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Commentaire de easy

sur Les technologies nous ont dépassés


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easy easy 29 novembre 2011 15:24

Nietzsche vous inspire.
Ce qu’il dit n’est pas faux mais pas plus que Marx, il ne propose de principe très simple à observer pour sortir du piège dans lequel nous sommes tombés il y a deux siècles.



Jusqu’en 1800, tout ce qu’on produisait, charbon, pyramide, huile, cathédrale, bataille, concert, ne pouvait se concevoir sans bouches à nourrir.

Pas question d’envisager les Thermopyles ou Austerlitz sans envisager des casseroles, des chaussures et du vin.

Soudain, cette loi qui avait semblé incontournable depuis la nuit des temps a pu être contournée.
Et bizarrement, sans que ça ait choqué qui que ce soit sur le coup.
On croyait en finir avec l’esclavage, on acclamait la machine, alors qu’en fait, n’obligeant plus aux bouches à nourrir, elle allait faire de nous des bouches crevant de faim. (Un grain de sable dans notre Machine et dans un mois, le Monde entier n’a plus rien à bouffer)

Le fait que ça n’ait choqué personne immédiatement doit nous faire réfléchir. Je ne vois qu’une seule explication possible à notre aveuglement. Chacun était fasciné par le prodige inédit valant miracle qu’accomplissait la machine et chacun se disait que les bouches qu’il n’y avait plus à nourrir ici, se nourriraient bien ailleurs. 

Ailleurs ?
Quel ailleurs ?

C’est plus que bizarre cette propension au « Ailleurs » comme réponse à tous les problèmes fondamentaux. On ne voit pas de soluce ici ? T’inquiète ma poule, on le trouvera ailleurs.
Du coup, le Ici ayant besoin du Ailleurs comme soluce, nous avons versé dans le colonialisme certes, mais aussi dans la décharge d’ordures ailleurs. (Tout le problème que pose Fukushima se résout en « Ailleurs ». Ailleurs pour nous qui considérons que cette saleté est trop loin pour nous poser problème et ailleurs pour les Japonais qui cherchent à évacuer leur saleté vers quelque ailleurs)

Le Ailleurs a donc fait florès non seulement géographiquement mais également chronologiquement. La dette à faire rembourser par un ailleurs dans le temps a donc surgi comme soluce en même temps que les solutions en ailleurs géographiques.

Nous avons à admettre , au moins retrospectivement, que tous les ailleurs, même de seulement 1 kilomètre, même de seulement 3 ans, sont de fausses échappatoires.

Il faut tout résoudre ici et maintenant.
A poser que le meilleur système soit celui qui comprend des bouches à nourrir, tout autre système proposé au monde doit convenir ici et maintenant avec interdiction de compter sur quelque ailleurs.


Il s’agit de revisiter le « Hic et nunc » en ne versant plus dans le « Carpe diem », ni même dans le « Carpe diem quam minimum credula postero » mais dans une nouvelle formule en « L’ailleurs n’est pas une décharge »

Ce principe très simple à retenir est évidemment très exigeant mais comme il est clair, rationnel et sensé, s’y tenir strictement peut nous conduire vers une véritable solution.

Pas de crédit pécuniaire, pas de crédit spatial, pas de crédit temporel.



En ce moment, il ne manque pas de gens pour dire soit que la guerre est inévitable soit qu’elle est solution, comme par le passé.
Que la guerre survienne, c’est possible. Mais qu’elle soit solution, j’en doute fort.
Depuis la Guerre de Troie en passant par Alexandre le Grand, Jules César, Napoléon, Hitler et Eisenhower, les guerres ont effectivement été conçues autour de bouches à nourrir et de pieds à chausser. Il fallait du monde, beaucoup de monde.

Or les dernières guerres que nous réalisons indiquent que la question des bouches à remplir et des pieds à chausser se pose de moins en moins.

Les Américains n’ayant pas fait de l’utilisation de la bombe atomique un tabou, nous nous échangerons mille ogives portées par mille robots qu’il n’y aura encore eu nulle part la moindre préoccupation en termes de cantines et de tabac.
La guerre aura peut-être lieu mais, pour la première fois de l’Histoire, elle ne sera pas une solution, elle sera le Suicide Global.


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