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Accueil du site > Tribune Libre > Quel système bancaire et financier voulons-nous ?

Quel système bancaire et financier voulons-nous ?

Cet article a un objet pédagoqique : comprendre l’enjeu de la crise bancaire, ce qui explique le besoin de recapitalisation des banques, la formation du profit bancaire en liaison avec les risques pris. Il prend aussi le contre-pied de certains discours démagogiques à l’encontre des banques, souvent utilisés avec un objectif électoraliste à l’aide de fausses vérités, à gauche comme à droite. Son but est de clarifier le débat pour proposer des améliorations en vue de sécuriser la finance, d’éviter ses dérives et de mettre les banques au service de l’économie, de l’intérêt général, d’une manière efficace.

La crise financière déclenchée en 2008 par l’éclatement de la bulle immobilière des subprimes, devenue crise bancaire, a amplifié les dettes publiques des Etats qui sont venus au secours des banques et qui ont entrepris des plans de relance coûteux, puis ces mêmes Etats ont incité les banques à souscrire leurs titres publics (se prêtant mutuellement en quelque sorte), avec la complicité des banques centrales qui fournissaient généreusement des liquidités contre des dépôts de ces titres. Mais comme je le disais dans un précédent article, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, la dette privée s’est muée en dette publique, qui elle-même a été placée dans le privé. Idem pour les risques. Maintenant que le risque de défaut (de faillite) d’un Etat (la Grèce) devient une réalité plausible, entraînant une méfiance accrue à l’égard d’autres Etats débiteurs, toute cette chaîne de dominos est atteinte et menace de s’écrouler.

Face à ce constat, la tentation est grande d’accuser globalement la finance, les banques, qui malgré cette crise ont continué à faire des profits. Les discours fleurissent, surtout à gauche (mais aussi au Front National), exhortant à « mettre les banques sous tutelle et les faire intégralement payer la crise et le coût des dettes publiques » (Arnaud Montebourg), à « obliger les banques à obéir et à cesser de commander »(Ségolène Royal), à « dompter les banques » (Martine Aubry), ou encore présenter les banques comme des prédateurs, des tyrans, des voleurs, des « banksters », ayant intérêt à ruiner les économies pour réaliser des profits (Jean-Luc Mélenchon). Pour le Parti de Gauche (cf ce discours de Jacques Généreux), la crise serait même une « aubaine » et « tombe à pic » en faisant exploser les dettes publiques, prétexte pour imposer aux peuples la purge des biens publics et une politique de rigueur. La presse aussi n’est pas en reste, avec des articles comme ce dernier de Mediapart, intitulé « S'agit-il de sauver les banques ou d'enrichir leurs actionnaires ? », qui est une véritable propagande contre les banques, au motif que les banques françaises ont distribué une masse importante de dividendes (10 milliards d’euros depuis le début de la crise, de l’ordre de 30% des profits), au lieu de les garder en réserve pour couvrir les pertes attendues de la dépréciation de leurs engagements en dette publique sur les Etats fragiles, ce qui est choquant lorsqu’on annonce ensuite qu’il va falloir les recapitaliser, notamment avec l’aide de l’Etat ! Tout ceci pour enrichir les actionnaires des banques avant tout …

Certes, la financiarisation de l’économie dans un contexte de dérégulation a favorisé les dérives, les abus, la spéculation, les bonus indécents versés à une minorité de privilégiés, dirigeants et traders, tout en faisant prendre des risques à l’économie. Il faut combattre et prévenir ces dérives. Mais il faut aussi ne pas verser dans les amalgames, jeter l’opprobre sur toute une profession bancaire, sur ses salariés comme sur ces actionnaires, en se livrant à un discours démagogique et électoraliste, n’hésitant pas à dire des choses fausses dans le but d’attiser les haines et de désigner des coupables, ce qui peut aussi fausser le jugement lorsqu’il s’agit de proposer des solutions à la crise et aux dérives.

Pour en juger, il faut revenir à la réalité des chiffres concernant la rentabilité des banques et de leurs actions, ainsi qu'à la composition de leur actionnariat :

- les dividendes qui paraissent mirobolants exprimés en milliards, représentent peu par action comparé à la perte subie sur la valeur des titres. Par exemple si on regarde l’évolution du dividende de PNB-Paribas, le rendement de ce dernier par action est assez faible (compris entre 2 et 5% depuis dix ans). Le cours de l’action est actuellement à 31 euros, affichant une baisse de 50% depuis juillet 2011 et en baisse continuelle depuis 2007. De même pour le Crédit Agricole (même raisonnement pour les autres banques françaises), avec un dividende 2010 de 0,45 euros/action (soit un rendement par action de 5%), alors que l'action est passée de 9,5 euros au 31/12/10 à 5 euros aujourd'hui (perte de -4,5 euros). Idem les années précédentes, depuis 2006 ou l'action était à 29,4 euros en fin d'année par exemple et le dividende à 1,06, l'action a sans cesse baissé. Voir ces chiffres ici pour l'historique du cours et là pour le dividende. Rappelons que le Crédit Agricole SA s’était introduit en bourse notamment pour financer le rachat du Crédit Lyonnais en 2002, au cours de 18 euros. Les actionnaires ont donc subi de lourdes pertes. Ceci malgré le versement des dividendes en valeur absolue.

- ensuite il faut comprendre que le capital que les banques doivent mettre en réserve en vue de couvrir les pertes potentielles est réglementé selon les règles de Bâle, en fonction des risques statistiques, notamment des décotes, avant même la prise d’engagement, qu'il s'agisse d'une dette souveraine ou de crédits clients et que le prix au client (le taux) ou consenti pour l'obligation (donc taux de rendement) intègre le coût du risque. Si la décote était de 21%, la banque a du réserver ce capital ex ante. L’exigence en capital est réévaluée chaque mois selon les normes prudentielles. S'il s'avère insuffisant, il faut rallonger pour anticiper ou provisionner les pertes. Et si la banque doit augmenter ce capital à engagements constants, il faut que les actionnaires consentent à réinvestir, attendant un rendement qui corresponde au risque pris. Si finalement la décote est de 50%, la provision est insuffisante (pas assez de capital), donc on s'attend à des pertes qu'il faudra couvrir ... Tant que la banque n'est pas en perte elle continue à payer un dividende à l'actionnaire pour le rémunérer de ce risque mais ce dernier perd encore plus sur la valeur du titre !

- maintenant regardons qui sont les actionnaires :  pour le Crédit Agricole par exemple, 56% sont les Caisses Régionales, via une holding SAS La Boétie, qui elles mêmes sont des banques mutualistes, dont les actionnaires sont les clients, dans les territoires, comme le Crédit Mutuel, Crédit Coopératif, Banques Populaires ... 44% est en actionnariat public, dont 8% en investissement direct, 4,4% des salariés et 31% détenu par des investisseurs institutionnels, compagnie d'assurances et OPCVM (SICAV,FCP), fonds de pension qui placent pour compte des épargnants qui en fait sont les classes moyennes. Les grosses fortunes, épargnants riches, représentent donc une minorité  !

Quelles sont, au-delà de ce faux procès sur les chiffres de l’enrichissement des actionnaires des banques, les critiques adressées aux banques et les incompréhensions ?

