Bonjour, Antoine.
On peut toujours discuter d’un titre, et je peux vous avouer que j’ai hésité entre « grand nom » et « grande dame », avant d’opter pour la première formulation car la seconde eût été réductrice et quelque peu machiste.
Comment d’ailleurs ne pas considérer que Louise Farrenc n’est pas un grand nom de la musique, entre son oeuvre de composition, la part importante quelle a pris dans la rédaction et l’édition du Trésor des pianistes, et sa réputation de pédagogue et de pianiste virtuose ? Il suffit d’ailleurs (Berlioz mis à part) de la comparer aux compositeurs français de son temps, tels Adam, Auber ou Onslow, pour se convaincre qu’elle fait partie des tous meilleurs musiciens de son époque, rivalisant même avec de nombreux compositeurs étrangers beaucoup plus connus qu’elle. J’irai même jusqu’à dire qu’elle vaut un Chopin dont la réputation très flatteuse est nettement plus liée à sa liaison avec George Sand qu’à la qualité de sa musique, exception faite d’une cinquantaine de courtes pièces remarquables pour le piano.
Quant à Hummel et Spohr, ils ont bénéficié de grands honneurs et ont été très longtemps considérés parmi les plus grands avant de voir leur étoile pâlir. Mais les choses vont et viennent, et c’est ainsi qu’au début du 20e siècle, l’immense Mozart était lui-même snobé avc sa « musique pour enfants »...