Moi c’est fennecfou
Plus sérieusement, j’aime beaucoup cette phrase de JF KAHN disant que les journaux ont le contenu que veut bien lire leur lectorat attitré.
Il y’a une certaine schizophrénie pour une fois pas uniquement franco-française mais plus simplement humaine consistant à vouloir une information impartiale et d’aspect strictement constatatif tout en reprochant aux rares journalistes la produisant leur fadeur (ou plus trivialement d’être des « sans couilles »). Sans oublier les infos résumant à elles seules l’absurdité du monde dont-on déplore l’absence mais sitôt mises sous les feux de l’actualité on leur reproche leur misérabilisme ou leur culpabilisation... Cherchez l’erreur.
Le véritable outil journalistique est le destinataire de l’information, à savoir nous tous. L’info moderne nous sature de messages divers et contradictoires desquels nous ne tirons plus des « vérités immanentes » mais un fourre-tout vaseux duquel nous ne savons plus que penser car nous attendons de l’info qu’elle nous délivre les dépêches dont elle-même s’abreuve avant d’en effectuer des extrapolations et interactions avec d’autres faits.
On peut ainsi être lecteur à la fois du Figaro et du Monde Diplomatique, avoir une préférence pour l’un des deux mais les tenir comme qualitativement élevés. La « vérité immanente » c’est avant nous qui la construisons.