Beaucoup de poètes arabes ont chanté l’amour charnel entre hommes et Abû-Nuwas, l’homme beau aux cheveux bouclés, fut le chantre de la poésie érotique et bachique et aussi le roi de la satire,. C’était un jouisseur, un libertin et un amoureux de la joie de vivre. Il a chanté le vin et l’ivresse, la beauté et l’amour charnel (entre hommes), a vanté les plaisirs de la vie terrestre et l’extase procurée par l’alcool et a comparé le plaisir de la compagnie de jeunes nubiles et de beaux éphèbes à l’exaltation religieuse. Voici un de ses poèmes :
Pour l’amour d’un chrétien
De bon matin, un faon gracieux me sert à boire.
Sa voix est douce, propre à combler tous les vœux.
Ses deux accroche-cœur sur ses tempes se cabrent.
Toutes les séductions me guettent dans les yeux.
C’est un persan chrétien, moulé dans sa tunique,
qui laisse à découvert son cou plein de fraîcheur.
Il est si élégant, d’une beauté unique,
qu’on changerait de foi -sinon de Créateur -
pour ses beaux yeux. Si je ne craignais pas,
Seigneur,
d’être persécuté par un clerc tyrannique,
je me convertirais, en tout bien tout honneur.
Mais je sais bien qu’il n’est qu’un Islâm
Véridique...
Extrait de Le vin, le vent, la vie de ABÜ-NUWÂS traduit de l’arabe par Vincent-mansour Monteil