Israël : la révolte des faucons suffira-t-elle ?
Non, non, je ne vais pas vous parler encore de la Libye ou des malheureux révoltés de Syrie, nourris au plomb tous les jours par un autre dictateur, ou de ceux qui se révoltent dans les rues un peu partout dans le monde pour dénoncer ce capitalisme forcené gaveur de riches et affameur de pauvres. Non, la révolte dont je vais vous parler et celle de personnes de haut rang, dans un pays devenu fou, aux dirigeants acculés, juste capables pour faire taire ceux qui grondent dans leurs rues (chez eux aussi) de se lancer dans une diversion qui serait pure folie, je le répète. Non, les révoltés dont je vous parlent s'appellent Meir Dagan et Youval Diskin, et au train où vont les choses, on pourra bientôt leur élever une statue, à ces deux faucons (car ça en est aussi, ne nous leurrons pas non plus). Un monument à ceux qui ont refusé de lancer une attaque qui serait suicidaire pour le monde entier, tant ses répercussions risqueraient d'être apocalyptiques. Ces deux-là partagent ou partageaient plutôt de hautes responsabilités : ce sont les anciens responsables respectivement du Mossad et du Shin Bet, et visiblement, il font tout pour qu'Israël ne se lance pas dans sa folie meurtrière souhaitée par ses dirigeants actuels. Etonnante transformation, depuis quelques mois... en Israël : deux faucons se seraient mués en colombes.
C'est de Netanyahou en personne qu'est venue la confirmation : selon lui, "des personnes" mal intentionnées auraient sciemment transmis à la presse ses plans secrets pour aller bombarder les installations nucléaires iraniennes. Meir Dagan et Youval Diskin ne sont pas cités, mais tout le monde pense à eux, depuis qu'ils se répandent dans la presse pour tenter d'infléchir la décision du premier ministre israélien. Des plans longuement élaborés en compagnie d'Ehud Barak, selon la presse. Des documents qui auraient atterri à la rédaction d'un journal koweitien, qui les a aussitôt rendus publics, ruinant les espoirs de Netanyahou de les garder secrets. Selon les journalistes les mieux informés sur la question, Amos Harel et Avi Issacharoff, d'Haaretz, en effet, seuls les deux hommes auraient été en possession de l'intégralité de ses plans funestes. Eux, mais aussi comme il se doit en la circonstance leurs services secrets, et le chef des armées, qui en aucun n'ont voulu être associés à cette aventure plus qu'aventureuse. Une attitude confirmée par Nahum Barnea du journal Yedioth Ahronoth : en Israël, depuis quelque temps, tout le monde est d'accord sur le fait que cette histoire ne repose pas sur du vent mais bien sur une triste réalité : Netanyahou a bien selon lui l'intention de mettre le feu au Proche-Orient et Moyen Orient, voir de précipiter la fin de son propre pays, tant le déclenchement d'une telle attaque verrait les pays arabes se jeter en masse sur Israël. "A force de présenter Ahmadinejad comme étant un Hitler bis, Netanuyahou à fini par y croire", note le Guardian qui révèle tous les détails de l'affaire. Selon Nahum Barnea, "Netanyahou qui a rêvé toute sa vie de devenir un autre Churchill, l'occasion se présente d'endosser son manteau". Au début de ce mois, Netanyahou avait même semble-t-il fait une nouvelle tentative de convaincre son cabinet de prendre la résolution d'attaquer, précise Richard Silverstein. Un cabinet acquis à sa cause, où seuls désormais s'oppposaient à lui Youval Steinitz, Dan Meridor, Moshé Yaalon, Benny Begin et Eli Yishai (le chef du parti ultra-orthodoxe Shass), précise le journal. L'avenir du monde est entre les mains de cette poignée d'illuminés !
