Lettre de Franck Beeldens, secrétaire FN de la 2e circonscription des Hauts-de-Seine
Ce lundi 17 octobre à 11h, place Marguerite Durand (esplanade du cimetière des chiens), vous organisez une commémoration en hommage aux victimes de la répression du 17 octobre 1961.
Commémorer la mort de nombreuses personnes est compréhensible. Mais vous touchez là à un évènement extrêmement sensible, sujet à division : la guerre d’Algérie.
Et en accrochant une plaque en hommage aux morts de ce soir du 17 octobre 1961, vous reconnaissez, vous gravez dans le marbre et vous rappelez à la mémoire de chacun, des douleurs qui sont parfois encore profondément ancrées dans le cœur de nombreux de nos compatriotes.
Même si, du haut de mes petits vingt-trois ans, je suis bien trop jeune pour avoir connu cette guerre d’Algérie, même si j’estime personnellement que cela relève du passé récent et que, donc, nous ne devrions pas risquer d’ouvrir des plaies difficiles à fermer, je sais aussi que sont morts dans ces combats des algériens musulmans qui avaient à cœur l’Algérie française. Ils aimaient la France jusqu’à en mourir, mais ils sont mort pour un pays qui les a oubliés, comme s’ils n’avaient jamais existé, eux qui sont Français par le sang versé et, pour cette raison, Français plus que je ne le serai probablement jamais ! Eux aussi ont droit à la reconnaissance, celle de leur abandon et de leur massacre.
Ils ont droit à leur rue, à leur place, à leur stèle, à leur plaque ! En commémorant les morts du FLN, mais en oubliant les Harkis morts pour avoir défendu notre pays, vous les assassinez une seconde fois.
La prudence aurait du vous dicter de rester neutre et de ne pas vous placer dans une posture partisane. Et quitte à choisir, vous auriez du choisir ceux qui se sont battus pour votre pays, celui dont vous êtes un élu. Mais votre choix est révélateur. Il est plein de conséquences. Car ce petit geste n’en est pas un.
En choisissant cette posture bien pensante et traditionnelle à la gauche, vous avez choisi d’abandonner l’idée que l’on peut être d’origine étrangère, comme je le suis, mais profondément Français, et fier de l’être, comme je le suis aussi. Vous avez choisi la posture de la repentance éternelle et de l’auto-flagellation de la France. La posture d’une France qui a honte d’elle-même et qui, parce qu’elle ne s’aime pas, ne peut se faire aimer de ceux que l’on a tant de mal à assimiler. Ceux qui sont aujourd’hui abandonnés dans leurs quartiers, à l’écart, et qui vivent en France avec les us et coutumes de leurs pays d’origine, ceux qu’on encourage à vivre en communautés séparées de la communauté nationale, à parler l’arabe à l’école, à préférer leur pays d’origine, à oublier qu’ils sont avant tout Français, quelle que puisse être leur origine !
Vous devriez être fier de votre pays, assumer son histoire, même quand elle n’est malheureusement pas reluisante, et donner envie à ces jeunes de se sentir Français, eux qui sont souvent rejetés dans leurs deux pays. Eux qui ne savent pas où donner du cœur.
Mais un jour viendra où ces jeunes comprendront que vous vous êtes servi d’eux. Que par la peur, la crainte et l’angoisse, vous avez manipulé leurs esprits, et leurs votes, pour vous servir, et contre leurs intérêts. Et que, loin de combattre efficacement le racisme, vous l’avez fait perdurer pour vous en servir comme d’une arme électorale. Arme vous permettant de vous placer dans une posture moralisatrice et soi-disant protectrice, mais sans jamais avoir placé la lutte contre toute haine ou racisme au cœur de la République. Vous et vos amis socialistes, comme l’UMP après vous, avez choisi de la sous-traiter par des associations subventionnées et inefficaces, comme si ce sujet n’était que secondaire. Comme s’il n’était pas important pour la France de faire comprendre à ses enfants que ce qui compte, ce n’est pas la couleur de la peau ou les origines, mais la couleur du cœur, l’amour de sa patrie.
Vous participez donc à briser un symbole. Car nos Harkis sont un symbole et une lueur d’espoir formidable pour des milliers de jeunes, et les centaines que nous avons à Asnières. Ces jeunes en manque de repères, pourraient voir en ces Harkis l’image de Français à part entière. Ils pourraient s’identifier à eux, car tout le monde a besoin d’un modèle. Ils pourraient comprendre qu’ici, ils ont leur place pour devenir fils et filles de France.
Monsieur Pietrasanta, choisissez la prudence de la neutralité en ne posant pas cette plaque, ou faites acte de justice en commémorant aussi les harkis. Ne prenez pas position par électoralisme, mais par bon sens, par justice, honneur et loyauté envers ceux qui, aujourd’hui encore, pleurent de n’être plus que les oubliés de la République française.