Ce sujet a priori léger aura donc permis à au moins la moitié des intervenants de poser une fois de plus, une fois encore qu’il existe une machine à abrutir, une usine à crétins qui produit des crétins et donc, qu’il existe de grandes masses de crétins.
Etant entendu qu’il faut et suffit d’énoncer cette assertion pour se situer au-dessus de cette masse de crétins.
Alors que les crétins sont constamment signalés partout, par convois entiers et même dans les familles, je n’ai encore jamais rencontré qui que ce soit se reconnaissant crétin. (Alors que con, oui)
Bizarre
Un des deux ou trois ressorts fondamentaux de toutes les conversations depuis 1960, ressorts qui sont mis à nus quand les protagonistes s’échauffent, quand ils ont épuisé leurs vernis d’argument original, à la seconde minute donc, c’est, avec celui du mythe du fascisme valant godwin depuis peu, avec celui du mythe du racisme, celui du mythe de l’usine à crétins.
S’opposer à quelqu’un autour d’un comptoir conduit automatiquement à être rejeté dans un de ces schèmes repoussoirs.
Avant 1960, il ne fallait surtout pas être éboueur, il ne fallait pas non plus vivre la misère sexuelle des immigrés (expression née du fait qu’on voyait les immigrés maghrébins faire la queue sur les trottoirs de la Goutte d’Or pour une passe à 25 Francs)
Depuis 1960, il ne faut surtout pas être un veau, il ne faut surtout pas être un lobotomisé, un crétin de la télé, un abruti de Coca.
Les méta repoussoirs d’avant 1970 étaient plus concrets, matérialistes. On pouvait donc prouver concrètement qu’on n’était pas dans la fosse, qu’on ne méritait pas l’insulte. (Et plus avant encore, vers 1850, il suffisait de s’habiller bien pour échapper à la fosse, à l’insulte)
Les méta repoussoirs d’après 1970 sont plus abstraits et donc plus pervers car plus personne ne peut repousser l’accusation d’être un crétin-par-endoctrinement (et aussi par méconnaissance). Plus personne ne peut prouver qu’il n’est pas dans la fosse.
Le seul moyen limite pour s’en sortir consiste à hurler plus vite plus fort que c’est notre rival qui est le crétin-idiot-imbécile-ignare-souséQIpé
Jamais, de toute ma vie, je n’ai entendu-vu-lu autant de bruit et jamais ce bruit n’a autant consisté en des insultes.
(Et ce qui est très bizarre au regard de l’Histoire qui ne nous avait pas habitués à ça, c’est que depuis 1960, nous n’insultons jamais plus les Allemands)
Les médias, la télé nous avait indiscutablement endoctrinés pour partie (a rappeler alors que les Romains aussi pratiquaient des messes donc des hystérisations) mais dès le moment où certains vigie-allerteurs ont commencé à dire que nous l’étions (Et les Shadock pompèrent) nous nous sommes mis à nous dénigrer les uns les autres.
Le fonds de commerce du « Les Français sont des veaux » est devenu le plus chéri de tous et il sert d’articulation à mille sortes de discours « Les merdias racontent des conneries et tu les gobes. Moi je vais te révéler la vérité ».
L’hystérie provient du fait que chacun de nous sait qu’il absorbe toujours et inévitablement de la farine animale par quelque trou et que cette absorpsion est considérée comme très mauvaise, très réductrice, très chosifiante, très toxique, très humiliante.
(Je dis absoption alors qu’une partie de ces ersatzs est absorbée, une autre partie est adsorbée, une dernière partie nous glisse dessus)
Tu peux prendre n’importe quel sujet, même de BD et, pif paf, au bout de deux échanges ya déjà le plein de crétins, de veaux, d’attardés mentaux et de mous du bulbe qui est fait.
Le tout étant servi dans un jus à base de « vomi », « chié », « salmigondis »...
Nous ne nous faisons plus confiance.
C’est le règne de la défiance entre enfarinés-enfumés
Pas glop comme ambiance.
Sinon, pour revenir dans le sujet du papier, quelqu’un a dit « Dans ce Tintin de Spielberg on se sent dans un jeu vidéo qui avance tout seul ».
Je ressens la même chose et assez fortement ;
Mais au fond, ça fait déjà un moment que je ressens ça. (les Indiana Jones, les Jurassic park aussi donnent cette impression que tout étant écrit d’avance, il n’y a plus qu’à accélérer le jeu)
Et dans 100% des BD, il y avait comme un déroulement inéluctable des situations.
Et seulement une partie des livres écrits proposent des histoires comportant des hiatus, des interruptions, des pauses, des hésitations, des blocages, des tentatives avortées.
La seule différence alors entre les supports papiers (écrits et dessinés) et le cinéma c’est que dans ce dernier média, la vitesse de la musique est beaucoup plus nettement et fortement imposée.
Quelqu’un l’a dit ici, il y a une telle rapidité de succession de scènes et d’exploits que le spectateur est hyper passif comme dans un grand 8. Il est secoué à une telle cadence qu’il ne peut plus réfléchir.
Dans les supports papiers, même si l’auteur enchâine des scènes fortes à un rythme rapide, le lecteur peut prendre son temps et faire une pause sur chacune d’elle. Au cinéma d’action c’est impossible.
Le cinéma d’action, surtout américain me donne régulièrement l’impression qu’il est conçu pour servir sert de rampe de lancement, de décor ou de thème à un prochain manège rapide de chez Disney
Mais bon, dans cinéma d’action il y a « action ». Celui qui va voir un film d’action ne cherche pas à voir Le Rayon vert. Il veut du grand 8.
On peut juste s’interroger sur le phénomène de la spécialisation des films, donc des genres. Etait-il fatal, indispensable qu’au cinéma comme au théâtre, comme dans la littérature, qu’il y eût des genres ? La vraie vie n’est pas un genre alors pourquoi ses représentations et images sont-elles divisées en genres ? Pourquoi ce triage artificiel et exagéré ?
10/11 06:42 - Deneb
Spielberg vient de découvrir que les acteurs de synthèse sont aussi efficaces que les vrais, (...)
10/11 06:13 - Alexandre
Comment ne pas être à 100% d’accord avec ce qui vient d’être dit par tangoche.. (...)
06/11 14:15 - Radix
Bonjour Donc on peut conclure que ceux qui aiment Tintin (BD) n’iront pas voir le film (...)
06/11 12:24 - mimul
Cela me rappel un peu le film « Danse avec Milou » mais je peux me tromper (...)
06/11 10:16 - fcpgismo
Je ne suis pas totalement d’ accord avec l’ article Le personnage est hyper beau et (...)
02/11 23:26 - boulduc
Merci Tangoche, Merci et bravo d’avoir tenu tête avec tant d’obstination et de (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération