face à toute théorie (et les religions en sont) il arrive des questionneurs, disons des sceptiques. Et tout questionneur ou sceptique d’une théorie ne manque jamais de poser des questions limites. Du genre « Bon mettons qu’il y ait réincarnation. Mais quid alors du nombre croissant des êtres vivants ? » Ou alors « Et les anges, ils ont un anus ? » Ou « Et les Martiens, ils vont au même paradis que nous ? »
Mille et mille questions limites étant posées aux théocrates ou exégètes des religions, ils en viennent à constituer réponse à tout au fil des siècles. Y compris aux questions modernes.
Laissons alors de côté ces question-réponses limites qui ne servent qu’à « valider complètement » une croyance aussi bien scientifique que religieuse et restons-en à l’essentiel qui va à la bête relation des hommes entre eux et avec leur environnement ordinaire, rats, chevaux et carottes pour les uns, kangourous, crapauds et riz pour d’autres.
Et bien dans ce bête contexte de l’ordinaire, hors les théories religieuses qui se prétendent différentes, les divers croyants ont tous la même approche des choses ordinaires.
Peu importe les papes ou sorciers, partout les hommes savent que celui qui veut aller loin doit ménager sa monture.
Certes il y a l’huile et il y a l’eau. Certes on peut les voir opposées si on y tient. Mais la mayonnaise existe.