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Commentaire de easy

sur Le retour de la Démocratie chrétienne


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easy easy 27 novembre 2011 12:56

Le Christ, sa tendance allait plutôt à se comporter de manière donc chrétienne, vivre très simplement et laver les pieds des gens et de ne pas trancher dans les jugements. Il aura donc laissé une bande de disciples raconter sa vie afin qu’elle serve de modèle quant à ses principes très orientés en compassion.

(Par la suite, ses disciples ou suiveurs sont allés à rigidifier quelque peu l’Exemple, d’où une relative perte de son Esprit)

Mahomet, sa tendance allait plutôt à codifier les comportements, à les rigidifier directement, dans tous les recoins de la vie sociale. Comme Napoléon, plus que lui encore, il dictait un Code qu’il n’était pas question de transgresser ou d’adapter.


Le premier prophète avait certes cherché à servir de modèle mais avait confié l’endoctrinement à des tiers, avec une grande latitude d’écriture. Le second avait surtout cherché à imposer définitivement sa vision et ses jugements. 
Le premier avait fait confiance aux autres, pas le second.
Le premier était plutôt démocrate, parlementariste, le second plutôt dictateur.

Quand le Christ dit, en tant que prophète, « Que celui qui n’a jamais péché lui lance la première pierre » il confie le jugement ou la sentence aux gens tout en posant en préalable que les juges ou lapidateurs n’ont pas forcément le slip impeccable. 
En plus de confier les clefs du jugement à des gueux, il admet dans le filigrane de sa phrase que les jugements ont à subir leur contexte. 

Mahomet, lui, préfère dire définitivement quel comportement est Bien, quel comportement est mal, sans soulever la question de la propreté du slip des juges ni des contextes. 


L’esprit chrétien est très facile non pas à suivre mais à piger. Il suffit de laver les pieds des gens et tout le reste suivra dans l’Esprit.

L’esprit musulman est plus facile à suivre dans le comportement bien qu’il donne l’impression d’imposer beaucoup de règles, mais il n’y a rien à piger. Il suffit de suivre les innombrables règles indiquées par Mahomet, règles qui n’ont rien à voir avec la compassion ou le partage, pour se sentir dans le cadre.


Toujours est-il que Mahomet a eu la bonne idée de préciser qu’il était malsain de réclamer des intérêts sur prêt d’argent et que le Christ, trop peu dictateur, n’avait pas évoqué de point, sinon de trop loin « Marchands du temple... »
Mahomet n’a pas voulu distinguer entre taux normal et taux exagéré. Il a imposé le taux zéro.


Le Monde Chrétien aurait observé cette rigidité islamique, il n’aurait pas permis le brassage des cartes. Le commerce du prêt coûte certes à l’emprunteur mais du coup n’importe qui peut se lancer dans un emprunt délirant et peut en tirer fortune s’il est adroit et s’il a de la chance.
Un gueux peut devenir prince. La loterie peut exister.
L’usure favorise donc la démocratie, les retournements sociaux où un tailleur peut devenir maître du Monde, donc les révolutions. Elle accélère fortement le brassage des idées et des moeurs, elle soutient fortement ce qu’on appelle le progrès mais elle engendre de grandioses ambitions, des guerres incessantes et in fine, la situation en cul-de-sac consumériste qui est la nôtre.
 

Je me prends souvent à imaginer ce qu’aurait été le Monde chrétien s’il avait été rigide sur le taux zéro.
Bien entendu, rien n’empêche un chrétien de pratiquer le taux zéro et c’est du reste ce qui s’était passé très souvent et de manière assez officielle (La « règle » volontaire du taux zéro entre chrétiens et de l’emprunt à taux X qu’un chrétien acculé à la ruine peut contracter auprès d’un Juif, sert de trame à la pièce « Le marchand de Venise » de Shakespeare ). Mais cette pratique volontaire du taux zéro peut s’éteindre et elle s’est éteinte.


Dès la révolution aussi bien anglaise que française, dès le développement de l’aventure internationale, la pratique du taux zéro a été abandonnée dans le monde chrétien devenu de plus en plus laïque, les brassages d’idée et de situation sociale sont devenus très importants, le capitalisme a surgi et les guerres, les armements et les colonialismes sont devenues infernaux.



Mahomet qui ne permettait que le TZ, n’en faisait pas un droit. Un riche musulman est certes contraint au TZ mais il n’a aucune obligation de prêter et personne ne peut lui imposer de prêter.

Ici, de nos jours, s’il nous arrive d’évoquer le TZ, c’est en tant que droit de l’obtenir.
Et ce droit au TZ, s’il s’ouvre sans limite, conduit à des folies

Il semble y avoir possiblité de discuter d’un taux X, disons faible, raisonnable. Mais cette impression et son application avec des taux faibles (les taux d’usure du XVIème siècle versaient dans le 100% par an) conduit de proche en proche à la folie consumériste et aux subprimes.
C’est le zéro absolu et lui seul qui devrait être retenu.
Mais autant le Zéro devrait être le seul taux admissible, autant personne ne devrait avoir le droit de l’obtenir. L’accès au TZ devrait être conditionnel.

Or les révolutions surgissent parce que des gens réclament un droit sans conditions. 
Il y aura donc probablement des révolutions allant à réclamer le droit absolu au TZ, ce qui est délirant. Et il n’y aura pas de révolution réclamant que le seul taux pratiquable par quiconque veut bien prêter son argent, est zéro.


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