Parmi les opposants, il y a aussi, fort heureusement "les hommes de l'art" : les aviateurs, comme celui dont je vous ai déjà parlé ici (*). "Dans Haaretz, un éditorialiste, Reuven Pedatzur, qui est aussi un ancien pilote de chasse de l'IAF et l'un des tous premiers analystes militaires, supplie pratiquement l'actuel commandant de l'IAF de se jeter sur la voie ferrée pour arrêter le train fou qu'est le projet pour une attaque contre l'Iran" ajoute Richard Silverstein : "si quelqu'un peut sauver Israël de la catastrophe, c'est bien son commandant de l'Air Force. Le major général Ido Nechushtan devrait murmurer à l'oreille du Premier ministre et au ministre de la défense qu'une attaque sur l'Iran Air Force ne peut pas atteindre ses objectifs. Les avions de la force aérienne peuvent certes atteindre l'Iran et même lancer des bombes, faut-il leur dire, mais au final finalement l'opération ne va pas détruire le programme nucléaire iranien. Au mieux, il retardera le programme quelques mois". C'est exactement la conclusion à laquelle étaient aussi arrivés Abdullah Toukan et Anthony Cordesman, dans leur épais dossier mené au nom du Centre d’études Stratégiques et Internationales de Washington : "La publication d’un texte aussi lucide, détaillé et exhaustif sur les options offensives d’Israël est une première. Ce rapport de 114 pages expose l’ensemble des informations disponibles sur les capacités militaires d’Israël et son programme nucléaire, ainsi que sur les développements nucléaires et les défenses aériennes de l’Iran, et sur l’inventaire des missiles dans chacun des deux pays. Après avoir passé en revue tous les cas de figure d’une attaque contre l’Iran, Toukan et Cordesman concluent : "Une offensive israélienne contre les installations nucléaires iraniennes est possible, (mais) elle serait complexe et hautement risquée et rien ne garantit que la mission dans son ensemble se solde par un succès."
Pour appuyer l'idée, et rendre la situation encore plus tendue, mercredi dernier, le 2 novembre, en catimini, Israël a testé un missile Jericho pouvant contenir une tête nucléaire, rappelle l'agence de presse Reuters. Parti de la base militaire de Palmachim, l'engin a été aperçu traversant le ciel israélien. Un missile, le premier envoyé depuis trois ans, décrit comme "balistique" : or, rappelle Aljazeera, entre Israël et l'Iran, il y a 1437 km à parcourir. Ce qui rend aussi un bombardement aérien seul extrêmement aventureux, les avions pouvant certes faire l'aller mais devant impérativement se poser au plus proche au retour : en Georgie, pensent les observateurs. Une aventure bien trop délicate qu'aurait aussi repoussée Gaby Ashkenazi, le chef d'état major des armées, convaincu par les arguements de Meir Dagan et de Youval Diskin. Lui aussi a depuis démissionné, pour montrer son opposition à cette attaque de l'Iran, racontée en juin dernier au New-York Times. "J'ai décidé de parler parce que quand j'étais dans le bureau de Diskin j'ai pu bloquer toute aventure dangereuse", a-t-il précisé. "Mais maintenant, j'ai peur qu'il n'y ait plus personne pour empêche "Bibi et Barak", a-t-il ajouté, en utilisant le surnom de M. Netanyahu." En écho à ces phrases inquiétantes, on apprenait en plus que le mois dernier, Israël avait mené des exercices de raids à longue distance au-dessus de la Méditerranée : ce n'est pas la première fois, mais la coïncidence est trop flagrante. Le 2 novembre, ce sont 50 avions de l'armée d'israël qui réédite des manœuvres, cette fois en... Italie, en Sardaigne exactement. Les exercices aériens se sont en fait succédés depuis plusieurs mois : début août c'était avec les américains, le 15 du même mois avec la Roumanie. Et symptome plus grave encore : en Israël même, on a recommencé les exercices de sécurité civile en cas d'attaque... de représailles.
