Bonjour,
Contester la défense de la langue
Française au motif qu’elle serait la langue du colonialisme me
semble être un peu outré, il me semble que le double enseignement
langue vernaculaire et Français se généralise. La question me semble être avant tout
une question de culture. Les sciences neurologiques nous ont appris
que l’on pense avec les mots, avec le langage dont on dispose, et pas
le contraire, c’est à dire que la mise en mots ne succède pas à la
pensée, elle est concomitante.
Marcuse disait à peu prés ceci :
Nous ne pourrons bientôt plus critiquer
efficacement le capitalisme, parce que nous
n’aurons bientôt plus de mots pour le
désigner négativement.
Ce vol des mots,
par inversion de sens par exemple est de plus patent (les concepts de
conservateur et de modernisation par exemple : demander le
maintient des acquis sociaux est conservateur et les détruire c’est
la modernisation dans cette logique). En Français
lorsque l’on parle de culture dans l’acception artistique on inclus
par exemple le cinéma, qui sera détaillé catégories arts et
essai, populaire ou carrément commercial, en anglais le cinéma est
dans une seul catégorie « entertainment » :
distraction. La notion de temps de cerveau disponible se retrouve là.
Sans doute une
langue universelle est elle utile, mais faire l’effort de comprendre
et pratiquer la langue de l’autre c’est une politesse faite à sa
culture, son histoire, sa sensibilité, il s’agit donc de la défense
de toutes les langues nationales, régionales, vernaculaires, idiomes
et dialectes. Parce que « Zazie dans le métro » a autant
de valeur que « La princesse de Clèves » (et le gnome
grimaçant de l’Élysée ne s’y est pas trompé), autant que les
romans de Hammet ou de Irving, de Hari Murakami ou les œuvres de
Césaire et de Chamoiseau etc.
Pour ma part étant
Français de naissance je m’occuperais du Français et accessoirement
du grec Démotique comme du Katharévousa en raison de mes origines.