Je confirmes mes dires : il veut faire croire qu’il sera pondéré mais il y a encore une préférence pour la diminution des dépenses...durant les vingt dernières années, le déficit s’explique davantage par une diminution des recettes que par une augmentation des dépenses. Ce qu’il faudrait faire, c’est revenir en premier lieu sur les niches fiscales et autres abattements d’impôts qui ont été indûment accordés depuis une vingtaine d’années et qui sont socialement inutiles.
La création d’une tranche à 50% ? C’est plutôt 45%...pourquoi ne pas proposer 55%, comme il y a vingt ans ?
Il est vrai qu’on peut faire des économies en réduisant le nombre de communes (6000 pourquoi pas ?) et en supprimant de fait les conseils généraux.
Par ailleurs, Bayrou n’interroge même pas la légitimité de la dette publique qui n’est finalement qu’un moyen d’accélérer la concentration des richesses. Si je ne me trompe pas, il plaide pour son remboursement, ce qui me semble inconcevable vu le niveau de la dette.
Vouloir faire un programme 2012-2020 est grotesque quand on sait pas ce qui peut se passer d’ici un trimestre et qu’on ne semble pas vouloir sortir du cadre actuel, qui limite les possibilités de sorties de crise.
Le prochain président devra très probablement nationaliser tout le système bancaire français, vu la situation d’insolvabilité des banques françaises, et ça ne rentre pas dans les éventualités de Bayrou. Que fera-t-il ?
Enfin, j’ai pu comprendre qu’il plaide pour un gouvernement d’union nationale. Bayrou était peut-être l’homme qu’il fallait en 2002 (il avait raison à l’époque de plaider pour un gouvernement d’union nationale) ou en 2007. Mais quel sens ça a aujourd’hui ? Il s’agirait ni plus ni moins de faire comme les Grecs ou les Italiens (qui ont mis des technocrates au gouvernement, tout de même soutenus par les deux grands partis). Mais on fait généralement des gouvernements d’union nationale avec des gens qu’on a trop vu et qui n’ont pas les solutions adéquates à ce moment de l’histoire. S’il veut gouverner, qu’il s’attache à faire table rase du passé.
Je ne fais pas parti de ceux qui remettent en cause sa probité (il est probablement l’un des plus honnêtes), mais je ne crois pas qu’il soit l’homme de la situation à un moment aussi critique. Peut-être, je me trompe...
PS : il s’agit de 50 milliards d’augmentation de recettes et 50 milliards de diminution des dépenses.