À vrai
dire, si mon com peut apparaitre comme une digression, principalement ciblée
sur (pour reprendre vos mots) "la
question de l’islam" : il répondait essentiellement à ce passage de
votre article (sur lequel je suis en accord) :
"trois facteurs sont
primordiaux : l’égalité des
chances en éducation ; l’égalité des chances sur le marché du
travail ; et l’abolition de la ségrégation dans les communautés ethniques
et à l’école. Il faut miser sur l’école pour intégrer les jeunes enfants, parce
que c’est l’éducation qui est la pierre angulaire d’une intégration réussie. Jusqu’ici,
le passage à l’enseignement supérieur et l’accès au monde du travail sont les
barrières principales à l’intégration. Une politique de mixité sociale pour éviter la ségrégation dans les zones urbaines sensibles serait un
premier pas vers ces buts. Les plus gros
problèmes se concentrent dans ces zones, qui sont le résultat d‘un manque
flagrant d‘infrastructures et un manque de considération par nos gouvernements
depuis des dizaines d‘années. Mais une politique de mixité sociale nécessite
une interconnexion des politiques d’intégration et des politiques de
développement urbain, afin de mettre un terme aux mécanismes d’exclusion que
constituent les banlieue en France et
les quartiers à problème."
Puisque
lorsque vous évoquez le concept d’ « égalité » (relative certes) ici
cela rejoint l’opposition modèle faible compétition sociale/forte compétition
sociale où à l’évidence ce principe d’égalité « pratique » (bref travail
sur discriminations/ségrégation tout en rappelant qu’ici cette mécanique
ostracisation/communautarisation ne se limite pas à un schéma gentils vs
méchants-vilains d’un côté ou de l’autre) tendrait à modérer cet aspect
« compétition sociale » et donc mécaniquement tendrait à un basculement
du « vertical » vers l’ « horizontal »…(à noter ici que ce type
de réactions en contexte socio-économique hautement compétitif n’est pas limité
à l’islam : les extrêmes se voient toujours renforcé lorsque la pression
socio-économique se renforce, s’accentue elle-même)…
Ensuite,
vous insistez sur l’aspect urbain et concentration : et là à nouveau, mon com
vous rejoindra dessus (il serait intéressant ici de dresser une carte de cet
euro-islamisme, et voir si par exemple (en proportion) les pops musulmanes
installées dans les « campagnes » (ex domaine agricole Sud&Ouest France)
se distinguent niveau intégrisme/radicalisation des pops musulmanes en domaine
urbain (Paris, Lille, Marseille, etc…) ; d’autant plus que l’espace urbain de
nos mégalopoles offre les mêmes (colossales) disparités économiques entre les
« olympiens » et les lambda que les pays sous-développés : l’aspect
forte hiérarchisation et clivage sociaux, ici jouant à nouveau sur tous les extrêmes(-ismes) (et donc
n’est pas réservé à l’islam : mais comme « développé » dans mon com :
cela impacte quel islam sera dominant)…autant que , rapidement, la « mixité » elle renforcerait la « plasticité naturelle » de l’islam dans ses tendances à l’hétérodoxie ou au syncrétisme, ou plus simplement sa flexibilité au niveau de l’orthopraxis...
D’où
je pense, l’erreur de diagnostic lorsqu’on ne s’attache soit qu’à l’
« altérité » de l’islam dans le domaine occidental, soit cette idée de
synchronisme avec ce qui se passerait en Islam : mon opinion étant que si ces
perspectives peuvent être pertinentes, elles sont largement incomplètes en
mettant de côté des facteurs proprement endogène (forte compétition sociale
dans nos sociétés tendant à « l’ultra-libéral » total, et hyperurbanisation
et ethno-concentrations qui en elle-même favorise l’hyperlégalisme (ou
hypefatwaïsme) que rigidifie la pratique de l’islam)…et donc, on ne peut considérer que l’islam ou les musulmans formeraient des enclaves « ailleurs » opérant, ou réagissant autrement que les autres composantes de nos sociétés...ici, donc, je dirai que si l’intégration peut poser problème sur certains points, elle n’en pose pas dés lors qu’il s’agit d’intégration d’un mode de réaction, fonctionnement (le revendicationisme obsessif étant somme toute une spécialité trés hexagonale) proprement « de souche »...