Je partage entièrement la sensibilité et les avis de l’auteur et j’ai 63 ans.
Comme lui, j’avais décidé de soutenir Hulot à la lecture des termes de sa déclaration de candidature simplement parce qu’il était le premier à vouloir réformer l’économie pour la mettre au service du vivant.
Comme lui, j’ai été très attentif aux débats des primaires et, comme lui, j’ai écrit un article sur Agoravox, publié vendredi sous le titre « Les Français sont-ils cons ? » pour défendre la candidature d’Arnaud Montebourg.
Curieusement, et bien que mon article ait été rédigé dans un style moins flamboyant, il m’a valu 90% d’avis favorables. Alors je me dis que vous commettez une injustice à l’égard d’Alexis Dayton que je ne connais pas mais s’il est jeune, comme un intervenant le signale avec une certaine condescendance, il fait au moins la preuve d’une matûrité et d’une lucidité politique dont beaucoup de vieux paletots devraient s’inspirer.
Vous écrivez , Monsieur Bruno Beauvois, que la vérité n’existe pas, qu’il n’y a que des vérités.
Certes, mais il y a des faits et ceux-ci ne sont pas à discuter. C’est peut-être parce que j’en ai rappelé quelques-uns dans mon article que ce dernier est mieux passé.
Depuis 1973, l’Etat français qui auparavant pouvait créer la monnaie dont il avait besoin sans payer un centime d’intérêts, s’est privé de ce droit au profit des financiers, obligeant ainsi ses contribuables à payer des intérêts sur chacun des crédits engagés par l’Etat. Bien entendu, les Français n’ont pas été consultés.
L’article 104 du traité de Maastricht érige cette pratique au plus haut niveau du droit européen en interdisant aussi aux Etats d’emprunter directement à la BCE au taux qu’elle accorde aux banques. De nombreux peuples européens, dont le mien, n’ont pas été consultés à ce sujet non plus (Je suis Belge).
Cela, monsieur Beauvois, ce sont des faits ! Des vérités ! Comme le fait que les intérêts bancaires accumulés constituent l’essentiel de la dette publique et que pour la moitié des Etats, il n’y aurait pas du tout de dette publique s’il n’y avait pas d’intérêts bancaires. Seuls les Etats avec une balance import-export négative seraient en dette.
Or, Monsieur Beauvois, si les intérêts bancaires trouvent une justification dans le cadre de prêts privés, parce qu’il y renonciation du prêteur à un usage immédiat du montant qu’il cède à l’emprunteur, cela ne se justifie en aucun cas lorsqu’il s’agit d’argent créé ex-nihilo par la banque centrale et prêté ensuite par une banque à l’Etat. Et cela se justifie encore moins quand cet emprunt a pour but de sauver la même banque du naufrage (la recapitaliser comme ils disent en termes savants pour qu’une partie au moins de l’opinion publique ne comprenne pas.
Les intérêts bancaires sont une véritable calamité pour l’économie à telle enseigne que la FED, la banque centrale américaine, a décidé après la crise de 2008 de prêter à taux 0, donc sans intérêts, pour relancer l’économie.
Lorsque vous empruntez 300.000 € pour construire votre maison, M. Beauvois, cet argent va naturellement dans la poche des divers corps de métiers qui ont participé à la création de cette richesse qu’est votre maison. Vous remboursez ensuite cet emprunt et le montant remboursé est détruit, ce qui fait qu’il existe dans le pays une richesse d’une valeur de 300.000 € et la contrevaleur exacte de cette richesse sous forme monétaire dans les mains de ses producteurs. Cela c’est une économie saine.
Mais vous ne remboursez pas 300.000 € mais bien 750.000 €. Et les 450.000 € de différence, qui ne correspondent à aucune richesse créée, ne sont pas détruits quand vous les remboursez. Ils restent la propriété de la banque. Il y a donc beaucoup plus d’argent en circulation que de richesses réelles et c’est la cause de l’inflation ou, si vous préférez, de l’évaporation de votre pouvoir d’achat. Voilà encore une vérité incontestable !
Le pire, c’est que les 450.000 € d’intérêts n’existent nulle part dans le monde au moment de votre crédit parce qu’il n’existe dans le monde que de l’argent dette à rembourser et les avoirs des banques. Il faut donc compter sur la croissance pour vous permettre d’espérer travailler assez régulièrement pour rembourser votre maison principal et intérêts.
Mais la croissance est fluctuante, avec plus de bas que de hauts dans les pays occidentaux tandis que la dette mondiale, comme celle de nos pays, est exponentielle.
Elle était en 2007 de 29.966 milliards pour le monde (1702 milliards pour la France)
En 2008, de 32.966 milliards pour le monde (1.811 milliards pour la France)
En 2009, de 37.487 milliards pour le monde (2.045 milliards pour la France)
En 2010 de 40.405 milliards pour le monde ((2.003 milliards pour la France)
En 2011 de 43.393 milliards pour le monde (2.089 milliards pour la France)
Et elle sera en 2012 de 46.578 milliards pour le monde (2.261 milliards pour la France)
ce qui ne tient pas compte d’éventuels nouveaux emprunts comme ceux nécessaires pour recapitaliser les banques mais seulement de l’accroissement des intérêts en cours.
Tels sont les faits qui font peser la dette sur chaque Français à hauteur de 35.648 $
(oui, tous les nombres cités sont exprimés en USD.
J’ajoute qu’outre le fait de payer vos crédits beaucoup trop cher, outre les impôts et taxes prélevés sur vos salaires, propriétés et dépenses, vous payez aussi plus chers tous vos produits et services parce que les producteurs et commerçants sont bien obligés d’inclure dans leurs tarifs les intérêts qu’ils devront rembourser sur leurs propres crédits.
Vous avez compris j’espère, qu’avec une dette toujours croissante en raison des intérêts, et un PIB qui n’augmentera jamais dans les mêmes proportions, il est mathématiquement impossible que tout le monde rembourse ses crédits. Ce n’est pas que les gens et les Etats soient mauvais payeurs, c’est que le système est étudié pour qu’ils ne puissent pas rembourser afin de permettre aux financiers de faire main basse sur les richesses appartenant aux véritables producteurs.
Voilà la cruelle vérité avec un grand V. Et il y en a d’autres : tandis qu’un autre intervenant de cette discussion nous informe quant aux propriétaires des instituts de sondage, vous n’êtes pas sans savoir que les médias eux-mêmes appartiennent aux financiers et sont influencés par les gouvernements et appareils de partis.
Ces medias qui ont passé sous silence la trahison manifeste des Etats lorsqu’ils ont abandonné aux financiers leur droit de battre monnaie et lorsqu’ils ont créé l’Europe, vous ont annoncé depuis le début qu’Hollande et Aubry seraient les deux premiers. Ils ont gagné parce qu’une fois de plus, comme si ça ne suffisait pas d’être déçu après chaque quinquennat, ils ont encore voté pour les favoris des médias et des sondages orientés.
Les Français qui ont un peu de jugeotte ont voté Montebourg en majorité.
Et à cause de gens comme vouis, qui croient encore avoir le luxe d’avoir leur vérité, en dépit des faits, vous êtes repartis pour 5 ans de malheurs parce que vous restez dirigés par les responsables de la crise actuelle, qu’ils soient de gauche ou de droite.
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