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Commentaire de velosolex

sur Des « comme Matthieu » à la trouble personnalité, il y en a beaucoup dans la société


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velosolex velosolex 26 novembre 2011 16:44

Né t’on un monstre où le devient-on ?

Toujours le même problème du mal, de l’inné et de l’acquis. Cent fois traités par Dostoïevski ou Fritz Lang ( Crimes et châtiments, M. le Maudit).
Il est bien difficile de parler de l’inné. La théorie héréditaire tant à la mode au 19 siècle a véhiculé toutes les phantasmes et les idées préconçues inhérentes à la race, justifiant des politiques descrimanoites et même eugénismes. Le troisième Reich s’inspira des méthodes américaines de stérilisation des malades mentaux et des marginaux, des indiens aussi pendant qu’on y était d’ailleurs. (Politique qui se poursuivit aux USA et au Canada jusque dans les années 60 et qui fit des dizaines de milliers de victimes....)

Il est vrai qu’on remarque que certaines maladies mentales sont plus fréquentes dans certaines familles semblants avoir une prédisposition (Psychose maniaco-dépressive, schizophrénie) On aurait tort de s’en étonner, pour la bonne raison que beaucoup de pathologies psychiatriques sont, tout comme les maladies corporelles, liés à des déficiences organiques. Le cerveau n’est pas un organe royal coupé des interactions génétiques et hormonales.
Dans les années 60, certaines théoriciens psychanalytiques se prenant pour des scientifiques culpabilisèrent les parents et les proches d’autistes, de schizophrènes, faisant le lien entre l’éducation qu’ils avaient donné, et les troubles de leur enfant. On le sait bien maintenant, ce sont des maladies liées à des déficits constitutionnels, se décompensant parfois.

Ces fêlures n’empêcheront pas la plupart des individus à avoir une vie normale,et heureuse, et d’afficher même leur différence. la vie serai bien triste si nous avions tous les mêmes ressentis et émotions.

Mais je suis bien conscient que l’on parle ici des dérapages, du mal être, du mal aux autres.
Point n’est toujours besoin de parler de la maladie pour l’évoquer. La perversion fait partie des choix de vie d’un individu qu’il devra assumer devant un jury d’hommes et de femmes si sa responsabilité est avéré. Car alors ils ne jugent pas seulement un coupable éventuelle, mais il défendent aussi les droits de la victime, et des valeurs de sacré et de dignité sans lesquels nous nous enfoncerions dans la barbarie.

Les psychiatres et le personnel des hôpitaux sont souvent brocardés. Jugés parfois carcérals privant de liberté des individus qui souffrent(dans des montages télé faisant pleurer d’indignation dans les chaumières), les voilà étiquetés laxistes ou incompétents si un patient dérape à l’extérieur.

On voudrait donc qu’ils soient tous puissants, capables de prédire des actes que les patients ont du mal souvent à comprendre le sens et à assumer quand ils vont mieux. Sans compter que chacun est unique.

Si l’irresponsabilité d’un malade est flagrante en cas ce délire psychotique, bien d’autres cas moins francs sont bien plus difficiles à appréhender. Les psychiatres du reste donnent juste un avis, c’est le juge qui prend la décision.

Pour revenir au crime envers Agnès, rien n’indique de le présumé coupable souffrait de troubles psy. Ce n’est pas l’horreur d’un crime qui en fait nécessairement un acte fou, ou du moins, « d’un fou ». Notons d’ailleurs que les meurtres faits par les psychotique correspondent la plupart du temps à une tempête intérieure, une injection subite. Ce meurtre par contre, ainsi que le viol, sont particulièrement prémédités.

J’en entend qui voudraient excuser d’emblée la violence de l’acte, en décrétant que cet enfant intelligent avait forcément subi des traumatismes pour en quelque sorte reproduire la violence. Ca me semble un mécanisme de défense contre l’innommable, à qui pourtant il faut bien nous confronter, si nous ne voulons pas en le niant lui donner toutes les chances de se reproduire.
Bien des bourreaux ont eu une enfance dorée.
L’intelligence n’a rien à voir avec un code d’éthique et de moral
L’intelligence, c’est cette qualité particulière à élaborer des choses abstraites.
Elle permit à un parfait schizophrène, Bobby Fisher, de devenir le plus grand champion d’échecs de tous les temps.
De même, de n’empêcha pas des généraux nazis de jouer Mozart en virtuose.
Goebbels avait un doctorat en philosophie.

Au pire, on le voit, l’intelligence permet de s’extraire du vulgaire, et de se permettre des choses « extraordinaires », « surhumaines » en rapport avec la haute considération qu’elle a d’elle même, dans une fascination morbide et narcissique. Le surhomme de Nietzsche a engendré pas mal de vocations despotique chez pas mal de petits mal hargneux, propre à vouloir se déculpabiliser de leurs saloperies et de leurs turpitudes sous un vernis de civilisation, ce qui est un comble
.
La littérature a souvent rendu compte de ces trajets psychopathiques, que ces soit dans le roman pur, comme celui de Doona Tartt : Le maître des illusions, où quelques étudiants décident de commettre un crime gratuit envers une de leur congénère.

Bien plus convaincant, car issu d’une histoire réelle : Crime, de Meyer Levin, où l’auteur journaliste raconte une histoire auquelle il a été confronté : L’enlèvement et le meurtre, dans les années vingt, d’un enfant de milliardaire. Les deux coupables habitaient la maison d’en face, tout aussi gatés par la fortune.....
Un vrai bijou : Outside Valentine, de Liza Ward. Cette jeune femme raconte la folle Odyssée meurtrière de deux ados, aux USA, lui dix sept, elle quatorze, qui laisseront derrière eux une dizaine de victimes, dont les grands parents de l’auteur. Magnifique de justesse et d’intelligence, de compassion, et si bien écrit.


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