Bonjour à tous,
@Liior, dans
votre article vous vous limitez à décrire l’aspect technique du
FESF qui rentre dans la théorie économique ultralibérale et
nécessite une volonté politique engagée sur le court, moyen, long
terme, qui n’existe pas.
Le dogmatisme, la « religiosité »
en l’Euro, la cécité du gouvernement allemand, de la Bundesbank,
soutenus par des Monti, Draghi et un Sarkozy qui a perdu sur toute la
ligne après crié, hurlé qu’il avait sauvé l’Euro pour la
quatrième ou cinquième fois au G20 de Cannes a baissé son froc
lors du dernier sommet tripartite.
Merkel a gagné son pari, à
savoir, lancer la Braderie de l’Eurozone, de l’Union Européenne en
faveur de ce que l’on appelle généralement et par facilité, les
marchés financiers, avec une
BCE qui rachète de la dette souveraine plus ou moins pourrie sur les
marchés primaire et secondaire devenant une Bad Bank (en
contradiction avec tous les traités) en attendant de la transférer
au FESF, ce qui limitera dès maintenant les possibilités
d’intervention du Fonds.
En effet, elle a obtenu ce qu’elle
exigeait depuis toujours :
Une modification radicale, profonde
du Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne (TFUE) donc du
Traité de Lisbonne.
Mais cette modification du traité
se fera en dehors de tout cadre référendaire européen, en
utilisant l’article 48 du TFUE (Traité de Fonctionnement de
l’Union Europe Européenne).
Ce procédé avait déjà été
utilisé le 16/12/2010 par le président du Conseil Européen, Herman
Von Rompuy pour l’accord du 11/03/2011, par amendement de l’article
136 du TFUE et de l’instauration d’un mécanisme permanent, le
FESF et le MES, le 11 juin 2011.
Des sanctions automatiques ou
décidées par la Commission sur plainte d’un état pour non respect
des engagements budgétaires.
Créer un mécanisme permanent de
sauvetage.
Une règle d’or des 3% et de 60% du
PIB, tout en sachant que cette règle définie lors du traité du
Maastricht n’a jamais été respectée (même par l’Allemagne, qui
prévoit d’augmenter son déficit en 2012) reposait sur les éléments
suivants :
Les taux de 3% du déficit, et
de 60% pour la dette sont le résultat d’un calcul représentant une
situation d’équilibre : si un État a une dette de 60% du PIB,
un déficit de 3% du PIB et une croissance du PIB de 5% (en €
courants) alors la dette de cet État reste stable à 60% du PIB
(même si cette dette augmente en valeur absolue).
"En juin 1981 qu’il était
chargé de mission à la Direction du Budget du ministère des
Finances, l’économiste Guy Abeille raconte avoir été mandaté
avec son chef de bureau de l’époque Roland de Villepin d’établir
un critère économique utilisable par le Président Mitterrand dans
ses discours. Faute de mieux, Abeille et Villepin proposent alors ce
critère relativement simple basé sur un ratio déficit/PIB qui, du
propre aveu d’Abeille, « ne mesure rien » et sur une
norme (3%) qui « n’a pas d’autre fondement que celui des
circonstances » (le déficit budgétaire de l’époque atteint
déjà presque 2% du PIB)".
In fine, la création d’une Europe
Fédérale gérée par une techno-structure ultra-libérale,
totalement anti-démocratique qui organisera, contrôlera les budgets
de tous les états européens avec un pouvoir de sanction exorbitant.
Sachant que les textes votés par nos
parlementaires sont à 70, 80% la mise en conformité de directives
européennes, rajoutez le vote d’un budget, d’une révision
budgétaire imposée de l’extérieur et vous aurez le solde de ce qui
restera notre souveraineté
Le FMI a décidé de mettre en place
des « lignes de précautions et de liquidités » afin de
couvrir des besoins financiers urgents grâce à des prêts de six
mois à deux ans ne faisant que retarder l’échéance de quelques
mois.
Une rapide analyse du dispositif du FESF mis en place le
28/10/2011 pour démontrer qu’il est catastrophique :
-
l’abandon de créance de 50% par les banques européennes
sera limité par l’obligation de recapitalisation des banques
grecques aura une efficacité réelle de 19 à 27%. A l’issue de
ce G20 inénarrable, il est passé à 60% alors que la provision
devrait être de 100%.
- la garantie de 20% de la première perte
sur des obligations souveraines est insuffisante pour rassurer les
marchés et les banques, à terme.
- le renforcement du fond par
un effet de levier est dangereux car il mènera à la création
d’une pyramide de Ponzi.
-la création dans le FESF d’un
« special purpose vehicle » ou Fonds Commun de Créances est
un clone des supports à l’origine des ’subprimes"
Après
la mise en place du MES (Mécanisme Européen de Stabilité) qui
devrait se faire très rapidement, certainement avant les
présidentielles de 2012 (et non en juin 2013, comme prévu), nous
serons livrés pieds et poings liés à une organisation
supranationale européenne qui gèrera directement les budgets de
tous les états européens.
Description de la Banque-MES :
1°) Organisation
Internationale, siège social au Luxembourg, d’une durée
illimitée
2°) détient la personnalité et la capacité
juridique et peut donc contractualiser, transiger en son nom
3°)
les dirigeants, collaborateurs, la personne morale bénéficient
d’une immunité juridique et d’un secret total sur tous leurs
actes, missions. Par conséquent, aucune institution européenne,
état, association, ne peut l’attaquer en justice sur ses actes,
décisions même s’ils sont avérés avoir porté préjudice.
4°)
Montant de départ de garantie de 700 mds d’euros qui seront
complétés par des apports complémentaires décidés et imposés
par la Banque-MES suivant ses analyses.
Ceci signifie qu’elle
pourra réquisitionner automatiquement les capitaux qu’elle estime
nécessaires et par conséquent avoir la mainmise sur les budgets des
états.
5°) les états européens seront contraints de garantir de
manière irrévocable et inconditionnelle la dette créée par le MES
et sa Banque
Et maintenant le tabou du découplage
de la zone euro entre pays forts et faibles est levé et cette option
est clairement envisagée, en cours d’évaluation.
Par conséquent, la fin de l’euro est
programmée
Un de mes précédents commentaires
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/quel-systeme-bancaire-et-financier-102123#forum3086754