Pour ceux qui seraient tentés de se demander pourquoi la Roumanie, il suffit de se remmémorer d'autres exercices antéreurs : "le 26 juillet à 15h20, un hélicoptère israélie Yasur ( c'est un sikorsky CH53, NDLR ) s »écrasait à 1300 mètres d’altitude près de la localité de Fundata en Roumanie centrale au cours d’un exercice international de sauvetage aéroporté baptisé Blue Sky 2010. 7 hommes ont péri dans l’accident dont 6 aviateurs israéliens. L’exercice devait se dérouler du 18 au 29 juillet à partir de la base aérienne de Boboc conçue pour offrir une parfaite interopérabilité aux forces de l’OTAN. Le site de renseignements Debka file citant des sources militaires, affirme que l’armée de l’air israélienne procédait à des simulations autour d’excavations situées en sites escarpés semblables à l’environnement des tunnels où l’Iran abrite ses infrastructures nucléaires. Debka explique en effet que suite au report par la Russie de la livraison de système S300, l’Iran a renoncé à la protection antimissiles et sanctuarise ses sites nucléaires en les installant dans de profonds tunnels percés au cœur de montagnes culminant à 2000 m".
De quel arsenal disposent Netanyahou et Barak pour bombarder l'Iran ? Des engins cédés en 2009 par Barack Obama : En fin 2009, l'administration Obama a transféré 55 bombes anti-bunker vers Israël. Ces bombes de 5000 livres en théorie placent Israël en position d'attaquer l'Iran est ses installations nucléaires enterrées - ou pour cibler des bunkers enterrés du Hezbollah au Liban". C'est un "câble" intercepté par Wikileaks le 28 nombre 2009 qui l'avait révélé. En échange, Netanyahou avait gelé la construction d'immeubles en territoires occupés de Jerusalem-Est. Il vient de les reprendre à l'annonce de l'entrée de la Palestine à l'Unesco. Il faut préciser ici que ce ne sont pas 55 bombes GBU-28 dont dispose Israël aujourd'hui : le pays en avait déjà reçu 100 unités en avril 2005, une livraison qui s'était grandement ccélérée en juillet 2006, lors de l'attaque du Liban où quelques unes avaient été utilisées. Au bas mot, Israël en détient au minimum une centaine donc à nouveau. L'engin permet de percer le béton à grande profondeur et semble particulièrement adapté à l'attaque des bunkers souterrains où sont enfermés les laboratoires iraniens, notamment les milliers de centrifugeuses dont disposent les physiciens. Ce n'est pas une petite bombe : elle fait plus de 5,80 m de long ! Selon Wikipédia ; "son corps est dérivé d’un fût de canon d'artillerie de 8 pouces (203 mm). C’est donc avant tout une grosse masse métallique qui, avec son énergie cinétique, est capable de pénétrer jusqu’à 30 m sous terre ou 6 m de béton avant d’exploser. La charge de la bombe comprend 286 kg (630 lb) d’un explosif puissant ; la nature du reste de la charge est classifiée mais est soupçonnée d’être principalement constituée d’uranium appauvri. Le corps de bombe sans kit de guidage est le pénétrateur BLU-113. La bombe a subi des essais dans le Nevada, un centre de test majeur pour les États-Unis. Elle s'est avérée capable de pénétrer à plus de 30 mètres dans le sol et à plus de 6 mètres dans le béton."
