J’imagine qu’il est urgent de me décrédibiliser..
Le titre de l’article est Fukushima,
un silence inquiétant. Les personnes qui ouvrent ce message veulent
sans doute avoir des précisions sur ce qui à est à craindre dans le futur,
puisque jusqu’à présent il n’y a pas eu de décès y compris parmi les
techniciens en première ligne, pour les populations les plus exposées.
Effectivement, parmi celles-ci ce
sont les enfants [en France on considère 0-24 ans, au Japon une
catégorie précise a été définie : moins de 18 ans au 1er avril 2011] qui sont les plus sensibles.
Il y a deux principales menaces
identifiées :
*
Les cancers de la Thyroïde qui
résultent plutôt d’une irradiation
interne
* Les Leucémies
plutôt engendrées par des irradiations
externes.
Parmi les actions positives du gouvernement japonais à Fukushima, il y a le très grand effort
de surveillance sanitaire des travailleurs et des populations des zones où la
radioactivité est au-dessus de la normale. Concrètement cela fait plus de 2 millions de personnes. Pour les enfants
de la catégorie mentionnée cela fait 360.000.
Un certain nombre de problèmes thyroïdiens ont été repérés sur des enfants
et la contamination en I131 de certaines zones est
incertaine à cause de sa diffusion, pour une part, sous forme gazeuse. Ces
enfants font l’objet d’examens par ultrasons
pour repérer d’éventuelles tumeurs et seront suivis médicalement toute leur
vie.
Ce que j’ai dit est un fait
reconnu. On a recensé 2000 cancers de la Thyroïde
dus à Tchernobyl chez des enfants. Pour
une grande majorité ils ont été guéris. Aujourd’hui, on guérit les cancers de
la Thyroïde lorsqu’ils sont repérés
à temps. Effectivement, cela laissera des traces. Mais ce qui est occulté par
des personnages comme E Joly qui au
Japon n’a pas un mot pour les 24.000 morts et disparus du Tsunami, c’est que cela rentre dans un traumatisme global en réaction aux désastres. Il n’y a
que des raisons idéologiques poussées à l’extrême pour faire le tri dans les
malheurs.
En ce qui concerne les Leucémies potentielles nous avons en France, avec le travail de la mission
ministérielle NORD COTENTIN au début
des années 2000, une base sérieuse pour l’évaluation des risques en fonction
des conditions d’irradiations. Je ne pense pas qu’il ait eu au Japon jusqu’à présent une évaluation
des probabilités de Leucémie suivant
les conditions d’irradiations. Cela reste
une menace dans des zones malgré tout limitées, où la radioactivité a pu
dépasser celle due à Tchernobyl.
L’épidémiologie reste dans notre
pays un sujet assez mal maitrisé. Il y a néanmoins des tendances. Il est clair
que les problèmes thyroïdiens, qui ne conduisent à des cancers que dans un
pourcentage limité de cas, sont en recrudescence en France d’une manière générale. C’est à dire qu’il n’y a pas de lien
direct avec les régions nucléarisées. Des associations anti nucléaires viennent
de voir leur action en justice contre ce pauvre Professeur Pellerin se conclure par un non lieu en Corse.
Pour conclure sur les cancers de
la Thyroïde, des équipes de l’INSERM
et du CEA qui travaillent ensemble
dans le domaine de la Biologie dans le cadre d’un « plan cancer »
viennent d’identifier la signature génétique des cancers radio induits. Ce qui veut dire que l’on pourra donc à l’avenir
mettre en évidence l’effet des rayonnements ionisants sur cette glande.
JMB