Il faut être un peu tordu pour s’imaginer qu’une attaque contre l’Iran sera organisée à partir du territoire d’Israël, qui se trouve à plus de deux mille kilomètres de l’objectif.
Alors qu’il y a des bases toutes prêtes en Afghanistan, en Arabie Saoudite et dans les Emirats du Golfe Persiques, qui ne sont qu’à quelques centaines de kilomètres.
Sans oublier les porte-avions et les sous-marins lanceurs d’engins que l’on peut poster en face des côtes iraniennes.
I
Cette intervention militaire éventuelle en Iran, qui est déjà dans les cartons, ne ressemblera pas aux interventions en Irak ou en Afghanistan, car les objectifs politiques à atteindre sont complètement différents :
Il ne s’agira pas de chasser le régime des ayatollahs, bien que la chute des ayatollahs pourrait être obtenue comme un résultat collatéral de l’intervention, il s’agira seulement d’obtenir qu’ils renoncent à leur programme nucléaire militaire, d’une façon qui soit vérifiable par les organisations internationales.
Il est clair que les iraniens ne pourront jamais réaliser un programme d’armement nucléaire complet, c’est à dire qu’ils ne pourront jamais se doter de têtes nucléaires opérationnelles et installer sur leur sol les infrastructures lourdes qui sont nécessaires pour les utiliser.
Un programme dont la réalisation leur demanderait de toutes façons encore beaucoup de temps et qu’ils ne sont peut-être même pas capables techniquement de mener à bien.
Par conséquent rien ne presse.
Les israëliens ont bien sûr raison de jouer les impatients et d’agiter le chiffon rouge, puisqu’ils sont menacés en tout premier lieu, mais ce n’est pas eux qui interviendront pour solutionner cette affaire et ceux qui interviendront à leur place, c’est à dire l’ensemble du monde civilisé, ont tout le temps de mettre en place une réponse graduée.
D’ailleurs cette réponse graduée est dores et déjà mise en place, elle a commencé avec une pression économique et politique qui pourra s’accompagner éventuellement dans un deuxième temps d’une pression militaire progressive avec des frappes aériennes de plus en plus massives.
La publication prochaine du prochain rapport de l’AEIA, qui établira les réalités du programme nucléaire militaire de l’Iran et son état d’avancement, donnera bientôt l’occasion de passer à une phase de pressions plus lourdes, mais pas forcément à une pression militaire car cela est sans doute encore un peu prématuré.
En tous les cas, ce qu’il y a de certains, c’est que l’Iran n’aura jamais d’armes nucléaires opérationnelles, il est inutile que les ayatollahs se fassent des illusions à ce sujet.
Tout ce qu’ils auront à décider sera le moment où ils abandonneront la partie pour se conformer à la volonté et à la loi internationale.