Comme vecteurs d'emport, Israel possède 35 F-15I Raam et autant de F-16I Soufa capables de voler 1700 km sans ravitaillement. Chaque appareil peut être muni de 2 bombes : on dépasse déjà largement les stocks disponibles. Comme ravitailleurs, israël présente moins d'une dizaine de KC-707, remis à neuf depuis 2009, et cinq KC-130H. Le 18 janvier 2010, le 8eme exemplaire avait été mis en service, à 23 millions de dollars pièce la transformation d'un 707 en tanker : jusqu'ici, on ne s'en était pas préoccupé en Israël. L'avion emporte 85 tonnes de kérosène et chacun ne peut ravitailler qu'un seul chasseur à la fois (il n'y a pas de pods dérouleur sous les extrémités d'ailes). S'il y a bien un signe de préparatifs, c'est bien ce renforcement de la flotte d'avions-citernes ! Pour réussir les bombardements, il faudrait idéalement des commandos infiltrés au sol pour guider les trajectoires et désigner les cibles au laser tels les Sayeret Shaldag ("Kingfisher ou Martin-pêcheur", dite Unité 5101), car ces bombes ne sont pas GPS mais laser. Les lancer est tout un art : comme elles sont immenses, il faut impérativement qu'elles tombent avec un angle de 90° de la surface d'impact pour pouvoir s'enfoncer (avec l'effet cinétique). Sur de nombreux clichés d'essai, effectivement ce genre d'engin tombe... à la verticale.
Mais Israël, qui a plus d'un tour dans son sac militaire, et des techniciens confirmés à peut-être déjà contourné cette limitation de l'illumination laser. En effet, des techniciens israëliens ont réalisé le SPICE (pour Smart, Precise Impact, Cost-Effective), une sorte de kit GPS qui pourrait remplacer la tête laser de la bombe initiale. Mais à ce jour le système est une bombe elle-même, et non une simple tête, disposant également d'ailerons (la bombe à 12 surfaces de contrôle au départ répartis par quatre bien entendu) pour mieux évoluer après le largage : cela lui permet par exemple d'être larguée à 60 km de sa cible... et de la trouver. Croyez-le si vous voulez, mais le 8 février dernier, la Grèce (aidée par l'argent européen !) a acheté des "SPICE 1000 et 2000"..., pour plus de 100 millions d'euros. De quoi alourdir un peu plus sa dette...
Reste la route à prendre, pour les chasseurs-bombardiers, très bien analysée ici dans "Algérie-Focus" de février dernier. Trois itinéraires étaient prévus, le premier passant par la Turquie : étant donné le net refroidissement des relations entre les deux pays depuis l'affaire des flotilles, on ne peut considérer que les deux suivantes : "la deuxième route d’une distance de 2 160 kilomètres consiste à voler par le Sud Est à partir du Golfe d’Akaba en passant par la Jordanie près de Amman puis par l’Irak dans toute son étendue. Le ravitaillement en vol s’effectuera vraisemblablement au-dessus du territoire irakien et exigera l’approbation des Américains ainsi que celui du gouvernement irakien. Cette route permettra à l’aviation israélienne de passer moins de temps au-dessus du territoire iranien en parcourant le minimum de distance possible et ce, contrairement à la première option. Néanmoins, les avions israéliens prendront le risque de passer près des bases iraniennes non loin de la frontière irakienne là où elles sont le plus en alerte."
Si la Jordanie n'est pas un problème (lors de l'attaque du réacteur de Saddam ils n'avaient rien vu passer !), le survol de l'Arabie est loin d'être acquis, même si l'Arabie a déjà clamé sa haine de l'Iran. On le constate aussi : l'attaque ne pourrait avoir lieu qu'avec l'accord du survol de l'Irak qui n'est pas non plus acquis, même si les américains pèsent toujours sur les décisions du pays, qui, à vrai dire n'a absolument pas les moyens d'empêcher militairement le passage des avions israëliens. Les irakiens ont acquis 18 F-16 US pour 3 milliards de dollars en juillet dernier seulement, ils sont loin encore d'être demain à Bagdad : ils ne sont pas attendus avant 2013 !
