Oui, je connais votre position avec laquelle je ne suis, évidemment, pas d’accord. Je ne le suis pas, justement pour des raisons démocratiques. On ne peut faire cette opposition entre une Europe qui serait antidémocratique par essence et des États-nations qui en seraient l’expression la plus pure. Ce serait oublier la force de la propagande et de la désinformation en marche dans tous les camps. Comment pouvez-vous croire qu’un référendum, alimenté par tant d’irrationalité, aurait une seule petite chance de faire partie d’un mécanisme démocratique ? Ce serait comme croire que la même chose aurait pu être possible au temps de l’analphabétisme général des classes les moins favorisées.
L’analphabétisme fut, un temps, le rempart des élites, aujourd’hui qu’il a reculé jusqu’à, fort heureusement, quasiment disparaître par quoi croyez-vous qu’il a pu être remplacé ? On peut le voir partout : le mensonge intéressé et la désinformation. Donc non, une construction européenne appuyée, ou refusée, par un référendum n’est pas forcément plus démocratique ( ni antidémocratique ) que ce qui est entrain de se faire ou que les rêves souverainistes de retour aux sources ou que n’importe quelle autre solution que l’on veuille imaginer. Cette mythique, quasi-mystique, de la voix du peuple nous mène directement vers l’oppression totalitaire d’une majorité manipulée envers le reste. Il en est de même pour le mythe de la rébellion et de la prise révolutionnaire du pouvoir que l’on confond avec les idées révolutionnaires dont le déclenchement des révolutions en furent, le plus souvent, le tombeau.
Quelles étaient belles les idées révolutionnaires avant la révolution, pourrait-on dire sans trop de risques de malmener l’Histoire.