1- le versement de bonus inconsidérés aux dirigeants et aux traders, qui jouent avec les fonds propres de leur banque, touchent des sommes considérables en proportion des profits mais sans subir le coût du risque. Lorsque la banque subit des pertes consécutives aux opérations du passé, elle ne reprend pas aux bénéficiaires les bonus versés précédemment. En effet, ceci est injuste, il faudrait au moins décompter le coût du risque statistique de la base des bonus. Compte tenu de la concurrence internationale, il est difficile de réglementer ces derniers localement seulement, car les traders iraient voir ailleurs. Cela dit, en limitant ces activités spéculatives, il est possible de se passer des traders en limitant l’exercice de leur fonction …

2- les banques empruntent à taux bas à la BCE (1 à 2%) et prêtent à taux élevé aux clients ou achètent des obligations, notamment des dettes d’Etat, à taux plus élevés, encaissant le profit par différence. Pourquoi ne pas laisser la BCE financer directement l’économie et les Etats ? Cela paraît choquant mais la différence de taux couvre un risque qu’assume la banque, comme une compagnie d’assurance. L’actionnaire a avancé du capital à la banque, dont le montant est réglementé par les règles prudentielles de Bâle, que la banque doit rémunérer en proportion des risques pris. Si la BCE se substituait aux banques, elle devrait adopter la même logique, subissant directement les risques et tarifant ce risque aux débiteurs. Ce ne devrait pas pour autant baisser les conditions aux clients, sauf à risquer des pertes tout en les imposant à l’Etat donc au contribuable.

 3- Malgré les liquidités fournies aux banques par la BCE à taux bas, les banques ont besoin d’être recapitalisées. Pourquoi ? Parce que cette liquidité est un passif, une ressource de financement pour la banque qui sera à rembourser, mais n’a pas valeur de capital mis en réserve pour couvrir les risques en échange d’une rémunération.

 4- Pourquoi les banques continuent-elles à faire des profits malgré la crise et à distribuer des dividendes alors qu’elles ont besoin d’une recapitalisation pour faire face à des risques accrus ? Il faut comprendre que les normes prudentielles dites de Bâle imposent aux banques de mettre en réserve un capital face aux risques de ses engagement (risques mesurés statistiquement) et que la banque applique un tarif au client (taux) devant rémunérer ce risque, fixé au moment de l’octroi du prêt (ou du swap, ou de la garantie ou autre engagement). En revanche, les normes comptables IFRS ne permettent pas de provisionner (en déduction du résultat) ce risque statistique. Elles n’autorisent aujourd’hui que la déduction de pertes réelles ou le provisionnement de pertes imminentes. Cette norme changera en 2015 pour se rapprocher de la logique des assurances. Cette incohérence fait que lorsque la méfiance est forte, le contexte pessimiste, le client va payer cher son risque, l’actionnaire devra mobiliser plus de capital en attendant un rendement. Puis s’il y a un décalage dans le temps entre les pertes attendues statistiquement et leur réalisation plus tardive, le profit grimpe trop mais la perte potentielle peut être encore là, mobilisant encore le capital. Si en revanche la banque était trop optimiste lors de l’octroi des prêts et subit des pertes supérieures à l’augmentation de capital effectuées sur base statistique, elle ne peut pas verser de dividendes à ses actionnaires et doit quand même trouver de nouveaux capitaux pour couvrir ces pertes et maintenir ses engagements, faute de quoi elle devra réduire ses financements à l’économie. C’est ce qui se passe avec le scénario de restructuration de la dette grecque notamment.

 5- Certaines banques, en particulier Dexia pour les collectivités locales, mais aussi la Caisse d’Epargne à des épargnants, ont vendu des produits toxiques à leurs clients, c'est-à-dire des prêts (ou des placements) à des taux attractifs, cachant des options indexées sur par exemple la différence entre le cours du Yen et du Franc Suisse, taux qui pouvaient se révéler très défavorables au client quelques années après si les conditions de marchés évoluaient défavorablement. Normalement, tous les produits financiers doivent obligatoirement faire l’objet d’une notice expliquant au client les risques encourus. Certains n’ont pas fait attention et se sont retrouvés piégés. La banque a ainsi fait prendre des positions spéculatives au client qu’elle-même a dû couvrir pour elle-même en empochant un « spread ». C’est en effet irresponsable, à moins que le client n’ait été complice et ensuite de mauvaise foi …

 

La vraie question est celle du rôle des banques, du fonctionnement des marchés, qu’il faut mettre au service de l’économie, de l’intérêt général et non de la spéculation. Doit-on complètement changer de système, de mode de financement de l’économie, ou doit-on mettre en place une régulation plus efficace et comment ? Faut-il envisager une reprise en main des banques et de la finance par l’Etat ? Faut-il remettre en cause les produits dérivés, la titrisation, les effets de levier (opérations LBO) ? Faut-il condamner et supprimer les marchés ou les réglementer plus sévèrement ? Faut-il taxer plus les banques : les transactions financières, le profit bancaire, les bonus ?

Avant de répondre, rappelons comment est réalisé aujourd’hui le financement de l’économie et au-delà du financement, comment sont échangés les produits dérivés (instruments financiers de couverture de risque de variation de cours, de change, de taux, de prix de titres ou de matières premières ou encore la technique de titrisation) :

les crédits bancaires classiques octroyés par les banques. En France 80% des financements des entreprises sont réalisés par les banques et 20% par les marchés, alors qu’aux Etats-Unis la proportion est inversée : 20% pour les banques, les marchés représentant 80%. Il faut savoir qu’aux Etats-Unis une épargne abondante nécessitée par le système de retraites par capitalisation pourvoit les marchés en liquidité, même au-delà des frontières américaines (40% du CAC40 est détenu ainsi par des investisseurs étrangers dont une majorité de fonds américains). Les banques peuvent elles-mêmes financer au moins partiellement ces crédits si elles sont banques de dépôt, sinon emprunter auprès de la banque centrale (BCE, Banque de France) ;

le recours aux marchés financiers : une entreprise peut lever des fonds en bourse en émettant des actions (rémunérant les actionnaires par un versement de dividende proportionnel au bénéfice net) ou des obligations (équivalant à un emprunt à taux fixe ou variable). La banque intervient alors comme conseil pour réaliser l’émission mais ne prend pas de risque (sauf si elle achète directement une partie des titres). L’entreprise peut aussi émettre des créances négociables sur une plus courte durée (3 mois, 6 mois, 1 an), cotées de gré à gré entre banques. Dans ce cas les banques acquièrent le titre et peuvent le céder à d’autres banques ;

la titrisation consiste pour une banque a émettre des titres (CDO, ABS,…), qui seront cotés en bourse ou de gré à gré, représentant un ensemble de créances qu’elle détient sur ses clients, les regroupant par profil de risque. La vente de ces titres permet de transférer du risque sur les acheteurs de ces créances, en les rémunérant. Ce qui a pu rendre cessible des créances qui ne l’étaient pas initialement. Mais cet instrument ajoute de l’opacité et donc du risque systémique, comme l’a montré la crise des subprimes, car il est difficile de connaître tous les détenteurs et la composition réelle des engagements sous-jacents, donc leur risque si finalement la notation de ces titres est remise en cause ;

les produits dérivés consistent à permettre à un client de s’assurer contre un risque de variation de cours ou de taux, sous forme d’échange de taux fixe contre taux variable (swap de taux) ou de future ou d’option. Ils peuvent s’appliquer à différent produits sous-jacents : change, taux, titres, et même risque de signature avec les CDS (Credit Default Swaps). Ces produits peuvent soit s’échanger de gré à gré (entre deux contreparties, le client et sa banque ou entre deux banques), ce qui fait subir un risque de contrepartie aux intervenants, soit être négociés et compensés sur des marchés organisés qui sont sécurisés (Eurex, Euronext, CME, CBOT,…). Dans ce cas, le client doit faire un dépôt de garantie et payer ou recevoir des appels de marges quotidiennement sur son compte, destinés à couvrir par avance les pertes potentielles correspondant à la différence de cours, ce qui permet d’éviter à ce marché de subir un risque de contrepartie. Les produits de ces marchés doivent correspondre à des standards en termes de produits sous-jacents, à des échéances. 80% des instruments négociés de gré à gré pourraient être en fait négociés sur marchés organisés, sur des produits standard.
Une banque qui cote des produits dérivés à ses clients peut décider des couvrir ses opérations sur marchés organisés ou de gré à gré, se rémunérant grâce à un spread devant couvrir au moins ses coûts et son risque. Elle peut aussi faire du trading, des arbitrages, c'est-à-dire prendre des positions pour compte propre, ce qui lui fait subir des risques de marché et des risques de contreparties sur d’autres banques. Ces positions sont soumises à des limites. Le bonus des traders sont payés au titre de ce type d’activité, selon le profit effectué. Ce type d’activité n’est pas obligatoire. Une banque peut fournir un service à sa clientèle en limitant ses propres positions.

