Cette « affaire DSK » en tout cas est passionnante - pas seulement en tant que feuilleton à suspense digne d’une telenovela brésilienne, mais surtout comme matériau brut à étudier plus tard en cours de sociologie, philosophie, science des medias, etc...
C’est un bel exemple, en particulier, de l’emballement médatique qui pousse la plupart des journaux à relayer une info sans prendre de recul et sans vérifier sa source, tout ça pour mieux vendre leur copie. (Je suis sidérée, en tant que syndicaliste, qu’au nom du « droit à la transparence » on ne se soit pas posé la question s’il était acceptable moralement que des vidéos de caméras de surveillance se retrouvent sur internet. Bonjour le respect des employés de l’hôtel !)
Les idées reçues sur le viol ou sur la prostitution ont d’autre part abondé dans les commentaires des internautes. De quoi constituer un « corpus » digne d’intérêt pour les chercheurs. Dans la discussion en cours, j’ai relevé une fois de plus l’idée qu’un viol s’accompagnerait forcément de violence ou de menace physique (d’où la conclusion que Mme Diallo n’aurait pas été violée). Ce présupposé exclut a priori le rôle des contraintes morales (ex:différence de statut social entre l’agresseur et l’agressée), et fait l’impasse sur le phénomène de « sidération » bien connu en victimologie.
Enfin, le phénomène qui pousse certains à idéaliser DSK ou à s’identifier à lui serait passionnant à étudier. Du pain sur la planche pour les psychologues ! Là encore, un corpus abondant sur le net...