Reste la troisième possibiité : "La dernière route s’étend sur 2 410 kilomètres et traverse le Nord de l’Arabie Saoudite d’Ouest en Est jusqu’au Golfe Arabe. A partir de là, elle oblique par le Nord Est à travers l’Iran afin d’atteindre Natanz. Les Israéliens seraient confrontés dans le cas où ils opteront pour cette route à des difficultés diplomatiques, voire militaires d’autant plus si les avions israéliens recourront à un ravitaillement en vol au moment de leur passage par le territoire saoudien. Mais il ne faut pas sous-estimer l’orientation actuelle de la politique iranienne de l’Arabie Saoudite qui serait susceptible de faire volte-face". Cela paraît tout aussi délicat en effet, quoiqu'en juillet 2009 on annonçait l'accord donné par l'Arabie Saoudite. Selon Oumma, la raison serait aussi religieuse, par crainte de l'expansion chiite dans la région : "Dans certains pays et auprès d’une partie croissante de la population, la menace chiite est si prégnante qu’elle supplante désormais l’opposition à Israël. Certains médias, journaux, sites internet, chaînes de télévision et même, certaines autorités religieuses voient la lutte contre l’influence chiite prioritaire face à la menace israélienne. Ce renversement de tendance a aussi été favorisé par le climat d’hostilité croissante à l’égard des chiites consécutif à la guerre civile irakienne où les terribles affrontements intercommunautaires de 2005-2007 ont marginalisé la minorité sunnite du pays. Le royaume saoudien, concurrencé par la République Islamique d’Iran dans sa lutte pour le leadership de l’Islam mondial et échaudé par les récents succès des alliés de Téhéran dans la région (au Liban comme en Irak) met toutes ses forces dans la bataille pour empêcher l’avènement d’un croissant chiite revanchard et conquérant". Au retour, l'option géorgienne doit aujourd'hui encore se tenir.
On le voit, cette attaque délibérée de l'Iran ne pourra se décider seule : l'Arabie Saoudite sera le pays qui le décidera ou non de sa faisabiité. Mais d'autres sont sur les rangs des décideurs : les USA, par "obligation" vis à vis de son électorat massivement pro-israélien, et d'autres pays comme la Fance, avec un Sarkozy qui a récemment évoqué le "danger iranien". Mais aussi l'Angleterre, une participation à la décision finale révélée par un voyage "discret" survenu la semaine dernière du secrétaire d'Etat anglais William Hague à Tel-Aviv : au sujet des discussions : "les progrès de la paix et l'Iran" a-t-on dit offciellement. Officieusement, l'accord ou non donné par la Grande-Bretagne à l'intervention. Enfin, la confirmation de l'imminence de l'attaque est venu du président israélien en personne. Lors d'une visite à Chypre, il avait tout d'abord rappelé que " la question du programme nucléaire militaire iranien ne concernait pas seulement Israël, mais le monde entier", ce qui constituait un appel du pied à peine déguisé à soutenir une intervention. Le 5 novembre, de retour en Israël, il avouait que c'était prêt, lors d'un entretien donné sur une chaîne privée israélienne : "une attaque contre l'Iran" de la part d'Israël et d'autres pays est "de plus en plus vraisemblable" a-t-il dit. Avouant par la même que cette attaque ne se ferait pas uniquement par le biais des avions israéliens. LAngleterre, les USA et peut-être bien même la France (qui sait, avec notre Reagan de poche !) pourraient être de la fête... de ce désastre annoncé. Tout bombardement risquant de provoquer une dissémination de matières radioactives.
Au final, on constate avec effroi que ces assassinats ciblés de techniciens iraniens réalisés sans nul doute par le Mossad ou l'introduction dans les circuits informatiques de la centrale iranienne d'un virus conçu en Israël (Stuxnet, essayé... à Dimona ** !) n'auront donc pas calmé les ardeurs d'un premier ministre qui rêve toujours aussi de venger un jour son frère Yonatan Netanyahu, le seul soldat israélien mort à Entebbe (***). Ceux qui ne comprennent pas l'attitude actuelle du premier ministre israélien peuvent toujours tenter de l'expliquer par cette psychologie familiale disons plutôt... tourmentée. Pour Ehud Barak, ce serait plutôt l'obtention d'une aura nouvelle : soldat le plus décoré d'Israël, ancien premier ministre lui-même, remplacé par Ariel Sharon, il rêve toujours d'une gloire planétaire supplémentaire, lui aussi : discrédités par les mouvements de la rue, l'option militaire qu'ont choisie ses deux-là n'est pas fortuite. Aujourd'hui encore, leur pays est divisé sur cette probable intervention. Mais l'histoire, plus tard ne leur donnera pas raison, en les accusant d'avoir provoqué un cataclysme dans le seul but, au final, de redorer leur blason personnel. Israël, seul pays de la région à posséder l'arme nucléaire (****) ne veut décidément pas partager cette hégémonie. C'est du domaine de la coyance, pourrait-on croire : comme si le "feu du ciel" ne pouvait être octroyé qu'à un seul Dieu. Le problème étant quand il y en a plusieurs...