En conclusion, l’activité de la banque comporte une composante « service », qui doit être rémunéré sous forme de commission, et une composante « risque », d’une part sur opération clientèle (risque de contrepartie), dont le coût du risque est refacturé au client lui-même dans le taux ou le prix de l’opération (logique d’un produit d’assurance), d’autre part risque sur positions prises pour compte propre (risque de marché), que l’on peut appeler spéculatives (trading). On conçoit aussi que lorsque les fonds propres sont communs aux activités clientèle, de financement comme de marchés, et aux opérations spéculatives risquées, les pertes sur activités spéculatives peuvent nuire aux autres activités de la banque en prélevant sur l’enveloppe de fonds propres globale.

 

Peut-on limiter voire interdire la spéculation ?

Ce diagnostic justifie l’intérêt d’une loi séparant les activités de banque commerciale (dépôt et crédits à la clientèle) et les activités de banque d’investissement (essentiellement activités de marchés et de prise de participation dans des fonds spéculatifs, car les activités de courtage et conseil en opérations de haut de bilan ne sont elles pas risquées). C’était l’objet du « Glass Steagall Act  » mise en place par les Etats-Unis après la crise de 1929 et abrogée en 1999 sous le gouvernement Clinton, dans le contexte de dérégulation et de décloisonnement des marchés. Il a été question de rétablir cette loi après la crise des subprimes (recommandée par Paul Volcker), mais l’équipe de Obama a préféré, en adoptant la loi Dodd-Frank, limiter fortement les activités spéculatives des banques (interdiction du trading pour compte propre, limitation des participation des banques à des hedge funds, obligation progressivement à recourir aux marchés organisés pour remplacer le gré à gré).

Les américains ont vu juste. La séparation entre les banques de dépôt et les banques d’affaires n’empêche pas la spéculation au sein des banques d’affaires, qui représentent pourtant un risque systémique entre elle et un risque pour les clients qui ont recours à elles pour réaliser des opérations de marchés. L’Europe serait sage de s’inspirer de l’exemple américain et aller plus loin, en interdisant plus fermement de traiter avec les Etats non coopératifs, les paradis fiscaux.

 

Faut-il nationaliser les banques ?

Cette question revient à l’ordre du jour avec la nécessaire recapitalisation des banques. Une participation de l’Etat, signifiant une prise de risque assumée par les contribuables, doit logiquement s’accompagner d’un pouvoir de décision de l’Etat sur la conduite des affaires des banques dans lesquelles il prend de participations. Une telle participation signifie aussi une aggravation du déficit public s’il s’agit d’une prise de participation, ou de la dette publique s’il s’agit d’un prêt subordonné que l’Etat doit financer en empruntant. De même, une garantie octroyée par l’Etat sur un financement qu’il ne ferait pas lui-même mais qui serait mis en place par le FESF, devrait être décompté comme une dette, ce qui a été le cas pour l’aide à la Grèce.

La gauche de la gauche prône les nationalisations bancaires afin de ne plus permettre la spéculation et les rémunérations excessives, mais elle se garde bien de dire que cette solution reviendrait à nouveau à faire payer le contribuable :

1- pour racheter les parts de capital, même si le cours a fortement baissé. A moins que ce soit à l’euro symbolique si la banque fait faillite (au point que Frédéric Lordon souhaite la faillite des banques, ce qui est vraiment irresponsable ! Voir ce débat animé par JF Kahn), mais alors ceci signifierait que l’Etat va subir les pertes attendues pour cette banque ;

2- faire prendre au contribuable les risques de pertes futures. On a vu ce que cela a donné avec le Crédit Lyonnais (100 milliards de Francs, soit 16 milliards d’euros de perte). Idem avec Dexia, qui risque de coûter autant au contribuable ;

3- la gestion nationalisée n’est pas meilleure au vu de l’expérience. Le gouvernement Bérégovoy avait incité et même forcé le Crédit Lyonnais à des investissements de soutien, dans les collectivités locales pour faire plaisir aux élus, dans la sidérurgie pour préserver des emplois qui en fin de compte a été en faillite, dans les affaires de Bernard Tapie avec la SDBO, … La gestion de l’Etat n’est pas meilleure que la gestion privée. Ce qu’il faut, ce sont des verrous, des garde-fous, interdisant les activités spéculatives non seulement pour compte propre mais aussi imposée aux client par la commercialisation de produits opaques, complexes, voire ingérables ;

4- une entrée au capital par l’état ne signifie pas pour lui être majoritaire. Une part de 20% permet de faire entrer un actionnaire au Conseil d’Administration mais pas de peser assez pour les décisions.

Quant à la « mise sous tutelle » des banques par Arnaud Montebourg, sans nationalisation, qu’il nous explique comment il fait au vu de la loi des sociétés. La seule façon de peser est d’avoir une part au capital, majoritaire même pour l’emporter.

 

La Banque centrale (BCE) peut-elle se substituer aux banques ?

Deux arguments souvent évoqués par les pourfendeurs du système bancaire sont :

1- le profit injustifié que font les banques entre leur taux d’emprunt à la BCE (1% ou 1,5%) et le taux élevé des prêts aux clients ou taux d’intérêt des dettes souveraines de pays fragiles comme la Grèce. Comme déjà expliqué plus haut, ce différentiel de taux, traduit par un profit brut, doit pouvoir rémunérer, au-delà des coûts d’exploitation de la banque, son coût du risque. De plus la banque utilise ces liquidités pour un financement à court terme mais doit aussi emprunter des ressources à long terme pour respecter des ratios prudentiels, subissant le coût de son propre spread, lié au risque qu’elle-même fait subir au marché, qui s’appelle le coût de liquidité. Si la BCE finançait directement les entreprises, voire les ménages, ainsi que les dettes souveraines, il faudrait bien qu’elle répercute aussi un coût du risque et un coût d’exploitation, tout en faisant prendre le risque à l’Etat, donc au contribuable.

2- le privilège de la création monétaire, qu’ont les banques, fait perdre à l’Etat, aux citoyens, le pouvoir de battre monnaie (référence à la loi Pompidou-Giscard de 1973). Il faudrait rendre ce pouvoir à la Banque Centrale et permettre à celle-ci de financer le Trésor Public en achetant la dette publique. Il faut préalablement expliquer ce que signifie « création de la monnaie » : une banque peut accorder un crédit du moment qu’elle possède un capital égal à environ 8% selon le risque (ratio core tier one, maintenant soumis aux règles de Bâle 2), sans posséder les 100%, qu’elle trouvera par refinancement auprès de la Banque Centrale ou auprès du marché. Comme par ailleurs des crédits sont remboursés, la création de monnaie est la différence entre les nouveaux crédits et le remboursement des anciens. Par ailleurs, cet argent créé est mis en regard de l’activité économique réelle, l’évolution du PIB. Si la masse d’argent crée est supérieur à la création de valeur économique, c’est que la monnaie est dépréciée, ce qui se traduit par de l’inflation (hausse des prix) ou une dévaluation de la monnaie.
Lorsque la Banque centrale achète de la dette publique de son Etat, elle crée directement de la monnaie, qui est de la monnaie de singe s’il n’y a pas une équivalence dans l’année avec une création de valeur (sauf si la Banque centrale « stérilise » cette monnaie en diminuant d’autant ses concours au système bancaire.
Que la BCE achète ces titres en stérilisant la monnaie, où que les banques achètent les titres revient au même en termes de création monétaire. La différence étant la prise de risque sur le titre d’Etat : in fine par le contribuable via la Banque centrale, ou par les actionnaires des banques via l’autre solution.

 

Faut-il taxer les banques ?

