Que les parents fassent les aveugles ou aient l’air d’être aveugles de la dangerosité potentielle de leur enfant (de tout enfant) c’est une chose. C’est la façade. Je pense qu’en réalité 100% des parents savent intimement cette dangerosité.
Les plus chanceux des parents évaluent très sincèrement et intimement cette dangerosité à 0,01%, d’autres, moins vernis, l’évaluent à 10%, 70 %...
Que doivent faire qu’ils ne font pas déjà ces parents qui croient intimement à une certaine dose de dangerosité de leur enfant ? Doivent-ils être, par exemple par rapport aux profs, un cran plus complices de leur enfant ou au contraire un cran plus accusateurs-stigmatiseurs ?
La question essentielle est là (et je redis encore que l’attitude des profs ne peut être que // à celle des parents, sinon c’est Gattaca) : les parents -qui savent sans doute mieux que quiconque et en tous cas les premiers, la paresse, la lâcheté et la dangerosité de leur enfant- doivent-ils être leurs premiers flics-juges-bourreaux ?
Les parents qui remarquent que leur enfant expose des CV enjolivés doient-ils les dénoncer à leurs employeurs ?
Les parents dont le fils porte une maladie génétique doivent-ils le tatouer sur son nez ?
Madoff, Cantat, DSK, Durn, auraient-ils dû être dénoncés par leurs parents ?
Cette problématique a constamment été posée à travers l’Histoire (et on a régulièrement vu des rois laisser leur fils leur succéder alors qu’ils le savaient incapable, fou ou cruel). Il y a donc eu des époques où les pères traînaient leur fils en prison ou maison de correction.
On a fini par trouver cette façon de faire effrayante, très porteuse d’eugénisme. « Je veux un enfant parfait, sinon je le tue »
On a préconisé de faire avec le fruit de nos entrailles, qu’il soit pervers ou bâtard.
Et on a donc interdit l’autorité parentale répressive, autoritaire, policière. L’Etat prenant alors la main de fer à leur place.
Mais le Corps enseignant est situé entre la position complice des parents et la position policière et répressive de l’Etat. Dans cet intervalle, ce corps enseignant est, surtout en maternelle et primaire, nettement plus proche de l’attitude complice des parents « On ne doit pas stigmatiser un enfant sinon on l’enferme dans un cadre Mal où il s’installera »
Et ce corps enseignant, tout en devenant progressivement plus policier et stigmatisant en allant vers l’enseignement supérieur, reste encore très complice des inconduites des jeunes (En tolérant le bizutage, les grandes écoles admettent et couvrent la perversité de leurs étudiants)
Une autre manière d’aborder cette problématique Confiance Vs Défiance +
Parents complices Vs Parents policiers, consiste à en débattre en tant que parents en exposant absolument tout des turpitudes ou défauts de nos enfants mutuels.
500 parents se réuniraient pour en débattre mais tout, absolument tout serait d’abord déballé qui concerne les enfants de ces 500 débatteurs. Là le débat sera vraiment honnête et intéressant.
Car débattre ici des parents de cet adolescent violeur et meurtrier, les juger complices mais sans rien dire des turpitudes de nos propres enfants, sans rien montrer de notre éventuelle complicité vis-à-vis de nos anges, revient à critiquer la saleté du slip d’autrui sans montrer le sien. C’est à la fois facile et bidon.
En plus donc du problème de parent flic Vs parents complices, se pose celui des institutions qui encadrent la jeunesse, armée comprise, sport compris, police comprise.
Dans toutes ces instituions qui forment quelque relais parental, il existe un sens de complicité, de couverture, de protection contre la stigmatisation.
100% des médecins couvrent les secrets sur la dangerosité de leurs patients, problématique du sida incluse.
Alors on fait quoi ? On inverse tout parce que de temps en temps il se produit un viol ou un meurtre qu’on aurait dû ou pu empêcher par plus de stigmatisation, par un pilori, un carcan, un tatouage ou un bonnet d’âne ?