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Enfin, faut-il rappeler qu’aucune guerre n’est propre, que la guerre civile est même la plus dégueulasse, que ceux qui la provoquent par leur politique en portent la responsabilité, que ceux qui prennent l’initiative de la déclencher concrètement ont eux aussi une part de responsabilité même s’ils sont écrasés, qu’il était légitime que la République fasse la guerre aux « Vendéens » qui la lui avaient déclarée et cherche à en finir le plus rapidement possible pour tourner toutes ses forces vers l’étranger, qu’il était inévitable que l’exaspération monte, et avec elle son cortège d’exactions, face à des ennemis inattendus, fanatiques, cruels, insaisissables, maintes fois battus et jamais calmés (la Vendée s’agita jusque sous l’Empire), que les généraux « républicains » appartenaient eux-mêmes à des factions qui s’entredéchiraient, que certains d’entre eux aidaient les rebelles, que d’autres désobéissaient aux ordres, que beaucoup prolongeaient la guerre et ses malheurs qui pour gagner des épaulettes, qui pour favoriser le pillage, qui pour discréditer la République, que les méthodes et les exactions commises par l’armée républicaine, loin d’être prescrites, furent reprouvées par le Comité de salut public qui était lui-même aux prises avec les factions et n’avait pas sur la situation le contrôle absolu qu’on lui prête, que son plan, en partie exécuté, n’était pas d’exterminer les « Vendéens » mais de faire évacuer la population civile et les ressources de la Vendée afin d’isoler les combattants, bref, que les choses ne furent pas aussi simples que les « descendants » des Vendéens et les royalistes nostalgiques le présentent, qu’il n’y avait pas d’un côté les bons agneaux, de l’autre les méchants loups.
J’ajoute que les Vendéens qui, à tort ou à raison, se battaient les armes à la main avaient plus de dignité et inspirent plus le respect que ceux qui pleurnichent aujourd’hui sur leur sort pour saper en douce la République. Ce procédé mêlant amalgames, inexactitudes, mensonges et sentimentalisme rappelle celui de la « reductio ad hitlerum »pratiquée aujourd’hui par les mondialistes contre les patriotes, et dont les royalistes — plus proches des républicains authentiques qu’ils ne pensent — sont eux-mêmes victimes.