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Commentaire de Mor Aucon

sur Euro-obligations : et si Angela Merkel avait raison ?


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Mor Aucon Mor Aucon 27 novembre 2011 15:56

Le problème est d’identifier le vrai mur. Est-ce celui que la propagande altermondialiste présume ? Est-ce celui que les souverainistes mettent en exergue ? Il est pourtant simple de séparer la globalisation anglo-saxonne, promouvant un ultralibéralisme de nouveau déchaîné grâce à sa victoire écrasante sur le bloc soviétique, des aspirations des peuples à la démocratie sociale à l’origine du projet européen et que l’on pourrait baptiser du nom de mondialisation.

Pourquoi cet amalgame entre la globalisation ultralibérale et l’évidente nécessité d’un contrôle mondial du flux des capitaux et des échanges commerciaux qui est le but de la mondialisation au sens antérieurement cité ? Cet amalgame ne sert-il pas les intérêts de la doctrine de l’école de Chicago, authentique moteur du raz-de-marée ultralibéral qui est en passe de terminer de submerger toute l’économie européenne ? Imaginons, un instant, l’impact qu’aurait eu ce tsunami dérégulateur sur une Europe éclatée en nations en pleine compétition entre-elles, au sein d’un espace économique sans coordination ni institutions juridiques communes. Il suffit de voir le cas islandais entre les années 1990 et 2010 pour comprendre que la destruction des acquis sociaux aurait été beaucoup plus rapide que celle que la crise des subprimes a provoqué dans l’Union Européenne.

Rappelons-nous aussi, que seuls le keynésianisme et le marxisme ( dans ses diverses variantes ) ont proposé et appliqué une doctrine économique capable de résister au laissez-faire défendu par l’école des autrichiens ( Hayek, Von Mises, etc.. ) et instauré par la puissance économique du tandem USA-UK ( Thatcher - Reagan ) chevauchant les théories de Milton Friedman et ses Chicago’ s Boys depuis les 80 et après quelques essais, dans les 70 en Amérique latine, qui ne laisseront que de très douloureux souvenirs. La théorie économique marxiste ayant échoué, le keynésianisme s’avère aujourd’hui comme la seule doctrine économique capable de dompter le capitalisme sauvage rené des cendres de la Grande Dépression. En attendant qu’une figure de la taille de Keynes apparaisse pour nous pondre une nouvelle théorie générale, ne devrait-on pas utiliser l’ancienne comme il se doit ?

Keynes avait démontré l’absurdité de l’étalon-or puis s’était opposé à l’adoption d’une monnaie nationale comme référence internationale. Bretton Woods terminera par l’adoption du dollar, adossé à l’or, comme monnaie de référence internationale. Quelle réussite, vraiment ! Il avait, aussi, démontré l’impérieux besoin de l’État de financer, en s’endettant, la relance des économies en phase récessive et de diminuer le poids de la dette en la remboursant en partie, durant les périodes de forte croissance. À lire certains analystes, comme par hasard libéraux, le keynésianisme serait synonyme de roulement de la dette à l’infini, or rien n’est plus faux. Ce roulement de la dette est une des conséquences de la résurgence du laissez-faire conjuguée à la traditionnelle démagogie des dirigeants européens qu’ils soient de droite ou de gauche.


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