Étant mieux placé que beaucoup de bien pensants pour savoir ce qu’est le suicide, dites vous bien que je respecte grandement ceux qui choisissent en toute conscience cette forme d’apaisement. Quand on est écrasé par la vie, certains, et j’en fus, ne parviennent plus à trouver l’énergie de la résistance, la bonne réponse à leurs tourments, et leur liberté d’en finir est sacrée. Mais quand ils trouvent in extremis en eux, ou par miracle, la petite étincelle qui leur permet de vivre, de grâce, ne cherchez pas à l’éteindre avec vos préjugés et votre morale toujours prompte à condamner l’humour, cette « politesse du désespoir”. Condamnez plutôt les causes qui poussent les êtres humains à cette extrémité, et parmi ces causes : la solitude (il est où l’entourage dont vous parlez ?), la misère – aujourd’hui, insolvable assumé, j’ai appris à la vivre seul à l’autre bout du monde, merci – et un mode d’existence sociale que la mafia politico-financière nous impose, toujours plus liberticide, moralisateur (quelle hypocrisie !) et déshumanisé.
Sous Sarkozy & Associés, la misère n’a jamais été aussi grande : 10 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 4,5 millions de chômeurs (chiffre réel), près de 4 millions de surendettés (chiffre réel), des millions d’emplois précaires, 2 millions de personnes qui n’ont plus accès aux soins, etc. Et cela ne va faire qu’empirer au cours des mois et des années qui viennent, tant que le capitalisme génosuicidaire sera au pouvoir. Ce que je dénonce, ce sont ces chants de rossignols pour gogos, repris en choeur par tous les merles de la politique. Seule une révolution européenne massive est en mesure de d’enrayer ce mouvement cacophonique morbide. Je respecte ceux qui en finissent, mais pas ceux qui les tuent. Et si mon humour vous dérange, sans doute n’êtes-vous pas du bon côté pour »l’apprécier" là où il est vraiment, dans la liberté de penser et de dire, liberté inaliénable, ne vous en déplaise. Bien à vous.