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Accueil du site > Tribune Libre > N’importe qui peut enseigner à des bons élèves

N’importe qui peut enseigner à des bons élèves

L’école dans notre république n’est pas seulement un lieu d’enseignement, elle est au niveau symbolique, le réceptacle de l’idéal républicain. Elle se doit d’aider nos jeunes à réussir leur vie.

C’est un coup de gueule, je suis professeur en lycée technique avec des classes pas toujours faciles. J’ai choisi ce métier et je suis fier d’enseigner à des jeunes souvent en rupture de ban avec l’éducation nationale. J’en ai assez d’entendre tous ces professeurs biens pensants crachés leurs venins sur les classes difficiles et ses jeunes issus de milieu modeste incapable d’apprendre.

Mon administration ne faisait remarquer que mes cours étaient parmi ceux qui avaient le moins d’absentéisme. Mes élèves viennent dans mes cours parce qu’elles que soient leurs lacunes ils sont respectés et parce que j’essaie de rendre le savoir joyeux.

Nous avons des élèves pour qui dans leur famille, l’école est souvent synonyme d’échec et le savoir d’oppression. Eux et leurs parents vivent dans une société, ou ils ont été écartés de filières nobles et leurs parents ont souvent été ramenés à leurs piètres conditions sociales par leur employeur ou par un fonctionnaire d’une administration quelconque c’est-à-dire par des personnes ayant plus ou moins de savoir.

C’est la noblesse du métier d’enseignement de donner envie, de donner de l’ambition à nos gamins, qui bien souvent ont été stigmatisés. Combien de mes collègues déclarent de façon péremptoire que tel élève est nul (voire est nul comme son frère ou sa sœur). Pour moi, la plus grande réussite, c’est quand j’ai un élève fragile, qui a une piètre opinion de lui-même, et petit à petit, en l’aidant le rassurant et en évitant de le mettre en situation d’échec, il s’ouvre, progresse et prend goût aux études. Alors évidemment, il a des échecs, des moments difficiles, mais personne ne m’a mis un pistolet sur la tempe pour passer le concours et je suis fier, très fier de mon métier. Je ne peux vous décrire le bonheur indicible quand 5,10 ou 15 ans après on revoit un ancien élève et que celui-ci vous déclare que vos cours sont parmi ses meilleurs souvenirs de lycée.


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14 réactions à cet article    


  • Bilou32 Bibi32 11 novembre 2011 09:15

    Entièrement d’accord avec vous. C’est bien sûr avec de mauvais élèves que l’on voit les bons profs. Dommage que l’ enseignement ne possède pas assez de vrais passionnés comme vous. Félicitations pour votre travail ! 


    • lemouton lemouton 11 novembre 2011 10:59

      +1 pour bruno

      et pour bibi —> détrompez vous, dans les lycées professionnels, ils sont nombreux les profs comme Bruno, qui en mettant de coté les directives académiques des inspecteurs, s’adaptent à leur public et l’ amène (ou du moins ils essaient) à lui faire découvrir sa propre valeur.. smiley


    • Bilou32 Bibi32 12 novembre 2011 09:29

      En effet Lemouton, j’ai deux fils qui ont suivi des filières professionnelles, et les enseignants y sont beaucoup plus motivés par la réussite de leurs élèves. Pourtant beaucoup arrivent là en situation d’ « échec ». Par contre dans l’enseignement général...



      • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 11 novembre 2011 10:51

        Il est vrai qu’il y a des élèves qui dégoûtent les profs de leur métier.

        Il est aussi vrai qu’il y a des profs qui dégoûtent les élèves d’aller étudier...

        Je remarque que l’auteur de ce papier enseigne dans le technique. Dans l’enseignement général on ne sait bien souvent que dégoûter les élèves qui voudraient pouvoir penser avec leurs mains et produire autre chose que des devoirs écrits.

        • Daniel Roux Daniel Roux 11 novembre 2011 11:26

          Bravo à tous ces professeurs quelque soit la « filière », qui donnent le goût d’apprendre à leurs élèves.

          Il serait peut-être temps de remettre les pendules à l’heure et les choses à l’endroit : Le rôle de l’éducation nationale est d’enseigner aux enfants ce qui leur est nécessaire pour appréhender le monde, apprendre à raisonner, favoriser la curiosité et les échanges.

          Laissons aux entreprises la responsabilité d’enseigner les métiers. Elles sont les mieux à même à décider de leurs besoins en la matière.

          A l’éducation nationale de transmettre les savoirs théoriques, à l’entreprise les savoirs pratiques.


