DU CULTE DES MORTS AU CULTE DU SACRIFICE
Les Discours de Sarkozy, une mystique du sacrifice ?
L’article de l’auteur pointe l’étrangeté du mélange des guerres, c’est semble-t-il au vue des réactions, ce qui a le plus marqué les esprits dans cette cérémonie 2011.
Les paroles passent, les écrits restent, et quand on prête attention à ce Discours, écrit par la Présidence, on s’aperçoit aussi du mélange des genres. Dans un ton lyrique inhabituel, et déplacé, du « 11 novembre Culte des Morts » on passe au Culte du Sacrifice !
"Les générations qui commencèrent cette guerre l’avaient regardée venir
d’abord comme une fatalité, puis comme une nécessité. Toute une jeunesse
qui souffrait d’une
forme de désespérance et d’un manque d’idéal,
avait même fini par la regarder comme une rédemption.
Elle cherchait une mystique.
Elle épousa celle du sacrifice.
>>>>> (no comment ! ndrl )
Péguy avait écrit :
« Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles,
couchés dessus le sol à la face de Dieu (...),
Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre,
Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés »
Cette jeunesse partit avec ses aînés le cœur presque gai vers le grand massacre.
Péguy mourut aux premiers jours de la guerre,
dans les premiers combats, debout sous la mitraille, d’une mort de
poète, dans un geste héroïque et naïf.
Quelques jours après, Alain Fournier, son ami, l’auteur du grand Meaulnes, sera foudroyé à son tour.
La guerre devait être fraîche et joyeuse et ne durer que quelques semaines.«
»La France n’a existé que parce que des hommes ont accepté de se
sacrifier à sa cause et parce que cette cause les a unis jusqu’à
l’ultime sacrifice.
«
» ... c’est à tous les « morts pour la France », vos frères dans le
sacrifice, que la Nation rendra désormais aussi hommage.
«
La même idée était déjà reprise dans le discours prononcé, le 16 mai 2007, par Nicolas Sarkozy, lors de la cérémonie d’hommage aux martyrs
»Môquet écrivit à ses parents à la veille d’être fusillé, c’est parce que je crois qu’il est essentiel d’expliquer à nos enfants ce qu’est un jeune Français, et de leur montrer à travers le sacrifice de quelques-uns de ces héros anonymes dont les livres d’histoire ne parlent pas, ce qu’est la grandeur d’un homme qui se donne à une cause plus grande que lui.«
comme dans celui de Latran en décembre 2007
»Je mesure les sacrifices que représente une vie toute entière consacrée au service de Dieu et des autres. [...]
« Je comprends les sacrifices que vous faites pour répondre à votre vocation parce que moi-même je sais ceux que j’ai faits pour réaliser la mienne. »
[...] Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance.
Je veux évoquer la mémoire des moines de Tibhérine et de Monseigneur Pierre Claverie, dont le sacrifice portera un jour des fruits de paix, j’en suis convaincu. "