La Commission européenne a fini par proposer une taxe sur les transactions financières de type « taxe Tobin », qui pourrait rapporter 55 milliards d'euro par an sur toute l'UE, en appliquant un taux de 0,1% pour les transactions sur les titres (actions et obligations) et 0,01% sur les autres produits financiers retenus. Cette taxe aura un effet dissuasif en mettant un grain de sable dans la spéculation, notamment sur le trading électronique informatique qui spécule sur de gros volumes et de petits spreads tout en accélérant la volatilité des cours, mais c'est loin du compte et cela ne supprime pas la spéculation.

Imposer plus le profit net des banques (augmentation du taux de l’IS) peut avoir un effet pervers, déplaçant les activités bancaires hors de France et incitant les banques à répercuter la taxe sur les clients, ce qui n'est pas bon pour ces derniers. Rappelons qu’une taxe bancaire assise sur le bilan a déjà été appliquée après la crise.

En revanche, imposer les profits de spéculation et les bonus (même si ce sera loin de financer la crise) ou interdire la spéculation (réforme mise en place par Obama/loi Dodd Franck), voilà qui tient plus la route. La limitation des activités spéculatives, comme aux USA (suppression du trading compte propre) devrait aussi supprimer la fonction de trader. C'est même plus efficace qu'une séparation entre les activités de dépôts-prêts et les activités de banque d'affaire/marchés, qui servent aussi des clients.


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36 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 10 octobre 2011 10:14

    Les États, donc nous, ont investi des centaines de milliards pour soutenir l’activité.
    Ce qui a eu comme résultat l’envolée de l’endettement public. Nos gouvernants
    sautent sur l’occasion pour nous dire que cela va rendre indispensable les réformes
    que l’on repousse depuis 20 ans : à commencer par les retraites, puis la sécurité
    sociale. Les banquiers ont ruiné la planète, les contribuables ont payé prés de 3000
    milliards de dollars pour éviter l’effondrement du système, et l’on nous dit que les
    retraites vont être baissées et la sécu réformée car il n’y a plus d’argent pour les
    payer. Ceux qui sont responsables vont s’en sortir sans soucis, et les autres vont
    devoir se serrer la ceinture. Jusqu’à quand allons-nous l’accepter. Voir :
    http://2ccr.unblog.fr/2010/11/07/sus-a-la-crise/


    • MAIS UN SYSTEME DE BANQUES NATIONALISEES ET NOn DE BANQUES VIRTUELLES QUI FONT DES BENEFICES VIRTUELS ET FONT AUX ETATS DONC A NOS IMPOTS REMBOURSER LEURS PETITES AFFAIRE ENTRE EUX ET LES POLITIQUES VEREUX... clubs d’infuence...OECONOMIA)

      OU UN SYSTEME DE VRAIS BANQUES MUTUALISTES PAS COMME A CMB CREDIT MUTUELE DE BRETAGNE 4000 SALARIES. LES PLUS MAL PAYES A 2500-3000 PAR MOIS...ILS FONT GREVE CAR 129 CADRES SUP CHEZ EUX TOUCHENT 50000 EUROS:mois...( 2500 euros cest quand meme le double du salaire de debut d’un instit et du smic....) (telegramme du 5 au 8.10.2011...)

      ON COMPREND POURQUOI...IL N Y A QUE LE CHIFFRE D UNE AGENCE...QUI COMPTE ET LES GROS CLIENTS


    • @marianne et imothep

      QUEL BEAU COUPLE...POUR DEFENDRE LE ...MODEM VOUS SEREZ LES 2 SEULES VOIX


    • bigglop bigglop 10 octobre 2011 22:50

      Bonjour,

      Bonjour à tous,
      Merci à Marianne pour cet article pédagogique dans lequel il est difficile de développer l’analyse en profondeur qui devient alors très technique (voir les blogs spécialisés, dont celui de Paul Jorion).


      Faisons un peu d’histoire. Ronald Reagan a provoqué le dérégulation des marchés financiers en supprimant les accords de Bretton Woods (1944) et valorisant un once d’or pour 35 dollars, ce faisant les échanges internationaux dépendaient de la valeur d’une monnaie nationale, le Dollar.

      Un privilège exorbitant !!!

      De plus, ce même Reagan a provoqué la dérégulation du mécanisme du Glass-Steagall Act de 1933 connu sous le nom de Banking Act, qui a induit une une crise du prêt et de l’épargne par lacte de déréglementation d’établissements de dépôt et de commande monétaire de 1980 et la Garn-Rue. Loi d’établissements de dépôt de Germain de 1982 .


      Bon élève, Bill Clinton achéve la dérégulation, la dérèglementation des activité financières par le Gramm-Leach-Bliley Act Financial Services Modernization Act de 1999, qui met fin à la distinction en vigueur depuis 1933 entre les banques de dépôt, les banques d’investissement et les compagnies d’assurance (et permet ainsi la fusion menant à la création du conglomérat Citigroup), et le Commodity Futures Modernization Act de 2000,


      La technique financière de la titrisation est apparue dans les années 1960, consistant à transférer des actifs financiers, des créances (factures, prêts), en les transformant après passage par des entreprises ad hoc en titres financiers émis sur les marchés de capitaux. Elle a dérivée pour le risque financier de lié en une titrisation synthétique qui a conduit à la crise des subprimes de 2007.


      Certes, Barack Obama tente d’imposer un Glass-Steagall 2, par le Dodd–Frank Wall Street Reform and Consumer Protection Act de juillet 2010, mais il ne permet pas de lutter efficacement contre le caractère systémique de cette crise.


      Cependant, l’article de Marianne ne traite pas de mécanismes qui impactent fortement les marchés financiers et stimulent les marchés provoquant une seconde crise systémique :


      Les « dark pools », système alternatif aux grandes banques nationales ou systèmes multilatéraux de négociation et sont en train de devenir les trous noirs de la finance mondiale.

      Le 11 avril 2007, la France a transposé la Directive européenne sur les marchés d’instruments financiers . En résumé, Bruxelles autorise désormais les grands acteurs de la finance à créer leur propre bourse : les systèmes multilatéraux de négociations (SMN) ou, en anglais, multilateral trading facility (MTF). Le principe est de multiplier les lieux où les gros investisseurs peuvent échanger des liquidités. La fluidité de circulation des capitaux, estiment les économistes, a toujours été un avantage concurrentiel.


      Le shadow banking doit être considéré comme un marché parallèle non encadré opérant sur des activités bancaires mais « hors bilan », différentes formes de crédit (crédit bail, subprimes), de produits dérivés (CDS,...), des activités off-shore, mais aussi des activités inter-bancaires (assureurs, fonds d’investissements, hedge funds, LBO,...)

      Récemment , les mouvements générés par le Shadow Banking ont représenté 600 000 mds$, soit autant que le marché règlementé.

      Ce système opaque a joué et continue à jouer un rôle majeur dans la crise, à la fois comme déclencheur et facteur d’instabilité des marchés, de l’économie mondialisée, générateur de crise systémique de liquidité.

      C’est l’ultime avatar de la mondialisation financière par la création de l’argent-dette déconnectée de l’économie réelle expliqué par le film d’animation de Paul Grignon « Money as Debt » (Youtube).

      Finalement, tout cela correspond à la la citation de Mayer Amschel Rothschild (Banquier XVIII s) : « Donnez moi le droit d’émettre et de contrôler l’argent d’une Nation, et alors peu m’importe qui fait ses lois. ».


      Enfin, dernier point noir, le système de trading informatisé (high frequency trading) repose sur des logiciels extrèmement complexes faisant appel aux systèmes de gestion quantitative mais basés sur des informations antérieures, donc ces modèles atteignent plus ou moins rapidement leurs limites, comme cela a été démontré dans le premier lien de ce thème

      Les sécurités de ce trading peuvent être contournées, un investisseur peut prendre une position, observer l’évolution du marché, et, si elle lui est défavorable prendre une position contraire.

