Marianne :
Si la prime de risque incluse dans le taux d’intérêt est là pour
rémunérer un risque, le créancier doit assumer ce risque, avec le
capital adéquat.
En termes de droit, l’État est son propre
assureur. Il n’y a donc pas besoin d’introduire un intermédiaire pour
gérer le risque si l’État accorde un prêt.
Ceci milite pour un fonds d’assurance des banques, une réserve en capital accrue.
Et,
si l’on suit votre logique, ce fonds d’assurance (encore un
intermédiaire de plus à engraisser), ce sera en fin de compte l’État.
Car, qui est l’assureur du fonds d’assurance ?
Sinon beaucoup de confusion dans les autres critiques que vous faites,
beaucoup d’intox aussi. Je ne pense pas que vos propos soient plus
clairs que les miens !
Je suis tout prêt à en discuter, et vous invite à m’exposer vos objections.
Elles ont aussi une utilité publique et les nationaliser ne serait pas forcément un bien pour le contribuable.
L’institution
bancaire a évidemment une utilité publique. Maintenant, il n’est pas du
tout obligatoire qu’elle soit privée, ni qu’elle se mêle de tout faire
(y compris de la politique). Elle pourrait prendre la forme d’une banque
d’État, de coopératives locales, de mutuelles, de caisses de
solidarité, etc.
D’ailleurs, vous dites que nationaliser les
banques ne serait pas forcément un bien pour le contribuable, mais vous
n’expliquez pas clairement en quoi. Par ailleurs, je rajouterai que
nationaliser le capital n’est qu’un aspect de la question et n’aurait
d’autre effet que de nationaliser les pertes. Pour rester cohérent, il faut non seulement nationaliser, mais aussi saisir
les biens et les comptes de tous les cadres, traders, actionnaires, qui
se sont considérablement enrichis en faisait du profit, mais refusent
de payer.
Si pour ne pas voir ce créancier (banque) faire faillite au motif qu’il
fait subir un risque systémique au reste de l’économie, l’Etat assume
lui-même la perte à sa place, en effet le contribuable se fait avoir et
ce n’est pas normal. Je ne cautionne aucunement cette logique et en même
temps je ne suis pas favorable au déclenchement d’une faillite
générale.
Ben, faut bien choisir entre les contribuables et
les banquiers. Par ailleurs, la faillite générale qui vous fait si peur,
elle est déjà en train de se produire. Quand on sait que l’once d’or en
1971 valait 30 dollars, et qu’elle en vaut 1300 maintenant, c’est qu’il y a une grosse couille dans le pâté.
En gros vous êtes pour l’immobilisme, le statu quo,
ce qui était le sens de mon message précédent, et ce qui est en parfait
accord avec la ligne de votre parti. Notez que je ne juge pas, je me
contente de traduire en bon français et d’expliquer.