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Commentaire de Labrique Baudouin

sur La méthode Hamer officiellement déclarée « charlatanesque » en France


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Labrique Baudouin Labrique Baudouin 28 octobre 2011 10:01

L’auteur commente : « Il serait plus intelligent et plus productif de tester et d’analyser en profondeur les propositions du médecin controversé, dans un esprit à la fois rigoureux et ouvert. Le travail d’évaluation mené par le groupe d’appui technique est conduit par des personnes, juges et parties, qui ont tout intérêt à stigmatiser l’approche du médecin allemand…  »


L’auteur de l’article semble très mal informé : « Les propositions du médecin controversé » Hamer on déjà été « analysées en profondeur »

Hamer a notamment prétendu détenir des « vérifications scientifiques », comme en témoigne la sanction consécutive à sa présentation en justice d’une « vérification » par l’université de Bratislava et dont la forme (indigente) était similaire aux autres qu’il a sollicitées :
 
« Interrogé sur ce document dont l’authenticité n’était pas vérifiée, le Professeur HOERNI, Président de la Section Éthique et Déontologique de l’Ordre National des Médecins, estimait qu’il s’agissait d’une attestation rudimentaire ayant une valeur scientifique extrêmement limitée."
(Exhibée lors de son procès et mentionnée dans les attendus de son procès à Chambéry (France) du 11 septembre 1998 (http://prevensectes.com/stop2.htm ).
 
En effet, exhibées comme renfermant un fondement irréfutablement solide, ces vérifications étaient toutes sujettes à caution, étant donné l’absence des indispensables protocoles scientifiques associés (destinés à fournir les détails des expérimentations).

En analysant les choses de plus près, on ne peut que s’apercevoir de la grossière supercherie : les vérifications scientifiques en question n’en portent que le nom. C’est en lisant attentivement les minutes du procès de Chambéry que j’en ai eu le début de la compréhension.

Une vérification scientifique de théories doit se soumettre sine que non et avec succès au critère de reproductibilité en l’occurrence, des cas présentés : le critère de reproductibilité scientifique impose qu’on puisse répéter les résultats à volonté, ce qui est rigoureusement impossible avec des maladies : on ne peut pas les reproduire à l’identique, comme l’a relevé pertinemment notamment le Dr Pierre-Jean Thomas-Lamotte :
il souligne qu’il « est impossible d’étudier et de quantifier une cohorte de malades ou une série de cas-témoins quand il faut inclure le psychisme humain » (1) ; « […] on ne peut pas divorcer six fois de suite du même partenaire […] » (2).

(1) Dans une interview (http://www.pansemiotique.com/e107_plugins/content/content.php?content.168).
(2) Suivant ce qu’il précise dans son livre « Et si la maladie n’était pas un hasard », Ed. Le Jardin des Livres, 2008, p. 203.


Comment le Dr Hamer a-t-il pu croire que la comparaison à d’impossibles « cas équivalents » (sic – voir plus bas) pouvait résoudre une telle problématique ? C’est bien parce que chaque malade constitue un cas individuel dont il ne sera jamais possible de démontrer scientifiquement les concordances reproductibles organe-“conflit”, ce qui rend en conséquence les théories notamment du « décodage biologique » dogmatiques, la seule notion de « conflit » n’étant à elle seule scientifiquement ni même empiriquement pas démontrable !
 
Constatant qu’il était alors impossible d’obtenir dans de telles conditions quelque reconnaissance scientifique officielle, le Dr Hamer a paradoxalement et indûment obtenu auprès d’universités ce qu’il avance trompeusement comme étant des « vérifications scientifiques » de ses « lois » (1). Ce faisant, il ne pouvait pas ignorer qu’il fallait passer devant de telles fourches caudines pour que ses théories aient quelque chance d’être reconnues scientifiquement... Le fanatisme a fait le reste…

« Au mois d’octobre 1981, le docteur Hamer a présenté sa recherche à l’Université de Tübingen dans le cadre d’une thèse de troisième cycle. Son objectif était de s’assurer que ses découvertes soient vérifiées sur des cas équivalents afin que la Médecine Nouvelle Germanique puisse éventuellement être enseignée à tous les étudiants en médecine […] »
(Extrait de la biographie de Hamer présente sur le site canadien de la GNM : http://www.germannewmedicine.ca/documents/Biography%20-%20Dr.%20Hamer%20-%20French.pdf )

En fait, après la présentation ratée de ses théories sous forme de thèse par le truchement d’une forme académique reconnue et suffisante pour en établir la vérification scientifique adéquate, l’université de Tübingen n’a pu que les refuser parce que « non reproductibles ».
Face à cela, c’est alors qu’il sollicite ce qui ne s’est révélé être que de fallacieuses « vérifications », non plus auprès d’autres instances officielles scientifiques habilitées à le faire (°), mais, croyant faire illusion, en s’adressant au coup sur coup à des petits groupes de scientifiques. Il s’en est suivi la révélation de la manipulation ci-après.

(°) Question subsidiaire cruciale : pourquoi donc Hamer s’est-il limité à présenter une thèse à la seule université de Tübingen ? S’il pensait vraiment que cette dernière était de mauvaise foi, pourquoi ne pas avoir présenté sa thèse autre part et même à l’étranger ?

Comme de juste et pour des raisons étayées ici, la mise au rebut des théories de Hamer (comme celles de son suiveur Sabbah avec sa “Biologie Totale”) par la communauté scientifique s’ensuivit immanquablement,
En conséquence, la suggestion faite par l’auteur de cet article concernant une analyse en profondeur de ses théories, etc., est donc totalement sans objet car anachronique.

 


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