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Commentaire de Voltaire

sur Quand Bayrou cherche à séduire Hollande


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Voltaire Voltaire 21 octobre 2011 11:40

L’analyse de l’auteur me semble hative, et l’interview de Bayrou publiée dans le journale Le Monde d’aujourd’hui (http://www.mouvementdemocrate.fr/medias/bayrou-le-monde-201011.html) clarifie assez bien la situation.
F. Bayrou s’entend bien avec F. Hollande sur un point personnel (comme il s’entend bien avec A. Juppé par exemple), et considère que les positions personnelles d’Hollande sont plus réalistes que celles qu’il est obligé de défendre au nom du PS. Il a néanmoins assez clairement condamné cette position qui consiste à faire plaisir à une aile traditionnelle du PS par des promesses intenables, en opposition avec la discours plus réaliste de Valls. Mais il me semble inexact de juger que Bayrou penche plus à gauche en ce moment ; si on s’extrait de l’ambiance médiatique actuelle qui explique les questions nombreuses concernant Hollande, on peut constater que Bayrou, dans son interview, insiste sur deux points stratégiques :

- « François Hollande prétend que sa majorité peut aller des communistes, des écologistes, jusqu’aux centristes. Je vous le dis : cette majorité-là n’existera pas. Il y a deux thèses irréconciliables. Les uns disent : »C’est la faute du capitalisme, il faut démondialiser.« Les autres sont réformistes. J’admets volontiers que M. Hollande est de la seconde famille. Mais une telle majorité qui engloberait les uns et les autres est impossible durablement »
- « Le centre est en diaspora. Mais je crois que cette diaspora s’achève. Il y a des députés de la majorité actuelle qui dialoguent avec nous, tout comme des élus de centre-gauche. Dans les familles divisées de cet ensemble au centre-droit, la prise de conscience est en train de se faire qu’au fond il faudra choisir entre Nicolas Sarkozy et moi. »

On constate donc que Bayrou persiste sur une voie délicate mais équilibrée entre droite et gauche, ce qui est assez logique pour le centre. Les récents soutients qu’il a eu venant du centre-droit témoignent notamment que l’espace politique est sans doute plus dégagé de ce côté, en raison du rejet de N. Sarkozy, et que sa qualification au second tour serait sans doute plus facile en mordant sur l’électorat de droite modérée (et donc en éliminant le président sortant) plutôt que, comme en 2007, en allant sur les terres du PS. Ce qui ne l’empêchera pas de tenter de rallier à lui un électorat de centre-gauche réaliste si la campagne du PS persiste à dériver vers un programme « insoutenable ».

Quant à son soutient en cas de non-qualification au second tour, il me semble probable que Bayrou n’a pas tranché et se pronnoncera en fonction de son impact potentiel : il a d’hors et déjà posé une condition difficile pour soutenir Hollande (pas de Mélanchon...), et poserait sans doute à Sarkozy une exigence de rupture avec les théories de la droite populaire. Si, comme c’est assez probable, Bayrou fait un score supérieur à 10%, il aura de toute façon un poids important au second tour, dans la mesure ou il a clairement indiqué que, cette fois, il prendrait parti pour l’un ou l’autre des finalistes afin de faciliter un gouvernement de rassemblement le plus large possible pour affronter la crise actuelle.


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