Ce que vous mettez en lumière n’est pas un phénomène nouveau ou isolé :
Lorsque certains médicaments ne sont plus protégés par le Brevet initial, ils peuvent être génériqués et comme le coût de fabrication n’inclu plus les indemnités liés à la recherche et à la découverte du produit, cela en diminue parfois considérablement le prix.
Partant de cela les Laboratoires qui ne sont pas des Philanthropes, tente de se protéger de la concurrence des nouveaux arrivants, en « lançant » une nouvelle molécule sensée remplacer la première « en mieux ».
Cela serait de bonne guerre si le SMR ( service médical rendu) était réellement effectif. Or votre article le montre très bien, cela n’est pas du tout évident.
Cette « astuce » des Laboratoires est largement employée et concerne parfois des classes entières de médicaments. La plus emblématique concerne les IPP (Inhibiteurs de la Pompe à Protons) vulgairement appelés « anti-ulcéreux » pour simplifier. Cet une classe de médicaments forts couteux et dans les tous premiers au palmarès des prescriptions . Donc l’enjeu est de taille pour la réduction des frais de santé liés aux médicaments.
Et bien figurez-vous que le chef de file de cette classe médicamenteuse est l’ emblématique MOPRAL, un produit remarquable par son efficacité. Lorsque celui-ci est arrivé aux limites de sa protection par le Brevet, un certain nombre de nouvelle molécules sont apparus avec de nouveaux brevets, chacun sensé apporter un « SMR » supérieur à la molécule nouvellement génériquée. Les premiers a « dégainer » sont bien souvent les mêmes Laboratoires ayant découvert, créé et exploité la première molécule.
En fait si l’on regarde d’un peu plus près, on se rend vite compte que « les créations » ne sont bien souvent que des variantes à peine modifiée ( tantôt un racémique, tantôt une forme Iso, le rajout d’un groupe secondaire à la molécule ou plus simplement une légère modification du dosage ou de la forme ), par rapport à la molécule initiale. C’est vraiment pas évident de trouver un avantage au remplaçant nouvellement Bréveté.
En cela se profile un véritable scandale quand à la complaisance de l’Agence du Médicament pour ces nouveaux brevets d’ innovation plus que suspects. Depuis une dizaine d’année environ, nous assistons à chaque passage d’une molécule dans le domaine public, (d’une famille donnée de médicaments), à la mise sur le marché d’un nouveau « BlockBuster », très très proche du précédent. C’en est écoeurant.