Je suis d’accord avec vous qu’un pays ce n’est pas un ménage ni une entreprise.
Néanmoins, le ratio dette/PIB est un peu spécieux dans le sens où il nivelle tout :
la dette de la Grèce équivalant à 150% de son PIB constitue un risque systémique beaucoup moins important que la dette de la France équivalant à 86% de son PIB ou celle des USA équivalant à 100% de son PIB.
Pourquoi ?
Les États empruntent sur les marchés (on peut discuter de la pertinence de cette démarche, mais ce n’est pas la question), devant éprouver la concurrence d’autres États et d’autres acteurs provenant d’autres « secteurs institutionnels » (secteur financier, entreprises...).
Par conséquent, à force que les dettes des gros pays montent, leur financement devient de plus en plus problématique.
C’est ainsi que l’Italie qui a un ratio dette/PIB moindre que la Grèce est un cas beaucoup plus épineux.
Le défaut de paiement d’un ménage ou d’une TPE est en soi un événement anecdotique alors que celui d’un grand état est un événement potentiellement cataclysmique. Néanmoins, un pays a des marges de manœuvre qu’un ménage n’aura jamais, notamment de créer de la monnaie, ou de lever des impôts ou encore d’envoyer paître (une partie de) ses créanciers.
Ensuite, comparer au PIB est un peu farfelu alors qu’on devrait comparer les dépenses aux revenus et au patrimoine de l’État. Un état a un patrimoine financier et non financier qu’il faudrait pouvoir évaluer et on se rendrait vite compte qu’un état est souvent plus riche que ce que l’on pense (sauf quand on a déjà tout vendu).
La GB a un ratio dette/PIB environ sept ou huit points inférieur à celui de la France mais cette dernière a un patrimoine plus conséquent.
Il faudrait rappeler à tout le monde que la dette au sens de Maastricht est une dette brute.