Alors déjà : Robespierre n’avait tellement rien à voir avec les « massacreurs » (on trouve aussi « cannibales » dans l’historiographie) Fouché (à Lyon), Carrier (à Nantes), Javogues (à Montbrissont), Fréron (à Toulon), Barras (à Marseille), Lebon (à Arras), Tallien (à Bordeaux), etc. que les historiens sérieux (c’est-à-dire ceux qui ont travaillé sur des sources, pas sur des rumeurs nées parfois des décennies après les événements) considèrent tous que l’une des raisons majeures de la chute de Robespierre fut, précisément, son opposition à ces « proconsuls » qui abusèrent de leur pouvoir.
Son erreur ? Les faire rappeler de Paris (à l’exception de Carrier, dont les agissements ne seront connus à Paris qu’à partir de fin septembre 1794, soit plus de 3 mois après la mort de Robespierre) pour mettre fin à leurs activités coupables.
Ces roués personnages complotèrent pour le faire chuter, ce qui leur prit presque vingt jours, et qu’ils ne réussirent que grâce au profond légalisme de Robespierre (même si l’historiographie communiste a cherché à présenter Robespierre comme partisan de l’action armée contre la Convention mais échouant à réunir et coordonner suffisamment de forces armées pour cela).
Ensuite, le « génocide vendéen », c’est loin d’être 800 000 morts (en tout, en comptant la Terreur légale, les massacres illégaux et la répression en Vendée, en Bretagne et dans le sud, on atteint environ 200 000 morts, ce qui est certes déjà beaucoup trop), et l’emploi du terme « génocide » dénote d’une imbécilité crasse : ce fut certes un massacre de populations civiles orchestré par les « colonnes infernales » de Thuriot (« colonnes infernales » qui ne cessèrent pas leurs activités avec la chute de Robespierre, puisqu’il a fallu attendre septembre 1795, soit 14 mois après sa mort, pour qu’elles arrêtent la répression), mais en aucun cas un « génocide », car il n’y eût jamais de « peuple vendéen ». La Grande Armée Catholique et Royale a été décimée quelques semaines après sa création, et les combattants vendéens qui se sont soulevés après Cholet étaient des paysans, et leur soulèvement n’était pas dû à la mort du roi (exécuté le 21 janvier 1793, soit plus de six mois avant la révolte en Vendée) ni même aux atteintes à la religion (cela faisait depuis presque un an que les prêtres non jureurs étaient interdits et chassés). En fait, la raison ayant déclenché la guerre de Vendée, ce fut principalement la mobilisation forcée : on prenait aux paysans vendéens leurs fils, bras nécessaires pour les travaux, pour combattre de l’autre côté du pays. On peut comprendre leur ressentiment, du reste.
Quant aux Chouans, ils sont apparus APRES la mort de Robespierre : c’étaient les restes des « troupes loyales » bretonnes montées par les rares aristocrates suffisamment courageux pour quitter leurs exils dorés en Autriche, en Bavière ou en Irlande qui s’étaient faite laminées par les « bleus » en 1793-1794 et qui ont profité de la fin de la répression entre 1795 et 1796 pour s’organiser en bandes armées réfugiées dans les forêts.