« Le constat est devenu presque banal : pas un seul député, un seul sénateur, un seul ministre musulman dans un pays qui en compte six millions. » C’est signé Ali Boulala, chargé de mission à la jeunesse à l’UMP-Savoie et Kamel Hamza, délégué départemental à l’UMP-Seine-Saint-Denis.
Dans Le Nouvel Obs, (interview de G. Bensoussan), des propos analogues : « L’Islam est la deuxième religion du pays. Ce n’est pas là un jugement de valeur, c’est une réalité. »
C’est là surtout une présentation fallacieuse de la réalité. Un sondage sortie des urnes CSA du 21 avril 2002 donnait :
Catholiques : 62 % (dont 26 % de non pratiquants)
Sans religion : 19,5 %
Protestants : 2 %
Musulmans : 2 %
Juifs : 0,5 %
L’islam n’est donc, au mieux, que la troisième conviction du pays, la France, ou plutôt la troisième conviction « dans » le pays, ce qui n’est pas forcément la même chose.
Toujours l’oubli des athées ; Début décembre 2002, lors d’un colloque à l’Assemblé Nationale, le ministre Sarkozy a parlé d’une « laïcité fondamentale, qui reconnaît toutes les religions, sans en privilégier aucune » (source : Actualité juive, n° 776, 19 décembre 2002, p. 27).
Cette position est hélas conforme à l’art. 1 (ancien art. 2) de la Constitution de 1958 : « Elle respecte toutes les croyances », qui oublie le respect de l’incroyance.
Selon F. Méjan « Laïcité de l’Etat en droit positif et en fait », publié dans l’ouvrage « La Laïcité » (PUF, 1960) :
« Le verbe respecter peut impliquer une prise de position favorable. On pourrait en déduire que l’Etat n’est plus neutre et incompétent en ces matières. [...] Rupture d’égalité entre croyance et incroyance »