PS : à noter que G.W.Bush avait lui aussi été tenté d'attaquer l'Iran et que parmi les plans envisagés il y avait la modification complète de la soute des B2 : le crash de l'un d'entre eux en février 2008 allait mettre fin à ses espoirs. Comme pour Israël en ce moment, Bush avait dû faire face à une fronde, en particulier à celle de l'amiral Fallon. Aujourd'hui, sa nette opposition est (enfin) documentée.
sur les relations entre les USA, Israël et l'Iran :
sur le stock israélien de bombes :
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/5200-tonnes-de-bombes-pour-quoi-49884
sur les tractations entre les USA et l'Iran :
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/une-derniere-tasse-de-the-avant-l-36163
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/une-derniere-tasse-de-the-avant-l-36163
sur le refus des militaires US d'engager le conflit :
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/l-iran-a-dick-cheney-sorry-no-bomb-32552
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/une-purge-stalinienne-dans-l-us-40807
l'étonnante méthode de surveillance utilisée :
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/le-tout-dernier-drone-de-l-us-air-46947
sur les préparatifs et la surveillance des sous-marins :
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/l-iran-la-bombe-et-les-dauphins-31008
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/l-uss-jimmy-carter-peche-au-gros-35509
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/refus-de-priorite-a-un-sous-marin-79451
l'hypothèse du B-52
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/et-si-l-iran-avait-la-bombe-mais-52143
sur l'échec des préparatifs de bombardement par modification des B2 :
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-crash-d-un-b-2-spirit-offre-un-36415
sur les tentations françaises :
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/a-trop-jouer-avec-le-feu-on-se-32218
(*) en trois épisodes, l'encombrant pilote héros israélien :
1) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/yiftah-spector-cet-encombrant-69533
2) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/yiftah-spector-cet-encombrant-69535
3) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/yiftah-spector-cet-encombrant-69603
extrait : "Des Yiftah Spector, cet "homme d’honneur en uniforme", il n’y en a pas encore assez là-bas semble-t-il, où le bruit du canon résonne toujours au sein des ministères activé par des va-t-en guerre extrémistes. Ce pays a aujourd’hui besoin d’honneur, pas de déshonneur."
(**) on peut lire ceci à ce sujet :
1) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/mille-soleils-au-neguev-1-73574
2) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/mille-soleils-au-neguev-2-73661
et
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/atom-heart-fucker-saison-12-lsrael-76157
(***) Opération résumée (militairement) ici :
http://www.youtube.com/watch?v=Z1ct-meb6U0&feature=player_embedded
(****) rien n'est moins sûr : pour beaucoup d'observateurs, l"Arabie Saoudite la posséderait aussi, ainsi que ses vecteurs, des missiles russes C-SS2, construits par les chinois, disposés en silos enterrés en 1989. Une autre source évoque un nouveau deal avec la Chine, passé en 2003, pour le renouvellement des engins. Deux sites sont concernés : al-Sulaiyil, à 500 km au sud de Riyadh et à al-Joffer, 100 km au sud de Riyadh. Un autre contrat de 2 milliards de dollars passé avec les russes l'aurait été pour des missiles S-400 de défense (contre une attaque iranienne).
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