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Commentaire de Yrvan

sur N'importe qui peut enseigner à des bons élèves


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Yrvan 12 novembre 2011 00:31

 

L’école dans notre république […] se doit d’aider nos jeunes à réussir leur vie.’

 

Confondre la prêtrise et le métier d’enseignant… c’est presque une pathologie. Confondre le métier d’enseignant et celui de parent une mystification.

 

Ce quasi auto-panégyrisme dispense trop d’illusions pour être, me semble-t-il, crédible. Lorsqu’on la ramène trop sur ses compétences, on finit par dénaturer ses propres convictions… Et des convictions, certes, il en faut pour ‘tenir’ dans ce milieu.

 

C’est une évidence que le système scolaire en France méprise et dévalorise les filières techniques ou  manuelles. Mais pas pour des raisons idéologiques, comme le croit l’auteur de cet article. Pour de simples motifs économiques.

Le motif idéologique s’investit dans la dévalorisation des études gratuites, donc de l’école publique.

Les causes de la dégradation de l’enseignement public en France sont malheureusement simples et connues :

1°- Le refus idéologique d’organiser une quelconque sélection dans les établissements, hormis quelques exceptions ciblées.
A l’heure actuelle dans l’enseignement public en France, il est par exemple interdit de créer des classes de niveau. Les élèves brillants doivent donc supporter les élèves en difficulté scolaires et les élèves violents. C’est le principe de l’« égalité des chances »...et sans doute aussi, pourquoi pas ... des tempéraments. Alors qu’autrefois grâce aux options il était possible de sélectionner les élèves en fonction de leur choix de langue (par exemple Allemand 1ère langue/ ou russe/ou latin), c’est interdit de nos jours... On saupoudre donc dans les classes un peu de bons élèves avec beaucoup de moyens et pas mal de carrément retardés. (Je précise que la « droite » au pouvoir cautionne à 200% ce système).
2°- Ce principe bidon d’« égalité » des chances » dissimule en fait un argument économique imparable : l’enseignement public (primaire-collège-lyçée) dit « général » ne coûte pas cher. Cela coûte bien moins cher par élève que de créer des écoles d’apprentissages spécifiques dès la classe de cinquième, comme autrefois, ou comme cela se pratique dans d’autres pays. Un atelier de formation en mécanique, plomberie, etc., cela revient par élève beaucoup plus cher... et même très cher.
3°-La loi oblige en outre les établissement publics à accueillir les élèves violents qui ont été exclus dans d’autres établissements. Sans limitations du nombre d’exclusions. Ce n’est pas le cas pour le privé. Ces élèves évidemment empêchent leurs camarades de travailler.

4°- Il est particulièrement mal vu pour les directeurs d’établissements scolaires publics de faire remonter dans les rectorats trop de cas d’indiscipline ou de violence. Cela montre que l’on est pas capable de « tenir » ses troupes. Pour pouvoir avancer dans ces carrières, il faut donc minimiser systématiquement voire nier ces problèmes d’élèves violents ou attardés ou inadaptés dans l’enseignement de type général. On y est pratiquement noté au nombre le moins élevé possible de conseil de discipline. Résultat, on ne vire presque pas, ou alors pour des cas très graves. Le quotidien des établissement scolaires en France est donc devenu invivable, d’abord à cause de l’absence de discipline organisée, pour des raisons autant idéologiques qu’économiques. 

L’idéologie démagogique d’une classe d’âge au niveau du bac est donc largement partagée par l’idéologie libérale qui ne voit dans chaque élève qu’un facteur coût. Le résultât est donc un pourrissement généralisé du système éducatif public.

C’est un fait que tout le monde n’est pas capable de courir un 100m en dix secondes, ou de sauter en hauteur à 2m. Pourtant, les démagogues de l’« égalité des chances » n’ont jamais cherché à donner des cours de soutien ou de rattrapage aux élèves en difficulté en éducation physique ou en technologie. C’est un fait tout autant  que les intellects ne sont pas égaux. La ‘valeur travail’ ne compense d’ailleurs pas grand-chose. Sinon, il suffirait à tout un chacun d’apprendre la composition musicale et d’y travailler 10 heures par jour pour créer une œuvre géniale. Ce n’est pas le travail qui fait Beethoven. Mais Beethoven, je ne l’aurais certainement pas choisi comme boulanger. Un boulanger est pourtant tout autant ‘utile’ que Beethoven.

J’ai connu des élèves extrêmement brillants être ‘démolis’ par ce système, non pas par l’institution scolaire en elle-même, mais bien par leurs camarades, parce que lorsque l’on est noir et un élève brillant dans certains quartiers, de très nombreux ‘quartiers’, cela se paye très cher…

C’est la sélection au mérite qui a crée la qualité du système scolaire en France depuis des générations, que ce soit dans l’enseignement général ou dans les filières ‘manuelles’ ou d’apprentissage.


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