Non madame, ce fut bel et bien un vrai dilemme et c’est bien là qu’est tout le problème. C’est la raison de fond du pourquoi une hiérarchie militaire n’est jamais démocratique et du pourquoi même les sociétés très peu hiérarchisées ont eu des chefs de guerre. Cette raison est, justement, d’éviter d’être prisonnier constamment d’un temps, trop long dans ces circonstances, de prise de décision. Le dilemme, oui ou non, existe, c’est l’urgence qui le dicte. Vous avez beau minimiser et même évacuer le danger que courraient les rebelles de Benghazi, vous ne pouvez évitez de répondre au dilemme, intervenir oui ou non. Toute la légitimité démocratique repose dans le comment on en applique la réponse, quelle qu’elle soit. À cette question là, personne n’a vraiment voulu répondre et le dilemme s’est enflé jusqu’à l’absurde situation actuelle, le classique si t’es pas pour t’es contre et vice et versa. Dès le début, il était déjà impossible de poser un raisonnement qui aboutirait à une intervention fortement contrôlée par l’ONU. Non, l’intervention n’est pas illégale au regard de la résolution 1973, mais l’opposition absurde, des uns et des autres, a transformé l’ONU (une fois de plus) en champ de bataille d’idéologies absurdes et les débats en pure propagande. Dans ce contexte, il est strictement impossible que la résolution des conflits ne passe par autre chose que l’indifférence face aux souffrances de la population ou pire encore, la manipulation de cette souffrance, art dans lequel se sont érigés en maîtres des pseudo-journalistes comme le Faisan et le Couillon. Ils ont leurs équivalents dans la presse traditionnelle, d’accord, mais cela ne peut jamais rien justifier.