      Une autre escroquerie consiste à prendre de multiples positions sur une valeur et à retirer ses ordres avant la fin de la séance, exemple du site Nanex proposé par le Blog de Pau Jorion (voir lien).

      Cela se retrouve dans la « toxicité » de Goldman Sachs à travers l’article de Matt Taibbi par le site contreinfo.info repris sur Agoravox (lien).

      Enfin ces simulateurs dans leur imperfection intrinsèque provoquent des « bugs », des anomalies générant des données, des informations incohérentes. Des « bugs fictifs » peuvent être les révélateurs de manipulations des cours.


      Aujourd’hui nous avons dépassé le 1984 d’Owell et le pire est à venir




      Dark Pools : http://www.rue89.com/2010/06/01/vous-aimez-la-crise-vous-adorerez-les-dark-pools-153163


      Shadow Banking : http://www.latribune.fr/journal/edition-du-1304/industrie-financiere/1147055/les-regulateurs-s-interessent-enfin-au-shadow-banking-.html

      http://www.cepii.fr/francgraph/presse/2011/i_MAagefi170211.pdf


      http://www.blogg.org/blog-71123-billet-sommet_du_g20___des_avancees_et_beaucoup_d_incertitudes-1088058.html


      Trading automatique :

      http://leblogalupus.com/2009/10/18/lintelligence-artificielle-invalide-les-strategies-miracle-de-trading-automatique/


      http://www.pauljorion.com/blog/?p=14564


      http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/goldman-sachs-la-grande-machine-a-59168






    • Marianne Marianne 10 octobre 2011 22:59

      Merci @bigglop ! Vous avez raison, mais je ne pouvais pas parler de tout en effet et ces sujets réglementaires sont complexes et rébarbatifs. J’ai parlé du trading informatique et en effet on peut ajouter les dark pools, que la MIF a favorisé et qui sont encore des trous noirs de la finance.
      Merci pour toutes vos références. C’est des commentaires comme les vôtres qui enrichissent et font avancer le débat sur Avox !


    • bigglop bigglop 11 octobre 2011 00:12

      Bonsoir Marianne,
      Je n’ai fait qu’approfondir (un peu rapidement) les bonnes analyses de votre article.

      Aujourd’hui, les solutions, mesures politiques, économiques, financières à mettre en oeuvre relèvent de l’utopie, car tout est cadenassé, même au niveau de l’Europe par les directives européennes transposées dans le droit de chaque état membre.
      Majoritairement, la Commission, le Parlement, le Conseil sont à droite avec des sociaux-démocrates, des libéraux, des conservateurs.

      Il faudrait « reconstruire » l’Europe en abrogeant tous les traités, notamment celui de Lisbonne, avec le projet d’une nouvelle croissance créée par une économie durable et écologique pour mettre en place des convergences fiscales, sociales, économiques, financières par « le haut » et ne faisant pas référence au « moins-disant » qui nous est imposé actuellement.

      Sans être « complotistte », je partage l’analyse d’une reconfiguration de la construction européenne (lien Mécnopolis), ainsi que celles de Pierre Hillard sur le NOM et l’Europe (liens Youtube).

      Tous les traités européens de Maastricht à Lisbonne sont les fruits de la Fondation Bertels mann dont le représentant politique n’est autre que A. Merkel

      Europe : http://www.mecanopolis.org/?p=24040

      Fondation Bertelsmann :http://www.mecanopolis.org/?p=8261

      Pierre Hillard-Youtube : http://www.youtube.com/watch?v=bchUJ9F5WX0&feature=results_main&playnext=1&list=PLF0E7701BC1790624


    • Kalki Kalki 10 octobre 2011 10:22

      Cet article n’a pour but que de justifier votre connerie, par de la connerie.

      il n’y a pas encore de signe d’intelligence


      • Kalki Kalki 10 octobre 2011 10:24

        Le monde ne s’est pas fait seul

        et 2 ans a attendre pour ... jouer le jeu et se casser la gueule quand meme


      • robin 10 octobre 2011 10:26
        Quel système bancaire et financier voulons-nous ?

        Un système qui arrête de prendre le contribuable pour l’amortisseur des dettes de casino et qui systématise la mutualisation des pertes et la privatisation des bénéfices.

        • zelectron zelectron 10 octobre 2011 10:41

          Et si on commençait par le commencement :
          - mettre simultanément un certain nombre de banquiers en préventive sous les verrous afin d’examiner les comptes sans qu’ils puissent donner des ordres par exemple de camouflages...
          (+ expulsion ultra-rapide de tous les employés pour faire place nette, blocage des lignes de transmissions, contrôle des alimentations principales et de secours ... )
          nb c’est ce qui aurait du être fait pour la Société Générale de P. Bouton, au lieu de s’occuper de Kerviel, les comptes « bizarres » ont été « évaporés » comme par enchantement...
          Indépendamment de ma remarque, votre article souligne des faits en deçà des turpitudes ...


          • kane85 kane85 10 octobre 2011 11:11

            Question : Vous y croyez vraiment ou vous faites semblant ?

            Merveilleux ! Donc laissons les continuer.... c’est sûr que tout va s’arranger comme par enchantement ! Les banquiers sont tellement gentils et plein d’attention pour nous, les petits, qu’on ne peut en douter une seule seconde !

            Oui ! Oui ! Je sais vous dites tout de même qu’il y a quelques mesures à prendre... qui n’ont jamais empêché quoi que ce soit !

            Ho Hé ! Vous avez vu qu’on est tombés de la falaise et sans parachutes ?

            Vous avez vu qui nous a poussés ?

            Vous savez qui est vraiment dans la merde ?

            Qu’est ce qu’il faut faire pour les citoyens s’il vous plait ? Il y a urgence là parce qu’en bas il n’y a pas de matelas épais pour amortir la chute !

            Merci de votre réponse


            • agent orange agent orange 10 octobre 2011 12:34

              OCCUPY


              • ObjectifObjectif 10 octobre 2011 12:41

                l’auteur a écrit :
                "une banque peut accorder un crédit du moment qu’elle possède un capital égal à environ 8% selon le risque (ratio core tier one, maintenant soumis aux règles de Bâle 2), sans posséder les 100%, qu’elle trouvera par refinancement auprès de la Banque Centrale ou auprès du marché."

                La banque doit avoir un capital ratio, mais elle ne prête pas ce capital, elle créée la monnaie à prêter.

                Vous pouvez vérifier la quantité créée ici : http://sdw.ecb.europa.eu/reports.do?node=100000141
                colonnes 8 + 9 : plus de 16 620 milliards d’euros en aout 2011

                Toutes les discussions sur les dettes, les taxes et autres jouets théâtraux ne servent qu’à amuser la galerie et prolonger le jeu le plus possible. La source, c’est la création monétaire confisquée par les banques privées, plus de 16 000 milliards d’euros actuellement, dans notre zone.

                Tant que la monnaie ne sera pas construite par les citoyens sous la forme d’une coopérative monétaire indépendante de l’état, le problème ne sera pas réglé.

                cf http://www.creationmonetaire.info/2011/06/theorie-relative-de-la-monnaie-20.html


                • jpm jpm 10 octobre 2011 13:32

                  Bravo Marianne, bel article tres complet et tres pedagogique, qui meriterait de figurer dans un cours d’economie. J’ approuve completement vos analyses et je pense aussi qu’ il est important de limiter fortement, voire d’ interdire carrement, la speculation des banques de depots, afin de proteger efficacement les clients.

                  Je crois que ceux qui crient au loup et voudraient voir tous les banquiers faire faillite, oublient bien souvent que ce sont ces derniers qui gerent leurs comptes. Alors plutot que de souhaiter un tsunami financier qui emportera tout le monde, il vaut mieux relever les digues et faire en sorte que les banquiers cessent de faire prendre des risques inconsideres aux deposants par la speculation et fassent leur vrai metier d’ intermediation entre deposants et emprunteurs.