          • lemouton lemouton 11 novembre 2011 12:03

            «  Laissons aux entreprises la responsabilité d’enseigner les métiers.... à l’entreprise les savoirs pratiques. »

            et non daniel.. ce n’est pas aussi simple.. smiley

            Transmettre une connaissance, un savoir, cela est un métier..

            bien sur, certaine personne, sans etre enseignante, sont douées naturellement sur ce point, mais ce n’est pas parce que l’on « sait » que l’on « transmet » facilement..

            Et ensuite qui croyez vous que les entreprises iront sacrifier par temps difficile —> le moussaillon passe à la casserole..  smiley


          • Gens_d_Ormesson Gens_d_Ormesson 11 novembre 2011 12:29

            "Laissons aux entreprises la responsabilité d’enseigner les métiers. Elles sont les mieux à même à décider de leurs besoins en la matière.« 

            Quand les Entreprises auront besoin d’esclaves, elles se tourneront vers l’éducation qui leur proposera des sujets »théoriquement« viables... Mais bordel, c’est exactement ce qu’il se passe !

            L’entreprise ne vous enseigne pas un métier, elle vous forme à une profession. Distinction subtile, enculage maximum.

            J’en ai appris des choses pendant ma formation. Aucune qui n’aura résisté à la »réalité du monde du travail" comme on aime à le dire. Quoi ? On dessine encore à la main dans certaines écoles d’architecture ? On utilise encore du bois massif dans l’enseignement de la menuiserie ? Ne faut-il pas vivre avec son temps ?
            Vous voulez-vivre avec ce temps là vous ?


          • Bilou32 Bibi32 12 novembre 2011 09:39

            Il semblerait qu’actuellement l’éducation nationale ne serve plus qu’à formater les esprit, et éviter de raisonner. Surtout pas à devenir curieux de tout, et à réfléchir . Ma fille en troisiéme est déjà en train d’étudier la crise Lybienne en histoire (terminée après « la brillante intervention humanitaire de l’Otan » d’après le cours)  ! Incroyable de voir ce que l’on peut raconter comme bobards là dessus ! Même au collège, le conditionnement est déjà présent.


          • focalix focalix 11 novembre 2011 13:36

            Le titre est un peu provoc, il convient de le lire comme une boutade smiley

            Il n’y a pas de mauvais élèves, il n’y a que de mauvais maîtres (ou, aujourd’hui, des maîtres qui n’ont pas reçu une formation adaptée, mais cela est un autre débat).

            Dans toute classe, il y a ceux qui ne posent aucun problème de compréhension (ils « réagissent au quart de tour »), ceux qui nécessitent plus d’attention et ceux qui sont vraiment en difficulté. En exagérant à peine, c’est pour ces derniers - si j’ose dire - que les maîtres sont payés.

            L’école est, justement, le seul lieu de redistribution des chances au départ. C’est une mission immense, non rentable à court terme mais nécessaire. Une nation qui élude cette question est une nation en voie de sous-développement.
             
            C’est pour cela qu’ont été créés les RASED (réseaux d’aide spécialisée aux élèves en difficulté).
            Et ce sont précisément les postes affectés à ces réseaux qui sont les premiers touchés par les « charrettes » du régime actuel.
            Cela entre dans la vision capitaliste et productiviste qu’ont nos gouvernants de l’Education, vision personnifiée par Luc Chatel, ministre de l’Education Nationale, ultra libéral, ancien DRH chez l’Oréal. Qui mieux que lui pouvait organiser le casse de l’Ecole Publique ?

            Faut-il le rappeler ? Nos enfants ne sont pas là pour entrer dans la société actuelle. Nos enfants SERONT la société future.

            Concernant l’enseignement technique, l’entreprise a, certes, son rôle à jouer (apprentissage, stages). Mais l’enseignement technique ouvre de nombreuses filières pour des enfants qui n’ont rien à battre des niaiseries de Ronsard.

            Dans tous les cas, enseignement général ou technique, cancres ou forts en thème, une solide formation pédagogique s’impose !

            _________________________________________________________
            Le meilleur moment de l’amour, c’est quand on redescend par l’escalier.
            Buridan, qui jamais dans sac en Seine jeté ne fut, mais bon


            • Gilles BERTIN Gilles BERTIN 11 novembre 2011 17:16

              Combien d’élèves ? Sont passés par cette voie de garage (les zonzons) ayant réussi un BEP, on poursuivi avec un BACpro et fini avec un DUT ? Bravo les profs !!!!A+


              • velosolex velosolex 11 novembre 2011 17:37

                Bravo pour votre article, et surtout pour votre intelligence de l’enseignement.
                L’éducation nationale se gargarise un peu trop de ces agrégés, dont on a fait un titre de distinction et une exception (alors qu’il n’existe dans aucun autre pays)
                Alors que plein de bons profs n’ont pas ce bel habit, mais n’en sont pas moins bons.

