Bonjour,
EUROPE : LA ROULETTE
RUSSE
L’accord européen sur la dette du 27 octobre laisse les modalités
de réduction de la dette grecque dans le flou. La dette de la BCE et
du FMI ne sera pas réduite.
Cet abandon de créance de créance de 50% sera limité entre 19% et
27% compte tenu de la recapitalisation des institutions financières
grecques (banques, assurances,...)
L’augmentation de la puissance de feu du FESF est minimale sans
modalités définies qui sera un équilibre à trouver entre l’option
assurance garantissant 20% de la première perte sur les obligations
souveraines et la mise en place d’un Special PurposeVehicule,
similaire à ceux qui ont causé la crise des subprimes de 2008.
La réaction des marchés était prévisible ainsi que l’appréciation
de l’euro à 1,40 dollar.
Les avis des spécialistes sont très critiques, notamment sur
l’incidence réelle de ce Haircut et sur le caractère de durabilité
revendiqué par Papandréou qui n’est pas garantie. Une grande
crainte de réactions sociales sur une diminution drastique des fonds
de pension apparaît, ainsi qu’une constes-tation de la
représentativité de l’organisme décisionnaire.
La mise en place du FESF renforcé soulève de grandes citiques :
1°) une aventure européenne très risquée conduisant à une crise
style subprime qui peut être démultipliée en cas de perte du AAA
de la France, aggravation de la situation italienne. Scénarii non
exclusifs les uns des autres dans un environnement totalement
incertain.
Les européens jouent au poker en tentant un bluff et s’il
échoue les besoins financiers se chiffreront en dizaines de
trillions d’euros. Une catastrophe mondiale.
2°) L’option de garantie de 20% d’assurance des premières pertes ne
réduit pas de façon significative le risque des détenteurs de
subprimes euros, car les défauts souveraains sont à faible
probabilité mais à coût important.
En cas d’évènement économique, financier grave, le FESF avec
l’effet de levier court le risque de perdre tous ses fonds propres.
Il ne semble que les auteurs du montage FESF n’ont pas totalement
pris conscience du risque lié à ce type de support. Un effet
pervers : certains états caractérisés par une gouvernance
plus ou moins défaillante relâcheraient leurs efforts.
Les financiers anglo-saxons souhaitent des bonds subprimes européens,
garantis par un prêteur possédant des moyens financiers sans
limites, donc la solution serait la BCE avec son pouvoir de création
monétaire. La garantie souveraine des états est insuffisante car
ils ne disposent pas des ressources suffisantes. Un autre danger
réside dans le fait que le FESF peut lui-même véhiculer la
contagion qu’il est censé combattre.
Répartir l’insolvabilité d’un ou plusieurs états peut rendre
insolvables des états qui n’auraient pas dû l’être, démonstration
du phénomène de contagion.
Autre effet pervers, des états à la limite d’une dégradation
(suivez mon regard) seront contraints de renforcer leurs plans
d’austérité, ralentir leur croissance pour maintenir cette note
démontré par le premier tour de vis fiscal en France.
Avec les avis, prévisions auto-réalisatrices des agences de
notations, de certains experts, les marchés seront attaqués et le
dispositif chutera. La BCE sera contrainte d’intervenir comme seule
garantie contre un krach définitif et ce malgré les avis du
Bundestag.
L’échec de la recapitalisation de DEXIA malgré les stress test
positifs de l’Autorité Bancaire Européenne notamment génère un
manque de confiance des banques constaté sur le marché de gros du
refinancement.
Ce plan de sauvetage n’est ni définitif, ni global car les problème
de la dette euro viennent du réel :
Le surendettement européen est similaire du monde de la
globalisation, ce qui explique la lourde pression des Etast-Unis car
les évènements européens constituent un modèle réduit, test dans
ce monde incertain tout comme l’exemple de la Grèce.
L’Europe est une étape de l’effondrement d’un modèle basé sur la
globalisation financière et non sur l’économie réelle. Mais aussi
une globalisation financière à l’écart de celle reposant sur
l’épargne et l’investissement moteurs de l’économie réelle.
L’erreur européenne a été de privilégier une croissance par la
consommation et non par l’équipement.
Le modèle européen de globalisation basé sur les déséquilibres
et le recyclage des capitaux est une étape qui inquiète les
bénéficiaires de cette globalisation financière avant une probable
dislocation.
Combien de temps ce bluff fonctionnerat’il ?