                  • Marianne Marianne 10 octobre 2011 15:55

                    Merci jpm. En fait j’aurais eu beaucoup de chose à ajouter, notamment des compléments à la loi américaine concernant la limitation de la spécultation : il faut non seulement interdire la participation des banques dans les hedge funds, mais aussi l’inverse, de hedge funds dans les banques et en même temps interdire aux banques de prêter aux hedge funds, car ceci génère un effet de levier spéculatif en faveur des hedge funds qui empruntent pour spéculer et les banques en recherche de capital ne crachent pas sur celui apporté par des hedge funds qui en échange peuvent avoir des prêts (pour 1 de capital, possibilité de prêter 12,5 pour un ratio core tier one de 8%).

                    Bien sûr il y a aussi l’interdiction de ventes à découvert pour les titres et pour les CDS sans physique à couvrir. Et une généralisation des marchés organisés, notamment sur les CDS, qui tarde trop ...


                  • jpm jpm 10 octobre 2011 18:43

                    J´ajouterais egalement a la lecture des commentaires... qu´il faut etre egalement temeraire et avoir beaucoup d´abnegatiion pour ecrire un tel article sur Agoravox smiley Rappeler et expliquer comment fonctionnent concretement le monde de la finance n´est pas toujours simple... face aux certitudes et aux fantasmes. Pourtant, comprendre vraiment ce qui se passe est la premiere chose a faire si on veut vraiment changer et reguler les choses.

                    A propos de lutte contre la speculation, ca serait egalement bien de faire passer une loi contre la speculation des collectivites locales... qui pour economiser quelques interets ont fait prendre de tres gros risques a leurs concitoyens en empruntant en devises etrangeres. C´est ensuite trop facile d´accuser les banques quand tout va mal.


                  • Marianne Marianne 10 octobre 2011 19:46

                    En effet, j’ai cru me suicider en publiant cela sur Agoravox !
                    Oui je pense qu’il y a une part de mauvaise foi des dirigeants financiers des collectivités locales quand ils prétendent qu’ils ne savaient pas à quels risques ils s’exposaient, car le contrat doit dire clairement cette indexation sur les cours de devises étrangères qui n’ont rien à voir avec l’activité locale.
                    C’est un peu facile de toujours taper sur la banque ...
                    Souvent on personnifie en disant « le banquier » mais on n’est plus dans la banque du temps de nos grands-pères avec le gros banquier bedonnant et son cigare, comme on le montre dans les caricatures. C’est tout un système avec des tas de fonctions et d’acteurs interdépendants : côté marché avec un trader qui a une fionction à laquelle il obéit sans se voir prédateur pour autant, côté commercial pour un financement, gestionnaire de risque, autorité règlementaire, règles comptables, agences de notation etc.
                    Comme quoi on peut créer un système qui nous échappe et qui dilue les responsabilité, une sorte de monstre dont nous devenons l’esclave. Il faut penser système global pour remettre de l’ordre plutôt que coupables à châtier, pour se sortir de ces dérives.


                  • millesime 10 octobre 2011 22:25

                    article intéressant en effet, mais savez-vous que BNP, SocGen, Crédit Agricole ont crée à Luxembourg des hedges funds pour les produits alimentaires ? que font-ils sur ces marchés à votre avis ? réponse : des paris sur les fluctuations de prix (qu’il faudrait INTERDIRE à mon avis)
                    tout comme jpm je pense qu’il faut absolument interdire la spéculation aux banques de dépôt 
                    et aller plus loin que ce qu’ont fait les Etats-Unis,
                    c’est-à-dire
                    1) rétablir la loi Glass-Steagall même si c’est compliqué à remettre en place,
                    et d’autre part
                    2) revenir sur la loi de janvier 1973 interdisant au trésor d’emprunter à la Banque de France. (ce qui se réalise aux US)
                    http://millesime.over-blog.com


                  • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 10 octobre 2011 13:41


                    Autant de stupidité c’est vraiment louche : les salauds jouent aux cons pour dissimuler leur véritable nature...

                    Le fond du problème, c’est le prêt à intérêt, dans toute son immoralité.
                    Le fond du problème, c’est les réserves fractionnaires, véritable escroquerie légale.
                    Le fond du problème, c’est la privatisation de la création monétaire par le crédit.

                    C’est la servitude de la dette illégitime. Violence économique inouïe.

                    Et ça veut jouer les pédagogues ? C’est vraiment prendre les gens pour des imbéciles.

                    Berk ! Article dégueulasse ! À vomir !

                    Honte éternelle aux tyrans... et à leurs valets !!!


                    • daryn daryn 10 octobre 2011 13:58

                      Excellent article, Marianne. Merci.


                      • Francis, agnotologue JL1 10 octobre 2011 13:59

                        La Dette (avec un grand D pour distinguer des dettes ordinaires) c’est le moyen qu’ont trouvé les copains et coquins qui dirigent la politique et les finances pour obliger les pauvres gens à renforcer le pouvoir de ceux qui leur tondent la laine sur le dos, et en plus, à dire merci les riches !


                        • PhilVite PhilVite 10 octobre 2011 15:17

                          Ben flûte, j’en arrive à plusser JL ! La crise nous rendrait-elle fous ?  smiley


                        • PhilVite PhilVite 10 octobre 2011 14:44

                          Ouarfff !!!!

                          Marianne, Goldman Sachs loves you !


                          • Marianne Marianne 10 octobre 2011 15:58

                            Non point ! Avec moi au commande, Goldman Sachs et ses dirigeants impliqués dans les subprimes et les conseils à l’Etat Grec pour camoufler sa valeur, devraient rembourser un max et ne pourraient plus spéculer ...


                          • copainsky 10 octobre 2011 15:19

                            Moi la finance que je voudrais c’est une finance qui prend en compte la notion de solidarité. Alors je suis peut-être naïf, mais quand je vois ce qu’il se passe avec Dexia et l’évasion fiscale, ce ne serait pas trop demander que les banques respectent une certaine transparence.

                            La transparence financière c’est un concept qui devrait être adopté depuis longtemps, bien avant la taxe sur les transactions financières. C’est la base si l’on veut que les comportements changent radicalement dans les banques et multinationales. C’est bien expliqué sur la page Facebook d’aidons l’argent www.aidonslargent.org

                            • jpm jpm 10 octobre 2011 19:19

                              Je vous conseille vivement de vous interesser a la NEF (Nouvelle Economie Fraternelle) et d´aller y ouvrir un compte. Associee au Credit Cooperatif, il s´agit d´une banque cooperative detenue par ses societaires qui s´interessent a des projets de nature sociale, culturelle ou ecologique.

                              http://www.lanef.com/


                            • Bovinus Bovinus 10 octobre 2011 15:27

                              Encore une escroquerie.

                              L’article, bourré de sophismes, de détournements de sens et d’éléments de langage pseudo-techniques, si bien qu’on n’y comprend rien, est visiblement conçu dans le but de propager le doute. L’auteur ferait un excellent politicard ou un expert de plateau de TV tout à fait remarquable ; ne rien dire avec autant de mots sur autant de paragraphes est une performance qui mérite d’être applaudie.

                              Exemple :
                              2- le privilège de la création monétaire, qu’ont les banques, fait perdre à l’Etat, aux citoyens, le pouvoir de battre monnaie (référence à la loi Pompidou-Giscard de 1973). Il faudrait rendre ce pouvoir à la Banque Centrale et permettre à celle-ci de financer le Trésor Public en achetant la dette publique. Il faut préalablement expliquer ce que signifie « création de la monnaie » : une banque peut accorder un crédit du moment qu’elle possède un capital égal à environ 8% selon le risque (ratio core tier one, maintenant soumis aux règles de Bâle 2), sans posséder les 100%, qu’elle trouvera par refinancement auprès de la Banque Centrale ou auprès du marché. Comme par ailleurs des crédits sont remboursés, la création de monnaie est la différence entre les nouveaux crédits et le remboursement des anciens. Par ailleurs, cet argent créé est mis en regard de l’activité économique réelle, l’évolution du PIB. Si la masse d’argent crée est supérieur à la création de valeur économique, c’est que la monnaie est dépréciée, ce qui se traduit par de l’inflation (hausse des prix) ou une dévaluation de la monnaie.
                              Lorsque la Banque centrale achète de la dette publique de son Etat, elle crée directement de la monnaie, qui est de la monnaie de singe s’il n’y a pas une équivalence dans l’année avec une création de valeur (sauf si la Banque centrale « stérilise » cette monnaie en diminuant d’autant ses concours au système bancaire.
                              Que la BCE achète ces titres en stérilisant la monnaie, où que les banques achètent les titres revient au même en termes de création monétaire. La différence étant la prise de risque sur le titre d’Etat : in fine par le contribuable via la Banque centrale, ou par les actionnaires des banques via l’autre solution.

                              L’auteur nous explique grosso-modo que l’idée de vouloir reprendre le pouvoir de création monétaire aux banquiers pour le rendre à l’État n’apportera rien : en fait, cela reviendrait au même. Par conséquent autant laisser les choses en l’état.

                              On n’est même plus dans le sophisme, on est dans l’absurde total. Commençant par établir une savante confusion entre intérêts privés et service public, en commençant par nous parler de la loi de 1973, pour ensuite glisser vers les accords de Bâle 2 puis embrayer sur le principe de l’argent-dette, l’auteur nous explique en même temps le mécanisme de l’inflation et finit par nous dire que la prise de risque doit être rémunérée. Si bien que le paragraphe, savamment saupoudré d’anglicismes et de concepts abscons, devient incompréhensible.

                              La prise de risque n’a rien à voir là-dedans. Si le prêt est effectué par un acteur privé, ayant des intérêts privés, il faut en effet que celui-ci y gagne quelque chose, sinon, pourquoi prêterait-il ? À l’inverse, quand l’État prête à une entreprise, son but n’est pas d’avoir un retour sur investissement, mais de proposer un service public ou des infrastructures dont tout le monde profitera (ou alors c’est de la corruption, mais c’est un autre thème). Les éventuelles pertes (le coût du risque) seront de toute manière supportées par toute la collectivité, ce qui est parfaitement logique. Il n’y a donc pas lieu de faire payer un quelconque coût supplémentaire à qui que ce soit. Mélanger de la sorte intérêts privés et intérêt général, c’est entretenir délibérément la confusion.

                              Les accords de Bâle, c’est un thème complètement différent, et celui-ci concerne la solvabilité des établissements bancaires. Si l’on admet que l’État se remet à créer sa monnaie, il faut aussi admettre que la solvabilité de l’État est garantie par sa crédibilité. Il est vrai que cela risque de ne pas satisfaire tout le monde ; c’est pourquoi, avant 1971, on se basait surtout sur le nombre de lingots d’or que les États possédaient pour « garantir » leurs devises. Il faut bien préciser, en outre, que cette crédibilité n’est nécessaire que vis à vis des autres États, c’est à dire, dans le cadre du commerce extérieur, puisqu’à l’intérieur de ses frontières, un État est souverain et qu’à partir du moment où il n’y a qu’une seule monnaie en circulation à l’intérieur de ces frontières, les citoyens et les entreprises seront obligés, bon gré, mal gré, de l’utiliser.

                              Examinons le mécanisme de l’émission monétaire sous l’angle de l’inflation. Un État qui augmenterait la masse monétaire en circulation provoquerait en effet de l’inflation ; celle-ci est, en même temps que l’impôt, ce qui va permettre de générer une accumulation de capital. Cela revient à prélever à chaque individu utilisant la monnaie de l’État émetteur une parcelle de pouvoir d’achat, pour financer par exemple la construction d’une autoroute ou un réseau téléphonique. Une fois ces infrastructures mises à disposition des citoyens, une augmentation du PIB doit en résulter, qui compense, dans un deuxième temps, l’inflation initiale.

                              En dépit de toutes les horreurs qui ont été dites sur cette méthode, celle-ci fonctionne très bien et a été employée tout au long de la période dite des 30 glorieuses. Par ailleurs, notre informateur désintéressé oublie de nous rappeler qu’il existe un moyen très simple et très efficace pour se protéger des effets de l’inflation, inévitable dans un système de ce type : l’indexation. Indexez les salaires, les prêts, les contrats et les loyers sur l’inflation, et voilà. Ce principe a été discrètement aboli en 1983 par le « socialiste » Delors, sans doute pour créer les conditions nécessaires à une crise, qui justifierait des « réformes indispensables ».

                              Pour finir, je souligne ce merveilleux échantillon d’enfumage, qui nous explique, ni plus ou moins, que quel que soit le mode de prise en charge du risque, il faut toujours qu’il y ait quelqu’un pour l’assumer : contribuables ou actionnaires.

                              Que la BCE achète ces titres en stérilisant la monnaie, où que les banques achètent les titres revient au même en termes de création monétaire. La différence étant la prise de risque sur le titre d’Etat : in fine par le contribuable via la Banque centrale, ou par les actionnaires des banques via l’autre solution.

                              En oubliant de préciser que dans la solution 2, celle où les généreux actionnaires se portent volontaires, ils s’en mettent plein les poches sur toutes les opérations où il n’y a en réalité aucun risque (de loin les plus nombreuses), et que par ailleurs, ils se débrouillent toujours pour ne pas payer les rares fois où le risque se concrétise. C’est ce que les « populistes » appellent « mutualiser les pertes et privatiser les profits ».

                              L’épisode des subrprimes et l’attribution des coûts au contribuable nous en fournit une preuve éloquente. Plus récemment, pour les amnésiques, on pourrait rappeler le scandale Tepco : qui, au final, assume les coûts de l’irresponsabilité de cette entreprise ? Est-ce Tepco, ou bien, le peuple japonais ? Tepco a-t-elle seulement été condamnée ?

                              La seule question qui vaille la peine d’être posée, en vérité est celle-ci : avons-nous réellement besoin d’intermédiaires pour se gaver sur notre dos quand tout va bien, mais pour se volatiliser (avec la caisse) dès qu’il s’agit de nettoyer la merde ?


                              • Marianne Marianne 10 octobre 2011 16:15

                                Je ne suis d’accord que sur un point de vos remarques : c’est du vol de privatiser le gains et de socialiser les pertes. Si la prime de risque incluse dans le taux d’intérêt est là pour rémunérer un risque, le créancier doit assumer ce risque, avec le capital adéquat. Si finalement il n’assume pas, parce que la prime de risque ne lui a pas permis de mettre suffisamment en réserve et que la perte est beaucoup plus grande que la provision, il doit assumer cette perte. Si pour ne pas voir ce créancier (banque) faire faillite au motif qu’il fait subir un risque systémique au reste de l’économie, l’Etat assume lui-même la perte à sa place, en effet le contribuable se fait avoir et ce n’est pas normal. Je ne cautionne aucunement cette logique et en même temps je ne suis pas favorable au déclenchement d’une faillite générale.
                                Ceci milite pour un fonds d’assurance des banques, une réserve en capital accrue.

                                Sinon beaucoup de confusion dans les autres critiques que vous faites, beaucoup d’intox aussi. Je ne pense pas que vos propos soient plus clairs que les miens !

                                J’essaie non pas de défendre les banques ou quelques lobbies, ni d’enfumer quiconque, mais je cherche à démontrer les enjeux, le fonctionnement de la finance et sa logique et en même temps dénoncer de fausses vérités sur l’enrichissement des banques ou des actionnaires, ainsi que sur leur soi-disant motivation prédatrice. Elles ont aussi une utilité publique et les nationaliser ne serait pas forcément un bien pour le contribuable.

                                Confrontons les raisonnements et les points de vue sans insulte, avec respect du dialogue.


