Chalot, je comprends votre désespérance. Je vous renvoie à Jean Marie Bonnemère. Après sa rencontre avec les associations protestantes, il a pu constater :
La mise en œuvre de la transparence associative dans la gestion des budgets.
L’engagement militant sur le terrain. Quand l’animateur socioculturel rémunéré fatigué quitte le quartier chaud ou il n’a pas envie de vivre, sur sa bicyclette écologique une fois ses 35 heures réalisées, il voit débarquer les protestants qui organisent des match de foot ou la règle est que celui qui a prononcé le moins d’injures pendant le match à gagné. Il dit être enthousiasmé par les résultats.
Il parait qu’il va partout en les citant en exemple....
Oui une bonne partie de la gauche a abandonné le combat même si elle continue à se faire payer comme si. L’élu régional qui vous quitte dans sa voiture de fontion pour retourner dans son palais de glace et d’acier est beaucoup plus choquant que le patron qui fait de même parce que le premier le fait avec notre argent.
Mais cela ne veut pas dire que la cause est perdue.
Il est encore possible de faire du travail de terrain qui aide à l’émancipation des individus et à l’amélioration de la société.
La question est pourquoi on le fait. Si aujourd’hui une bonne partie de la gauche ne croit plus que cela soit utile à la prise du pouvoir et s’en désintéresse, si ce n’est comme source de revenu, cela ne signifie pas que ce soit inutile.
Aujourd’hui, il vous faut faire un choix : continuer avec ceux qui veulent illuminer les masses « inférieures et obscurantistes » à condition qu’on les paye pour cela, ou collaborer avec ceux qui veulent partager par amour du prochain.
La laïcité, qui est quand même largement partagée dans ses conséquences pratiques par tous en france, y compris les croyant, ne peut pas durablement vous protéger de cette évidence de terrain. Aujourd’hui, ceux qui font et souhaitent la même chose que vous ne se situent pas sur la même longueur d’onde idéologique. Dans votre camps, vous êtes isolé. Cela ne les intéresse pas. Je pense qu’il vous faut vous décider à faire un choix. le choix de pauvres ou la fidélité à vos engagements idéologiques de jeunesse.
Il me semble qu’on a aujourd’hui assez de recul sur les pratiques pour constater que ceux qui vous ont farcis la tête de trotskisme et ont déterminé votre engagement social ont assez prouvé par leur comportements concret que ce n’était pour eux que le marchepied de leurs ambitions personnelles. Et puisque vous vous dites antistalinien, le temps est peut être venu aussi de vous demander si ce ne sont que des équations personnelles qui entraînent à chaque fois et de façon systématique ces dérives, ou si ce n’est pas bien dans l’idéologie elle même qu’il faut en chercher l’origine.