Je pense que les raisons qui poussent des salariés à se mettre en grève sont toujours légitimes : refus de voir sa compagnie privatisée (on sait ce que donne la course à la rentabilité, surtout dans des domaines comme le transport où la sécurité est également en jeu), agressions de conducteurs de bus, refus de classes surchargées ou de suppressions de postes dans l’éducation nationale, refus des personnels soignants de voir leurs conditions de travail se dégrader (et donc nos conditions d’hospitalisation, c’est déjà pas marrant d’être obligé d’aller à l’hôpital !)
Le problème, c’est qu’on a l’impression quand on regarde la télévision qu’on se met de nos jours en grève avant même toute tentative de negociations.
Il vaudrait mieux que les médias mettent plus en avant dans leur information les tentatives de négociations impossibles avec le patronat, les étapes de ces négociations ratées, le dialogue refusé, dont il résulte ensuite une décision de grève, parce que c’était le dernier recours.
C’est vrai que les grèves de transport pénalisent souvent d’autres
salariés qui peuvent même perdre une journée de travail, sans compter la
fatigue supplémentaire dont ils se passeraient bien. Mais à cause de ce manque d’informations, tout le monde est agacé par les grèves et ne comprend plus leur utilité. Si nous étions mieux informés des négociations qui ont eu lieu auparavant, et qui se sont heurtées à un mur, on comprendrait mieux que ces grèves sont faites aussi dans l’intéret de tous.