Bonsoir à tous,
Lire sans retenue cette analyse, sur Mécanopolis, assez pertinente de la déconstruction européenne :
http://www.mecanopolis.org/?p=24535
Extrait
Nous pouvons affirmer
ce soir avec la certitude la plus absolue que le
premier point de l’agenda
que nous avons détaillé la semaine dernière, à savoir un
troisième plan de « sauvetage » pour la Grèce, sera
décidé avant la mi-novembre, et qu’une des conditions sine
qua none dictée par
Bruxelles sera la mise sous tutelle directe et totale de ce pays par
un triumvirat composé de cadres du FMI, de la BCE et de la
Commission européenne. Ainsi la Grèce sera le laboratoire d’un
« projet qui vise à
anéantir la souveraineté des pays de l’Union européenne et qui,
par extension, permettra d’en réifier toutes les instances
démocratiques. »
La Grèce ne sortira
pas du piège de l’euro
Certains esprits brandissent
l’article 50 du Traité sur l’Union européenne (TUE), prétendant
qu’il est possible pour la Grèce de sortir de la zone euro.
L’article 50 du TUE ne parle pas de l’euro ni de la zone euro,
mais de l’Union européenne. Peu importe. Que dit cet article ?
1. Tout
État membre peut décider, conformément à ses règles
constitutionnelles, de se retirer de l’Union.
2.
L’État membre qui décide de se
retirer notifie son intention au Conseil européen. À la lumière
des orientations du Conseil européen, l’Union négocie et conclut
avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en
tenant compte du cadre de ses relations futures avec l’Union. Cet
accord est négocié conformément à l’article 218, paragraphe 3,
du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Il est
conclu au nom de l’Union par le Conseil, statuant à la majorité
qualifiée, après approbation du Parlement européen.
Intéressant. Donc, s’il n’y
a pas majorité qualifiée au sein du Conseil ( soit 55% des membres
du Conseil, comprenant au moins quinze d’entre eux et représentant
des Etats membres réunissant au moins 65% de la population de
l’Union), il n‘y a pas de voie de sortie. Que nous apprend encore
l’article 218 paragraphe 3 ?
3. La
Commission, ou le haut représentant de l’Union pour les affaires
étrangères et la politique de sécurité lorsque l’accord
envisagé porte exclusivement ou principalement sur la politique
étrangère et de sécurité commune, présente des recommandations
au Conseil, qui adopte une décision autorisant l’ouverture des
négociations et désignant, en fonction de la matière de l’accord
envisagé, le négociateur ou le chef de l’équipe de négociation
de l’Union.
On le comprend bien. C’est
théoriquement possible, mais pratiquement conçu pour être
irréalisable.
Admettons que, par quelques
miracles, la Grèce sorte tout de même de l’euro. Sur quelle base
pourrait-t-elle émettre une monnaie nationale et ramener son
économie sur les rails ?
Pour recréer sa monnaie, la
Grèce devrait indexer sa dette publique sur un panier de référence
de monnaies – qui pourrait être constitué du dollar, du yen, du
franc suisse, etc. – de façon à protéger les détenteurs de la
dette publique – et par voie de conséquence toutes les dettes,
puisque la dette publique sert de référence – contre les effets,
les dommages collatéraux, qui pourraient résulter de sa sortie de
la zone euro. Car même si la Grèce se met en situation de défaut,
même partiel, il va bien falloir trouver une solution pour ses
créanciers.
La Grèce aurait donc besoin
que d’autres pays investissent massivement dans son économie –
des montants qui dépasseraient de très loin sa dette actuelle. Car
si elle ne trouve plus personne pour se financer elle se retrouvera
très vite au niveau économique du Sierra Leone – une perspective
qui devrait être de nature à calmer rapidement les ardeurs de la
rue et ses prétendus « insoumis », toutes tendances confondues. La
Grèce pourrait-elle autofinancer sa monnaie ? Et comment ? Grâce à
l’or qu’elle n’a pas ? En empruntant à des banques étrangères
alors que sa situation actuelle menace de les mettre en faillite ? En
imposant un impôt spécial à toutes les fortunes qui ont déjà mis
les voiles ? L’euro est un piège dans lequel il n’y a pas
d’issue. Pour ne pas avoir besoin d’en sortir, le plus simple
était de ne pas y entrer.
La contestation des «
masses » ne servira à rien
L’Euro est en effet un
piège, car en empêchant les Etats membres de la zone de retrouver
leur monnaie nationale, et d’en dévaluer sa valeur, elle permet de
dévaluer le prix du travail et donc, comme nous avons tenté de
l’expliquer dans une série d’articles, d’utiliser cette crise
afin de reconfigurer l’économie.
Il est donc nécessaire,
conformément à nos
points 2 et 3 de l’agenda,
que la crise s’amplifie encore de sorte à ce que la Grèce soit
contrainte à un défaut partiel, qui entrainera une série de
faillites bancaires à travers l’Europe et le défaut d’autres
pays européens déjà en difficulté.
Nous aurions tort de penser
que les masses pourraient empêcher le cours des catastrophes en se
révoltant. L’histoire moderne n’a pas été avare d’exemples
contraires, illustrant plutôt, chez les dites masses, une assez
constante détermination à ne pas se révolter en dépit de ce
qu’elles savaient, et même à ne pas savoir en dépit de
l’évidence, ou du moins à se comporter en comme si elles ne
savaient pas..........