                Il est vrai que le but de l’enseignement n’est pas d’apprendre, mais de donner avant tout le désir d’apprendre. Malheureusement beaucoup trop de profs l’ont oublié, s’ils ne l’ont jamais su, surtout acharnés à transformer leurs élèves en parfaits répétiteurs.
                Pas envie de cracher sur les profs, dont beaucoup sont admirables, mais pas« l’immense majorité » , posture officielle répétée à l’envie par la presse, les médias, tout ceux qui évitent d’égratigner un sujet sensible.
                . Car si tout le monde est d’accord pour dire que le système prend l’eau de toutes parts, essayez vous un peu à la critique. Bon courage
                Les mêmes remarques vont pour d’autres lobbys, particulièrement celui de l’agriculture, activité jugée essentielle, mais dont on sait les ravages qu’elle provoque. Pourtant des pratiques ne peuvent être remises en cause..
                Mais les rapports internationaux pointent tout de même quelques carences du système : Élitisme, gâchis considérable souligné par tous ces gamins éjectés sans diplômes,
                C’est tout de même sur agoravox ou j’ai lu le commentaire d’un prof traitant de petits merdeux ces gamins dont il refusait de prendre en compte les difficultés.
                S’il est vrai que la formation des profs serait à revoir, il faudrait remettre déjà en cause leur sélection. Comment pourraient t’il comprendre des élèves en échec, alors que le système a toujours été si gratifiant pour eux ?
                D’une façon générale, le système met toujours en évidence les points faibles des élèves au lieu de souligner leurs capacités. Hors, c’est la voix de tout apprentissage. On n’élève pas quelqu’un en le diminuant, en le faisant douter de lui.
                J’ai été assez étonné de constater qu’à trente ans de distance, entre ma scolarité et celle de mes enfants, le système n’avait pas évolué pour un pouce. Au contraire même, il s’était enfermé sur lui-même, soi-disant pourtant ayant épousé les valeurs de gauche, mais ayant des réflexes de droite, quand à la possibilité d’évolution des élèves, et de leurs capacités de résilience.
                Bien des anciens mauvais élèves ont réussi dans la vie alors que l’école les avaient condamné. Je pense qu’il serait très positif pour l’éducation nationale de recruter des gens ayant ce genre de profil, plutôt que de hisser le niveau de sélection au master ( et pour quelle bénéfice, sinon que démagogique : Il est une chose d’avoir la tête bien pleine, c’en est une autre de faire passer le savoir ).
                Cela amènerait plus d’humanité et de compréhension.
                Et arrêterait peut être un peu cette course stupide, digne des pires marches militaires, où l’on fait un tri au fil des kilomètres, les lâchés étant irrémédiablement méprisés et laissés de coté.
                Au bout du compte un formidable gâchis : Des enfants ayant perdus confiance en eux-mêmes, alors qu’ils ont forcément un potentiel inexploité.
                Si l’on doute de ce précepte, alors inutile de faire un boulot dans l’éducatif ou le social.

                Pour finir, je rappellerais que même Einstein a du repasser son examen d’entrée à l’école polytechnique qu’il avait préalablement raté.

                Heureusement qu’on lui a tout de même laissé une seconde chance, non ?

                .


                • Yrvan 12 novembre 2011 00:31

                   

                  L’école dans notre république […] se doit d’aider nos jeunes à réussir leur vie.’

                   

                  Confondre la prêtrise et le métier d’enseignant… c’est presque une pathologie. Confondre le métier d’enseignant et celui de parent une mystification.

                   

                  Ce quasi auto-panégyrisme dispense trop d’illusions pour être, me semble-t-il, crédible. Lorsqu’on la ramène trop sur ses compétences, on finit par dénaturer ses propres convictions… Et des convictions, certes, il en faut pour ‘tenir’ dans ce milieu.

                   

                  C’est une évidence que le système scolaire en France méprise et dévalorise les filières techniques ou  manuelles. Mais pas pour des raisons idéologiques, comme le croit l’auteur de cet article. Pour de simples motifs économiques.

                  Le motif idéologique s’investit dans la dévalorisation des études gratuites, donc de l’école publique.

