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Commentaire de Luc-Laurent Salvador

sur Ce qui manque aux indignés


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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 21 octobre 2011 13:58

@ l’auteur

Bravo.
Beaucoup de lucidité et d’intelligence dans ce papier.
Contrairement à ce que dit Montagnais, il y a bien un problème de direction avec les Indignés ou Occupy Wall Street.
Quand je dis direction, je parle d’orientation, de but, de revendication.
Cela a peut-être à voir avec leur volonté de ne pas avoir de leader, mais je ne le crois pas.

Quoi qu’il en soit, ils ont a résoudre ce qui fait l’essence et le succès des démocraties : trouver ce qui va mettre tout le monde d’accord. Bravo d’avoir su aller droit à cet aspect de la question.

Durant les manifs de 1995 contre Juppé-droit-dans-ses-bottes, j’ai connu de jeunes huluberlus tellement lessivés par la propagande individualiste de l’Empire qu’ils refusaient en conscience de ne pas avoir chacun leurs revendications propres et distinctes. Impossible pour eux de chercher les points communs avec les autres, l’idée les révulsait.

Pourtant, c’est bien ce qui fait la force des peuples : leur unité derrière une conviction, une exigence fondamentale.

Et quoi qu’en disent certains, cette unité n’est pas faite chez les Indignés ou à OWS.

Alors oui, la démocratie passera par la décision, l’acte consistant à déclarer son adhésion à un projet fédérateur. Rien de moins.
Ceux qui croient que le consomm’acteur peut changer la nature du régime actuel se fourrent le doigt dans l’oeil.
Nous sommes de plus en plus asservis par la finance et la liberté qui nous est laissée n’est jamais que celle de consommer ceci ou cela, de travailler ici ou là et de voter pour blanc benêt ou pour noir benêt.
Les lois sont bien faites, quand il faudra aller à la guerre (comme en Afghanistan ou Lybie), on ne nous laissera pas le choix.

Bref, une fois écartées les lubies, que reste-t-il comme projet fédérateur susceptible de faire consensus au sein de la population et de lui donner enfin la conscience de son pouvoir de changer les choses ?

J’ai peur que cela ne puisse être une Assemblée Constituante.
A croire que vous êtes un mathématicien.
Pour avoir aussi peu d’empathie avec le commun des mortels qui se fout de l’’AC comme de sa première chaussette.

Pour faire adhérer à l’AC il faut vendre les raisons qui la motivent. Quelles sont-elles ?
Je dirais que je ne veux même pas le savoir : l’urgence est ailleurs.
Il faut construire l’unité nationale (et la conscience qui va avec) MAINTENANT sans avoir à se perdre dans la cuisine du diable, celle des détails.

Autour de quelle idée pourrait se réaliser la mobilisation puis le consensus nationale ?

Pour ma part, je n’en vois qu’une. Elle a trois parties indissociables :

1) Restauration totale de la souveraineté populaire sur la création monétaire avec abrogation de toutes les lois et traités contraires
2) Dorénavant la Banque Centrale (Nationale) crée l’intégralité de l’argent et les banques privées contribuent seulement à sa circulation (pas de réserve fractionnaire).
3) Annulation de la dette souveraine (et pourquoi pas de ses descendantes régionales, départementales et municipales ?).

Je pense que cela constitue une formulation approximative mais suffisante pour aujourd’hui du projet fédérateur dont la nation a besoin.
Oter un ou deux volets ferait perdre sa cohérence à la chose.
Lui ajouter quoi que ce soit (comme sortir de l’Europe) idem.
La population n’est pas en état de penser, de réfléchir ni loin, ni longtemps.
Elle a juste besoin d’un objectif clair aux conséquences fondamentales.
Or le système actuel de création monétaire, aux mains des banques, c’est la malédiction de notre monde.
Il faut y mettre un terme définitif.
Je ne vois pas d’urgence plus grande que celle-là actuellement.


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