Agences de Notations, France 1ère couche….
Comment semer la panique dans l’économie selon Saint Moody’s ?
Simple : Il suffit de menacer la France d’abaisser la note. Notre pays sera sous surveillance pendant trois mois, à l’issu desquels on saura si on est un bon élève ou médiocre. Ca me rappelle l’école : Elève intelligent mais peut mieux faire. Passable.
Un bref rappel. La création des agences de notation remonte au XIXème siècle aux USA. Encore une hégémonie américaine… Après la panique de 1837, il y avait une nécessité réelle d’évaluer la solvabilité des entreprises. Quatre ans plus tard, la première société d’analyse financière de crédit voyait le jour : The Mercantile Agency. D’autres agences naissaient dans le sillage de la révolution industrielle et du développement du chemin de fer. Il s’agit de Moody’s Investors Service Incorporation (1909), et de The Fitch Publishing Company, créée en 1922. Enfin, la création en 1941 de Standard & Poor’s.
Depuis les années 1970, elles sont contrôlées par la Securities and Exchange Commission, le gendarme de la bourse américaine. Jusqu’à quel point…. Mystère.
Ces trois grandes agences contrôlent 90% du marché mondial de la notation, et elles sont américaines. Déjà, c’est un sérieux bémol, car on est en plein monopole US. De plus elles sont détenues par des capitaux privés, ce qui laisse supposer du copinage. Vous me direz qu’avec des fonds d’Etat, le problème serait le même, mais il y aurait quand même quelques fonctionnaires vérificateurs qui normalement seraient intègre.
Standard & Poor’s appartient à l’éditeur américain McGraw-Hill Companies, Warren Buffet, le milliardaire américain possède 13% du capital de Moody’s, et Fitch est détenue par la société financière française Fimalac. PDG : Marc de Lacharrière. Bonne réputation de ce que l’on peut lire à droite ou à gauche avec des engagements dans des projets humanitaires. En façade c’est bien. Y’a-t-il une Dark Side of Fimalac ? Je ne sais pas, mais comme tout grand groupe, la question mérite d’être posée. A préciser quand même que de Lacharrière a présidé la section française des Bilderbergs….
Les agences sont rémunérées par les sociétés qui veulent recevoir ou utiliser une note. Ces dernières payent un ticket d’entrée plus des commissions à chaque transaction. Arguant de la complexité des marchés financiers pour analyser le risque de faillite des acteurs économiques, les agences se font chèrement rémunérer, ce qui en fait des sociétés florissantes avec des marges de 38 à 58%. Café, pousse café, cigares….
Leur réactivité et l’exactitude de leurs notes, sous ou sur-évaluées, ont été mises en cause souvent. Les notes variant du triple AAA à DDD. Elles ont toutes les trois des méthodes d’évaluation différentes, ce qui entraîne des dégradations brutales ou davantage étalées dans le temps. Le classement AAA représente une capacité à remplir ses obligations financières, donc, entre autres, à rembourser les dettes. Bizarrerie, car les dettes sont tellement hautes que je doute fort qu’un pays arrive à les rembourser. Donc, cela reste fictif.
Ensuite, les agences de notations ont soi disant une utilité pour voir si un pays est solvable ou pas. Là, cela me fait carrément sourire, car n’importe quel économiste digne de ce nom, pourrait voir, après quelques études des statistiques du pays en question, et du PIB, décider si oui ou non le pays est à peu près sur. Pas besoin d’une agence pour ça.
Le problème en fait est que ces agences bénéficient d’une situation de monopole. Et comme tout monopole, c’est extrêmement dangereux, car à par quelques initiés qui sont dans le secret des dieux, le reste des décideurs et de la population ignore tout. Facile donc d’imposer une hégémonie, et par de la même un contrôle néfaste sur un pays entier et plus grave sur une économie mondiale.
Peut-on se passer de ces agences ? Oui je pense, mais ce ne n’est pas si facile. En tout cas, dans un premier temps, il est grand temps de se désintoxiquer des notes. On y verrait plus clair, et on arrêterait de se focaliser sur un problème qui n’en n’est pas un.
Pas besoin d’être grand clerc pour voir que la Grèce par exemple, ne qualifiait pas au départ pour être dans la zone euro. Pas besoin des agences pour ça. Le bon sens et l’observation des faits suffisent.
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