jlhuss,
excellente comparaison.
Mention spéciale : "Ces paisibles animaux peuvent alors, surtout s’ils
sont en troupeaux, se révéler redoutables et préférer, cela s’est vu,
« une fin effroyable à un effroi sans fin »."
Pour rester dans les bestiaires, je crains hélas que nous soyons
davantage dans la situation des grenouilles dans la marmite plutôt que
dans celle des moutons de Panurge : les moutons de Panurge sont ceux qui
suivent en bêlant, les agences de notations. Et ceux-là sont comme des
dindes qui font confiance au fermier : assurées qu’elles sont que le
fermier n’a pas assez d’appétit pour les manger toutes.
Dettes, agences de notation : "Standard (&
Poors) pourrait bien avoir raison – mais pas du tout comme elle croit.
Signalons rapidement que sa place dans la structure générale de la finance
libéralisée, au point focal de la production de l’opinion collective, la dote
des moyens d’avoir plus probablement raison que le commun des agents, en fait
même de se donner raison, puisque les effets qui suivent d’une telle
dégradation à grand fracas sont tout à fait susceptibles, indépendamment du
bien-fondé de la dégradation en question, d’entraîner une série de réactions
parmi lesquelles les séquences :
1) dégradation → tension brutale sur les taux
→ renchérissement du coût de la dette → détérioration de la situation
budgétaire et emballement de la dette → tension supplémentaire sur les taux,
etc. ;
et 2) dégradation → austérité forcée → récession → détérioration de la
situation budgétaire et emballement de la dette → austérité renforcée, etc. – I
told you so ! triomphe alors l’agence." (Lordon)
Dette :
Jean-Luc Mélenchon aux agences de notation : « allez à la niche »