>>« Et le »là ca sera pour toujours" en parlant du solaire, manifestement
vous n’avez jamais mis les pieds dans une centrale solaire, je ne
connais pas de moyens de production d’electricité qui soit moins
intrusif et plsu facilement démontable. «
Sauf que si vous démantelez, vous ne produirez plus d’énergie, c’était ce que je sous entendait.
Fukushima, c’est accidentel : on le veut pas. Le PV ou l’hydraulique : on souhaite »sacrifier des territoires« . C’est toute la nuance qui rend la comparaison intenable.
Sachez par ailleurs que l’EPR, avec son enceinte double, ses recombineurs d’hydrogène, ses filtres, son récupérateur est conçu pour ne pas avoir a évacuer la population autrement que par précaution...
>> »En plus, le potentiel des
toitures, avant de s’attaquer au sol, est énorme.«
Ce n’est pas vrai, pour la bonne raison que le PV en toiture représente un tel coût qu’il est inconcevable que l’on s’alimente avec cela. Le PV massif sera terrestre, puisqu’il n’est alors qu’à 2 ou 3 fois le prix du marché (hors externalités liées au back-up et lignes THT supplémentaires)
>> »En revanche, pour y
avoir travaillé«
Vous avez travaillé à quelle centrale ?
>> »je prends aussi le pari que toutes nos centrales
nucléaires, dans 2 siècles, seront encore là, car les démanteler est
impossible d’un point de vue économique, «
C’est facile à dire. Une centrale qui fonctionne 60 ans (les centrales GenII américaines sont maintenant licenciées pour cela) se remboursera elle-même plusieurs fois. D’autant plus si l’on compte le fait que, sur 60 ans, les provisions profitent !
>> »et surtout, pas forcément
utile : où irez-vous mettre les millions de m3 de béton, acier et terre
contaminés ? Les enfouir ailleurs ? Très utile... «
De quels millions de m3 de béton et terres contaminées parlez-vous ??? Et si c’est le cas, à quels niveaux d’activité ???
>> »Vous parlez des moyens de
stockage, comme tous les défenseurs du nucléaire (dont j’ai fait partie,
avant de découvrir ce que c’était en réalité), comme argument massue
pour dénigrer les énergies renouvelables fluctuantes que sont l’éolien
et le solaire photovoltaïque.«
C’est un argument massue. Tant qu’il n’y aura pas de stockage massif, les énergie intermittentes et imprévisibles ne seront pas des sources d’énergie mais des moyens d’économiser le combustible des centrales de back-up. Et vous noterez qu’il est beaucoup plus malin d’économiser le charbon et le gaz des centrales allemandes, que l’uranium des centrales françaises.
>> » Pourtant, énormement de recherche est
faite dans ce domaine, et les solutions, plus ou moins avancées
technologiquement, sont nombreuses : stockage hydraulique gravitaire
(dont nous avons 5 GW installés en France), batteries (pour certaines
sans éléments toxiques ou rare, comme les batteries air-zinc, et de
moins en moins couteuses), stockage thermique, stockage sous forme d’air
comprimé (j’y crois moyennement), etc.«
Les solutions dont vous parlez sont à faibles densité énergétiques et seront soit excessivement mangeuses d’espace (STEP) soit non industrialisables au niveau requis de la centaine de TWh pour compenser les variations saisonnières (batteries, stockage pneumatique). Le stockage thermique ne permet un stock que journalier, pas saisonnier (plaie du solaire).
Reste par contre le sotckage chimique des carburants synthétiques : H2, méthane, méthanol, mais les filières ne sont pas applicables aujourd’hui à l’échelle du TWh. Et de toute façon si c’est le cas, elles remplaceront avantageusement les carburants pour véhicules, plutôt qu’être reconverties en électricité
Sincèrement, essayez de chiffrer un stockage de grande échelle, et d’évaluer les coûts ; faites le vous-même, ne repêchez pas un quelconque rapport de lobbyiste. S’il vous plaît faites-le. Et vous verrez. Si vous voulez on en rediscute.
>> »De plus en plus de centrales
éoliennes ou solaires sont maintenant couplées à de tels systèmes, et
c’est clairement l’avenir.«
Il n’y a rien de déployé industriellement aujourd’hui. Demain, peut-être...
>> »Quant au facteur de 5 à 6 pour la
production du PV, c’est vrai sous nos latitudes, mais beaucoup moins dès
que l’on parle des zones désertiques à très fort potentiel. En Afrique
du nord par exemple, la production varie de moins de 30% entre l’été et
l’hiver.«
Mais qu’ils fassent du PV ! S’ils payent l’électricité déjà chère (fioul, gaz) et qu’ils ont beaucoup de soleil, ils auraient tort de se priver... Seulement aujourd’hui, en France, ca n’aurait pas beaucoup de sens !
>> »Votre
« vous n’aurez pas trop de solutions » est un affirmation complètement
fausse. Arrêtons la désinformation, le pessimisme, et regardons vers
l’avenir «
Je voulais dire »aujourd’hui« pour une »sortie du nucléaire 2012« démagogique et irresponsable qui nous jetterait dans les bras du gaz de GAZPROM du pétrole de l’OPEP et du PV pas cher de Chine.
Bien sûr que les solutions »théoriques« voires »expérimentales« existent et c’est passionnant ! Mais ca demande d’accepter les défauts des ENR et de se battre pour les résoudre ! C’est faire preuve de réalisme !
Je rêve du jour où plutôt que »sortie du nucléaire" on proposera, de
façon plus réaliste et moins démagogique : "essayons d’entrer dans le
carburant synthétique ENR pas cher". Ca n’empêchera pas de construire des EPR pour remplacer nos plus vieilles tranches et gagner en sécurité. Et si ce pari est réussi, le nucléaire
disparaîtra tout seul...
C’est non seulement moins dangereux
économiquement, mais c’est beaucoup plus fédérateur...