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Faut-il rappeler que le soulèvement eut pour cause, d’une part, la politique aristo-bourgeoise de la constituante (1789-1791) qui permit aux bourgeois (généralement citadins) de mettre la main sur les biens du clergé et dressa contre eux les paysans qui espéraient eux aussi des terres, d’autre part, la politique des Girondins, champions de la bourgeoisie, qui plongèrent la France dans la guerre (20 avril 1792) à laquelle les paysans vendéens ne voulaient pas participer et qui obligea cependant à recruter partout des hommes (décret de levée de 300.000 hommes en février 1793), ce qui, en Vendée, produisit l’étincelle ? Faut-il rappeler donc que Robespierre s’était opposé de toutes ses forces tant à la politique de la Constituante qu’à celle des Girondins et que, en admettant qu’il eut un rôle dans la répression des insurrections populaires de l’Ouest, ce qui n’est pas le cas, il avait tout fait pour les prévenir ?
Faut-il rappeler à ceux qui prétendent que les attaques contre la religion furent la cause de l’insurrection que la vague déchristianisatrice ne fut lancée par Fouché, à Nevers, qu’en septembre 1793 et qu’il n’y avait donc pas de cause à effet ? Faut-il rappeler que l’insurrection vendéenne n’eut un caractère royaliste et catholique que par défaut, que les nobles et les prêtres réfractaires (à la constitution civile du clergé qui était avantageuse pour le bas clergé) se greffèrent au mouvement plus qu’il ne l’initièrent, que c’est le lot de tout mouvement d’opposition d’être récupéré par les contre-révolutionnaires déclarés en période de révolution ? Faut-il également rappeler que Robespierre ne fut jamais l’ennemi des prêtres, qu’il s’opposa toujours à leur proscription en masse et se dressa contre la déchristianisation à un moment où leshébertistes avaient le vent en poupe ?