                  Les causes de la dégradation de l’enseignement public en France sont malheureusement simples et connues :

                  1°- Le refus idéologique d’organiser une quelconque sélection dans les établissements, hormis quelques exceptions ciblées.
                  A l’heure actuelle dans l’enseignement public en France, il est par exemple interdit de créer des classes de niveau. Les élèves brillants doivent donc supporter les élèves en difficulté scolaires et les élèves violents. C’est le principe de l’« égalité des chances »...et sans doute aussi, pourquoi pas ... des tempéraments. Alors qu’autrefois grâce aux options il était possible de sélectionner les élèves en fonction de leur choix de langue (par exemple Allemand 1ère langue/ ou russe/ou latin), c’est interdit de nos jours... On saupoudre donc dans les classes un peu de bons élèves avec beaucoup de moyens et pas mal de carrément retardés. (Je précise que la « droite » au pouvoir cautionne à 200% ce système).
                  2°- Ce principe bidon d’« égalité » des chances » dissimule en fait un argument économique imparable : l’enseignement public (primaire-collège-lyçée) dit « général » ne coûte pas cher. Cela coûte bien moins cher par élève que de créer des écoles d’apprentissages spécifiques dès la classe de cinquième, comme autrefois, ou comme cela se pratique dans d’autres pays. Un atelier de formation en mécanique, plomberie, etc., cela revient par élève beaucoup plus cher... et même très cher.
                  3°-La loi oblige en outre les établissement publics à accueillir les élèves violents qui ont été exclus dans d’autres établissements. Sans limitations du nombre d’exclusions. Ce n’est pas le cas pour le privé. Ces élèves évidemment empêchent leurs camarades de travailler.

                  4°- Il est particulièrement mal vu pour les directeurs d’établissements scolaires publics de faire remonter dans les rectorats trop de cas d’indiscipline ou de violence. Cela montre que l’on est pas capable de « tenir » ses troupes. Pour pouvoir avancer dans ces carrières, il faut donc minimiser systématiquement voire nier ces problèmes d’élèves violents ou attardés ou inadaptés dans l’enseignement de type général. On y est pratiquement noté au nombre le moins élevé possible de conseil de discipline. Résultat, on ne vire presque pas, ou alors pour des cas très graves. Le quotidien des établissement scolaires en France est donc devenu invivable, d’abord à cause de l’absence de discipline organisée, pour des raisons autant idéologiques qu’économiques. 

                  L’idéologie démagogique d’une classe d’âge au niveau du bac est donc largement partagée par l’idéologie libérale qui ne voit dans chaque élève qu’un facteur coût. Le résultât est donc un pourrissement généralisé du système éducatif public.

                  C’est un fait que tout le monde n’est pas capable de courir un 100m en dix secondes, ou de sauter en hauteur à 2m. Pourtant, les démagogues de l’« égalité des chances » n’ont jamais cherché à donner des cours de soutien ou de rattrapage aux élèves en difficulté en éducation physique ou en technologie. C’est un fait tout autant  que les intellects ne sont pas égaux. La ‘valeur travail’ ne compense d’ailleurs pas grand-chose. Sinon, il suffirait à tout un chacun d’apprendre la composition musicale et d’y travailler 10 heures par jour pour créer une œuvre géniale. Ce n’est pas le travail qui fait Beethoven. Mais Beethoven, je ne l’aurais certainement pas choisi comme boulanger. Un boulanger est pourtant tout autant ‘utile’ que Beethoven.

                  J’ai connu des élèves extrêmement brillants être ‘démolis’ par ce système, non pas par l’institution scolaire en elle-même, mais bien par leurs camarades, parce que lorsque l’on est noir et un élève brillant dans certains quartiers, de très nombreux ‘quartiers’, cela se paye très cher…

                  C’est la sélection au mérite qui a crée la qualité du système scolaire en France depuis des générations, que ce soit dans l’enseignement général ou dans les filières ‘manuelles’ ou d’apprentissage.


                  • bruno-beauvois 12 novembre 2011 13:00

                    Je trouve votre réponse confuse et caricaturale. La république c’est la recherche vers l’idéal d’égalité de chance. L’éducation doit tendre vers ce principe. Alors être prof s’est parfois très difficile et se pose deux problématiques : la formation et le suivi des élèves.

                    Le suivi, les deux premiers pays au classement internationale sont la Finlande et la Corée du Sud. Ils ont un point commun : l’aide aux élèves. En Finlande, elle est intégrée dans le cursus et gratuite. En Corée, elle est privée en cours du soir, et presque 80 % des coréens y ont recours.
                    En France, le gouvernement a supprimé les RASED alors qu’on aurait du les démultiplier, pour traiter l’échec à son origine ( et non au collège ou au lycée).
                    L’autre problème c’est la formation et la sélection des profs, aujourd’hui on sélectionne des singes savants ( et j’en suis un), le concours est très sélectif sur les connaissances universitaires, le savoir, mais presque rien sur la pédagogie. Et la formation qui était très insuffisante du temps de IUFM et aujourd’hui inexistante. Se pose aussi l’origine du recrutement, une majorité des enseignants proviennent des classes moyennes supérieures et ils se retrouvent en début de carrière dans un monde inconnu pour eux. Il faut plus de formation de qualité pour les enseignants, un concours qui prend en compte la pédagogie et la résistance psychologique du candidat et plus de mixité sociale

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