                              • Bovinus Bovinus 10 octobre 2011 17:24

                                Marianne :
                                Si la prime de risque incluse dans le taux d’intérêt est là pour rémunérer un risque, le créancier doit assumer ce risque, avec le capital adéquat.

                                En termes de droit, l’État est son propre assureur. Il n’y a donc pas besoin d’introduire un intermédiaire pour gérer le risque si l’État accorde un prêt.

                                Ceci milite pour un fonds d’assurance des banques, une réserve en capital accrue.

                                Et, si l’on suit votre logique, ce fonds d’assurance (encore un intermédiaire de plus à engraisser), ce sera en fin de compte l’État. Car, qui est l’assureur du fonds d’assurance ?

                                Sinon beaucoup de confusion dans les autres critiques que vous faites, beaucoup d’intox aussi. Je ne pense pas que vos propos soient plus clairs que les miens !

                                Je suis tout prêt à en discuter, et vous invite à m’exposer vos objections.

                                Elles ont aussi une utilité publique et les nationaliser ne serait pas forcément un bien pour le contribuable.

                                L’institution bancaire a évidemment une utilité publique. Maintenant, il n’est pas du tout obligatoire qu’elle soit privée, ni qu’elle se mêle de tout faire (y compris de la politique). Elle pourrait prendre la forme d’une banque d’État, de coopératives locales, de mutuelles, de caisses de solidarité, etc.

                                D’ailleurs, vous dites que nationaliser les banques ne serait pas forcément un bien pour le contribuable, mais vous n’expliquez pas clairement en quoi. Par ailleurs, je rajouterai que nationaliser le capital n’est qu’un aspect de la question et n’aurait d’autre effet que de nationaliser les pertes. Pour rester cohérent, il faut non seulement nationaliser, mais aussi saisir les biens et les comptes de tous les cadres, traders, actionnaires, qui se sont considérablement enrichis en faisait du profit, mais refusent de payer.

                                Si pour ne pas voir ce créancier (banque) faire faillite au motif qu’il fait subir un risque systémique au reste de l’économie, l’Etat assume lui-même la perte à sa place, en effet le contribuable se fait avoir et ce n’est pas normal. Je ne cautionne aucunement cette logique et en même temps je ne suis pas favorable au déclenchement d’une faillite générale.

                                Ben, faut bien choisir entre les contribuables et les banquiers. Par ailleurs, la faillite générale qui vous fait si peur, elle est déjà en train de se produire. Quand on sait que l’once d’or en 1971 valait 30 dollars, et qu’elle en vaut 1300 maintenant, c’est qu’il y a une grosse couille dans le pâté.

                                En gros vous êtes pour l’immobilisme, le statu quo, ce qui était le sens de mon message précédent, et ce qui est en parfait accord avec la ligne de votre parti. Notez que je ne juge pas, je me contente de traduire en bon français et d’expliquer.


                              • Marianne Marianne 10 octobre 2011 19:38

                                Même les banques mutualistes ont été embarquées dans des pertes liées aux marché. Voyez Crédit Agricole et BPCE(Natixis) !
                                Quelle que soit la structure de l’organisme et qu’il soit privé ou public, il faut le même verouillage anti-spéculation pour prévenir des dérives. Dans tous les cas en final le risque est répercuté sur le contribuable ...


                              • Tzecoatl Claude Simon 10 octobre 2011 16:47

                                Au lieu de renflouer les banques, nous recherchons des politiciens pour flouer les banquiers.


                                • De la hauteur 10 octobre 2011 18:02
                                  Quel système bancaire et financier voulons-nous ?A votre avis il y a plus de riche que de pauvre dans le monde ?

                                  • reveil reveil 10 octobre 2011 20:17

                                    Il faut incontestablement nationaliser les banques et interdire les ventes à découvert sur notre territoire, point barre.


                                    • BA 10 octobre 2011 21:35

                                      Lundi 10 octobre 2011 :

                                       

                                      Le Premier ministre français François Fillon a estimé lundi que l’Europe se trouvait "sur un volcan qui peut dynamiter à tout moment le continent« , affirmant que la crise actuelle pouvait »mettre en péril 60 années de construction européenne".

                                       

                                      "Personne ne doit s’y tromper : nous sommes sur un volcan qui peut dynamiter à tout moment le continent européen, sa prospérité, son contrat démocratique, son unité monétaire, son unité politique", a déclaré M. Fillon dans un discours de clôture de la journée parlementaire du parti du Nouveau centre (NC).

                                       

                                      "Ne croyez pas que j’exagère. Si la faillite d’une banque d’affaires aux Etats-Unis en 2008 a frappé de plein fouet le système financier et a provoqué une récession dans le monde entier, je veux dire que la crise actuelle peut mettre en péril 60 années de construction européenne", a-t-il mis en garde.

                                       

                                      Selon le chef du gouvernement français, "les nostalgiques du protectionnisme, les partisans d’une Europe divisée, les militants d’une sortie de l’euro, toute cette cohorte est à l’oeuvre. Et dans la confusion actuelle, il faut bien reconnaître que leurs arguments peuvent faire mouche auprès de nos concitoyens", a-t-il relevé.

                                       

                                      Abordant le cas spécifique de la Grèce, il a jugé que le pays, "dans une situation difficile, devait renforcer ses efforts. Mais notre devoir de solidarité européenne, c’est de l’accompagner. Dans une famille on ne laisse pas tomber celui qui marche moins vite que les autres, ou alors il n’y a plus de famille", a poursuivi M. Fillon.

                                       

                                      http://www.boursorama.com/actualites/crise-l-europe-est-sur-un-volcan-qui-peut-dynamiter-le-continent-fillon-9f80f84ca7b50e5d1ad1ed0cec3f9420


                                      • Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 10 octobre 2011 23:03

                                        @ L’auteur :

                                        Très bon article pédagogique pour ceux qui souhaitent comprendre le fonctionnement du système bancaire à l’abri des clichés éculés !

                                        Vous avez parfaitement raison de dénoncer la démagogie qui s’exerce à des fins politiques autour de ce thème à défaut d’en expliquer honnêtement le fonctionnement.

                                        Bravo pour votre article !


                                        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 13 octobre 2011 16:53

                                          @ l’auteur,

                                          J’arrive après la bataille, mais je tenais à vous dire que je suis complètement d’accord avec ObjectifObjectif, Alexis_Barecq et en particulier Bovinus qui, à mon sens, résume parfaitement l’affaire avec cette idée que vous seriez parfaite en expert de plateau TV.

                                          Votre propos a, en effet, tout ce qu’il faut d’information pour faire sérieux et tout le moelleux mais aussi le piquant nécessaire dans le discours pour faire raisonnable et sincère.

                                          Sauf que laisser entendre que la création monétaire au peuple ou aux banques cela ne fait pas de réelle différence relève de la malhonnêteté intellectuelle.

                                          De fait, vous ne répondez pas vraiment à Bovinus, vous esquivez, comme vous avez esquivé dans votre analyse l’hypothèse 100% monnaie que, sauf erreur de ma part, on doit à notre seul prix Nobel d’économie, Maurice Allais.

                                          Vous dites que vous êtes disposée à argumenter ? Alors, prouvez-le !
                                          Pour ma part, je serais enchanté de vous voir discuter des thèses de Maurice Allais et notamment de cette option 100% monnaie, c’est-à-dire, l’idée tout à fait envisageable qu’il n’y ait tout simplement pas de réserve fractionnaire pour les banques qui ne prêteraient alors que l’argent que leur passerait une Banque Centrale seule habilitée à créer la monnaie.

                                          Tout le système tient à cela : qui détient le pouvoir de création monétaire ? Le reste n’est que fioritures contingentes et c’est ce dont vous nous avez parlé. Vous avez tourné autour du pot en lui collant en sus un cache-pot.

                                          Quid de l’hypothèse Allais ? Quid d’une création monétaire intégralement publique ? Qui de banques privées radicalement privées de ce droit ?

                                          Pouvez-vous sérieusement aborder la question ?

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